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Giuda : « Je n’ai jamais aimé aucun joueur comme j’apprécie Totti »

Propos recueillis par Nicolas Kssis-Martov et Lucas Duvernet-Coppola
Giuda : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je n&rsquo;ai jamais aimé aucun joueur comme j&rsquo;apprécie Totti<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Giuda, voilà sûrement un nom de groupe qui ne dit rien au commun des mortels. Toutefois, en Italie, ils s'affirment comme une des valeurs sûres d'une petite scène punk qui survit durement au pays de Berlusconi et de l'Euro-Dance. Portés par une grosse influence glam rock à la Slade, ils se révèlent également des supporters explicites (chansons et clip en témoignent) de l'AS Roma qui savent composer de vrais morceaux « à l'anglaise » sur le foot et leur club de cœur. Lors de leur unique concert à Paris, rencontre avec leur guitariste Lorenzo, en pleine euphorie, persuadé que la Roma gagnera la Champions League avant le PSG…

Est-ce que vous vous considérez comme le groupe de la Roma, à l’instar de Cockney Rejects avec West-Ham ? Nous sommes justes des fans, même pas des supporters « typiques » de la Roma. Nous sommes tombés amoureux de ce club tout gosses. Quand tu grandis à Rome, tu ressens forcément cette atmosphère particulière autour du foot, notamment cette rivalité entre les deux équipes de la ville, les Giallorossi et les Lazialistes.

Vous fréquentez le stade Olimpico ? Un groupe d’ultras ?Non, pas vraiment. Il y a quelques années, j’étais abonné en Curva Sud. Ce n’est pas l’essentiel. Je m’en fous un peu. Je veux pouvoir aller au stade et m’éclater durant le match, c’est tout. Ensuite, pour ce qui relève de l’image de la Roma, je n’ai pas choisi cette équipe parce que elle était « cool » ou décalée, ou autre argument de ce genre. La Roma représente seulement mon club, celui de mon père, de mon frère et du reste du groupe. Ou que tu ailles à Rome, que ce soit dans un bar rock’n’roll du quartier de San Lorenzo, ou chez ton coiffeur, tout le monde parle de foot et beaucoup de la Roma.

Peux-tu malgré tout expliquer ce qui te plaît dans la Roma ? Comment définirais-tu la différence avec la Lazio ?Il faut savoir le reconnaître, au départ la Lazio fut historiquement la première équipe. Ils ont toutefois commis une grossière erreur. Ils ont pris la décision de se dénommer Lazio. Et ils ont choisi les mauvais symboles, les mauvaises couleurs, le mauvais drapeau par exemple, celui de la Grèce. Quand la Roma a été fondé 27 ans plus tard, ils ont récupéré le nom de la ville et les oriflammes de la cité, comme la louve, etc. Et la classe ouvrière romaine s’est rangée derrière elle. Aujourd’hui, cette distinction ne fonctionne plus forcément.

Tu as des souvenirs forts autour des derbys ?J’en ai au moins deux qui me viennent aussitôt à l’esprit, les deux en 2003, grande période Capello, avec qui nous avions remporté le championnat deux ans plus tôt. Le premier, j’étais en Curva sud. J’en étais malade au point de me dire que plus jamais je ne m’y rendrais. L’émotion était trop forte. La Lazio gagnait jusqu’à la dernière minute. Je suis sorti juste avant le coup de sifflet final, complètement dégoûté. Et en descendant les escaliers, j’entends le stade exulter. Casano avait égalisé. Ensuite, en Coupe d’Italie. Emerson avait marqué un but incroyable de, je ne sais pas, 35 mètres, en faisant vibrer la barre transversale.

Lors de votre tournée aux État-Unis, j’ai vu que vous aviez rencontré le président de la Roma, James Pallotta ?On aurait jamais imaginé le croiser à cette occasion. Il est apparemment un grand amateur de rock’n’roll. Il est venu à l’un de nos concerts, tout naturellement, parce qu’il avait lu un article dans un magazine de Boston qui parlait de notre tournée et de notre chanson sur Totti. Il a débarqué en payant sa place et il nous a même offert quelques verres. C’était fou, tu peux l’apercevoir sur certaines vidéos mises en ligne sur YouTube, il chante, tape dans ses mains…

Dans le pogo ?Non quand même pas. Il a repris N°10 à côté du chanteur, c’est suffisant. C’est plutôt atypique qu’un homme aussi riche, un président d’un club de Serie A, se comporte ainsi. Il est américain, il s’avère assez clairement éloigné du président classique à l’italienne.

Vous venez d’en parler, Totti est-il vraiment à part ?Je ne pense pas que je n’ai jamais aimé aucun joueur comme j’apprécie Totti. Pour moi , il est non seulement un des meilleurs joueurs de l’histoire de la Roma, mais aussi de la Serie A. Certainement pas un Alessandro Del Piero de la Juventus… Et il est très différent d’un Georges Best à Manchester, génial et un peu fou. Il incarne au contraire le « mec normal » de Rome, c’est pour cela que les gens l’aiment tant. Il ne se la raconte pas pop star, comme Beckham …

Et aujourd’hui, à part Totti…L’autre homme, ces temps-ci à Rome, n’est pas un joueur, mais le coach Rudi Garcia. Tu entends parler de lui au café, chez le marchand de journaux. Parce qu’il représente un peu le Français qui vient apprendre aux Italiens, dans l’ancien style de jeu de chez nous, mais en plus beau, une défense vraiment efficace dans le bon sens du terme. Il incarne pour moi un mix entre Capello et Spalletti.

Comment analyses-tu l’évolution de la Curva sud, avec toutes ces affaires de racisme dans les gradins ? C’est la raison pour laquelle je ne tiens pas trop à m’impliquer dans un groupe ou fréquenter une tribune spécifiquement. Je ne veux me retrouver dans aucune mauvaise situation. Ce n’est pas spécifique à la Serie A. C’est notre pays qui a un problème avec l’immigration. Nous n’étions pas préparé comme la France ou l’Angleterre à cette réalité. C’est un phénomène récent pour nous. Tu es dès lors confronté à beaucoup d’ignorance à ce sujet en Italie. Le stade se révèle juste le reflet de notre société.

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Propos recueillis par Nicolas Kssis-Martov et Lucas Duvernet-Coppola

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