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Giovanni Simeone, le remplaçant de luxe de Naples
Lancé à vive allure vers le titre, le Napoli compte bien ajouter la Cremonese à la liste de ses victimes ce dimanche. En plus d'Osimhen et Kvaratskhelia, la meilleure attaque de Serie A dispose d'un autre atout dans sa manche : Giovanni Simeone.
29 janvier 2023, stade Diego-Armando-Maradona. Il est un peu plus de 22h15 lorsque l’AS Roma revient à hauteur du Napoli. Dans la foulée, Victor Osimhen, pourtant auteur de son quatorzième pion de la saison, une heure plus tôt, est rappelé au stand par Luciano Spalletti. Au moment d’aller arracher un succès capital dans la course au Scudetto, l’expérimenté coach italien décide de laisser au garage son buteur numéro un pour sortir son nouveau bolide : Giovanni Simeone. Moins de dix minutes plus tard, l’Argentin, du gauche, nettoie la lucarne de Rui Patrício, offre une précieuse victoire aux siens et prouve qu’il sait rentabiliser la moindre minute passée sur le pré. Une habitude désormais pour lui.
📁 Héroe argentino 🇦🇷 └📁 que la clava de zurda 👟 └📁 en el minuto 86 🏆 └📁 en el Diego Armando Maradona 🏟️ └📁 ELIJO CREER 🤞@simeonegiovanni #ForzaNapoliSempre 💙pic.twitter.com/okSbZrS2ZT
— Oficial SSC Napoli (@sscnapoliES) January 30, 2023
Des débuts soignés
Quelques jours avant l’officialisation en août dernier de sa venue à Naples, en prêt depuis le Hellas Vérone où il venait de boucler la meilleure saison de sa carrière, Spalletti confirme les rumeurs : « C’est quelqu’un dont Naples a besoin. Et Naples est ce dont le joueur a besoin. C’est une bonne recrue. » Huit mois plus tard, difficile de donner tort à l’entraîneur du Napoli. Passé de la lutte pour le maintien ou les accessits à la course au titre, le natif de Buenos Aires n’a pas patienté longtemps avant d’être balancé dans le grand bain. Pour son tout premier match de Ligue des champions, face à Liverpool le 7 septembre, il remplace Osimhen, blessé après seulement 41 minutes. 180 secondes lui suffiront pour débloquer son compteur et imiter ce qu’avait déjà fait son père, Diego, 25 ans plus tôt : marquer pour sa première dans la compétition.
1 – Giovanni Simeone has scored on his UEFA Champions League debut, 25 years and 361 days after his father Diego Simeone also scored on his debut in the competition (two goals vs FCSB in 1996). Footsteps. pic.twitter.com/ffs2bPwHzy
— OptaJoe (@OptaJoe) September 7, 2022
Un joli symbole, mais rien de surprenant tant le bonhomme semble avoir le sens du timing. Après les Reds, et avant la Roma, l’Argentin refait des siennes une dizaine de jours plus tard. Le lieu du méfait ? San Siro. La victime ? L’AC Milan. À la clef, un nouveau succès arraché dans le dernier quart d’heure par les Partenopei grâce au premier pion de Simeone sous ses nouvelles couleurs en Serie A. Un championnat qu’il arpente depuis déjà sept années et où il facturait 67 pions avant de débarquer à Naples. Un joli total que l’ancien du Genoa n’a, pour l’heure, gonflé que de trois petites unités cette saison, mais ce qui frappe désormais, c’est son efficacité.
Simeone fire
Erling Haaland, Robert Lewandowski, Folarin Balogun, Victor Osimhen et Niclas Füllkrug ont beau figurer tout en haut du classement des buteurs de leur championnat respectif, ils se font pourtant tous, sans exception, damer le pion par Giovanni Simeone. Du haut de ses huit caramels toutes compétitions confondues et de ses 533 minutes passées à gambader sur le rectangle vert, le Cholito affiche un ratio exceptionnel d’un but toutes les 66,63 minutes. C’est simple, personne ne fait mieux que lui en Europe. Pourtant parti sur des bases assez monstrueuses avec 31 pralines en 28 matchs, le cyborg norvégien ne plante lui qu’un pion toutes les 70,26 minutes. Troisième à ce petit jeu, Kylian Mbappé navigue à bonne distance de Simeone en ne trouvant le fond des filets que toutes les 82,76 minutes.
Des chiffres qui suffisent à classer les performances de celui qui compte cinq sélections avec l’Albiceleste et à démontrer sa progression. Certes, le Cholito ne dégage pas la même impression de puissance et de vitesse qu’Osimhen, mais son apport dans le pressing intense imposé par les hommes de Spalletti n’en reste pas moins impressionnant. Capable de multiplier les efforts, un goût sans doute hérité de son paternel, l’Argentin avait parfois tendance à manquer de lucidité au moment de conclure. Un défaut que l’attaquant de 27 ans semble avoir corrigé, faisant de lui le parfait complément à Osimhen. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’absence de l’ancien Lillois au cœur de l’automne a été aussi bien gérée par les Napolitains. En Ligue des champions d’abord, où le Nigérian n’a disputé que trois rencontres, pour un seul petit but pendant que l’Argentin en plantait quatre, permettant à son club de terminer en tête de son groupe. En championnat ensuite où Naples a profité des quatre rencontres manquées par son artilleur numéro un pour doubler l’Atalanta et s’installer confortablement dans le fauteuil de leader. Depuis le retour du meilleur buteur de Serie A, Simeone a retrouvé sa place sur le banc, mais demeure ô combien important dans l’effectif de ce Napoli qui fonce tout droit vers le Scudetto. À tel point que les Partenopei envisagent déjà de lever son option d’achat. Nul doute qu’un nouveau pion face à la Cremonese ce dimanche pourrait bien finir de convaincre Aurelio De Laurentiis et compagnie.
Par Florian Porta