ACTU MERCATO
Giroud le Canonnier
C’est fait. On en parlait pendant l'Euro, Montpellier et Arsenal ont trouvé un terrain d’entente pour le transfert d'Olivier Giroud autour de 12 millions d'euros. Deux saisons après son arrivée dans l’Hérault, l’attaquant international, amoureux de la Premier League, s’envole donc vers de nouveaux horizons.
Arsène Wenger le tient. Le coach alsacien avait bien du mal à le cacher pendant l’Euro, mais cette fois, il peut l’avouer haut et fort : Olivier Giroud portera le maillot rouge aux manches blanches la saison prochaine. Un transfert conclu autour de 12 millions d’euros et qui débute par une citation de circonstance du premier intéressé : « Je suis ravi d’être ici, à Arsenal, et de faire partie de l’une des plus grandes équipes de football anglais. C’est une énorme satisfaction de rejoindre ce grand club. C’est un rêve depuis que je suis petit de jouer en Premier League. J’ai été attiré par la philosophie du football pratiqué et par la touche qu’a apportée Arsène Wenger dans ce club. J’ai toujours admiré Arsenal avec sa grande histoire et sa réputation, et j’espère maintenant réaliser de grandes choses ici. Je suis très fier d’être un Gunner et je vais faire de mon mieux pour tous les fans d’Arsenal » .
Voilà, c’est comme ça que le meilleur buteur de Ligue 1 dit bye bye aux fidèles supporters de la Paillade, qui comprendront sans doute son choix professionnel. À vrai dire, à peine le temps d’oublier l’incroyable fête sur la pelouse de la Mosson au soir d’une victoire cruciale face à Lille (1-0) que déjà, l’attaquant héraultais s’est peut-être imaginé dans les bras d’une autre. Après avoir mené la bande de René Girard au Graal national, Olivier Giroud a jugé, à juste titre, que le temps était venu pour lui d’aller s’encanailler ailleurs. La nouvelle idylle du playboy français s’appelle Arsenal. Elle n’est pas trop mal et elle aime bien les Français. Une revanche pour un type qui s’est fait jeter par Mécha Baždarević, il y a quelques années de ça. Olivier a pris l’Eurostar. Si les fans héraultais sont tristes, ceux des Gunners restent prudents.
Le spectre Marouane Chamakh
Soyons clairs : il y a un sacré contentieux entre Arsenal et la Ligue 1, depuis quelques années. S’il a souvent eu du nez, Arsène Wenger dégaine, ces derniers temps, plutôt des Kaba Diawara que des Robert Pirès. Coup sur coup, le manager des Gunners s’est pris deux bananes. Des grosses, bien mûres. Marouane Chamakh et Park Chu-young. Des erreurs de casting monumentales, difficiles à effacer pour les observateurs anglais qui méconnaissent parfois Giroud et qui voient peut-être en lui un joueur surcoté plutôt qu’une bonne affaire. Alors, évidemment, au moment d’évoquer l’avenir de Giroud en Angleterre, la question se pose. Le joueur, qui n’a fait « que » deux bonnes saisons au plus haut niveau, est-il capable de s’imposer chez les Gunners ?
A priori, oui. Cachés derrière le spectre de la lose de Chamakh et Park, Koscielny, Gervinho (sur sa première partie de saison), mais aussi et surtout Yoann Cabaye, exilé, lui, à Newcastle, prouvent que la Manche n’est pas infranchissable. Cependant, la mission de Giroud est différente. Meilleur buteur de Ligue 1 avec 21 pions, le natif de Chambéry va devoir apprendre à vivre avec la nécessité de « faire des statistiques » dans une équipe où Robin van Persie a fait péter tous les compteurs, cette année. Buteur, mais également bon joueur d’équipe, il devra rapidement faire trembler les filets pour s’éviter des critiques rapides de la presse anglaise. De ce que l’on sait en France, Olivier Giroud, grâce à son physique, son jeu de tête comme en pivot et sa détermination, dispose de tous les atouts nécessaires pour tirer son épingle du jeu dans un club qui, à quelques hectomètres du gratin européen, paraît être la bonne chaussure à son pied.
Et maintenant ?
L’arrivée d’Olivier Giroud pose évidemment deux questions. La première concerne l’avenir de Robin van Persie, toujours aussi incertain. Selon la BBC, les Gunners aborderaient la saison 2012/2013 comme une saison de transition avant le départ du Batave et arboreraient un 4-3-3 un peu sexy avec Podolski et Giroud. Autre solution, un 4-4-2 avec RVP et Giroud en pointe et l’Allemand en back-up. Pas mal. Toutefois, le départ possible du Hollandais n’est pas à éluder. Une théorie qui ferait du Français un remplaçant direct de Van Persie, une étiquette assez difficile à porter, même avec Podolski à côté. Rondelette, la somme d’argent perçue offre aux Héraultais la possibilité de faire venir un remplaçant à Giroud. Ok, les champions de France ont déjà recruté Gaëtan Charbonnier, la terreur de Ligue 2. Mais avec 12 millions d’euros en poche, le MHSC peut voir un peu plus grand…
Par Swann Borsellino