- JO 2012 – Groupe B – Mexique/Gabon (2-0)
Giovani abat le Gabon
Largement supérieur au Gabon, le Mexique a toutefois tardé à faire la différence, à Coventry. Puis est entré Giovani dos Santos, le sauveur d'El Tri.
Mexique – Gabon : 2-0Buts : Dos Santos (63e et 91e sp) pour le Mexique
Remplaçant face à la Corée du Sud, Giovani dos Santos avait réalisé une entrée convaincante. La plus-value amenée par le joueur de Tottenham était si criante qu’une place de titulaire lui semblait promise face au Gabon. Ce dimanche, à Coventry, le milieu offensif débute pourtant à nouveau la rencontre sur le banc. Et, encore une fois, son entrée en jeu va changer le visage du Mexique. Devant l’inefficacité de ses jeunes protégés, Luis Fernando Tena n’hésite pas et lance ainsi l’ex-joueur du Barça dès le retour des vestiaires. Un gros quart d’heure plus tard (62e), Giovani libère un Mexique qui se désespérait de ne pouvoir convertir au tableau d’affichage sa supériorité collective.
Le Gabon mise sur son physique
Au vu de ses deux premières rencontres, il devient évident que le pire ennemi du Mexique est sans doute lui-même. Face à une Corée du Sud pressante, El Tri n’était ainsi pas parvenu à refroidir ses nerfs, et avait manqué son entame de tournoi. Face au Gabon, El Tri s’est montré, cette fois, largement dominateur, a retrouvé le football qui a fait de cette sélection une lauréate du tournoi de Toulon, à l’exception notable de son comportement dans le dernier quart du terrain, où les mauvais choix se sont multipliés. Avec un peu de clairvoyance, le Mexique pouvait déjà avoir plié le match à la pause. Au lieu de cela, le géant de la CONCACAF n’a jamais véritablement mis en danger le gardien gabonais lors du premier acte. Au repos, aucun tir n’avait été cadré.
Pour faire face à un Mexique amateur de jeu court et à l’aise balle au pied, le Gabon avait décidé de miser sur ses qualités athlétiques, en envoyant de longs ballons devant. La formule ne s’est pas avérée payante face à une charnière centrale aztèque sans doute plus solide que semblait le penser le vainqueur de la CAN moins de 23 ans. Largement privé du ballon, le Gabon a toutefois fait frémir les supporters mexicains sur de furtives incursions : Ndoumbou qui manquait d’opportunisme à la 17e, une frappe en angle fermé d’Obiang Obiang (33e) ou cette reprise de volée d’Aubameyang qui s’envolait au-dessus du cadre (67e).
Légère poussette
L’ouverture du score mexicaine sera la conséquence d’une belle ouverture en profondeur, sur laquelle l’avant-centre Oribe Peralta, en grand altruiste, travaillait parfaitement dos au but, avant de servir Giovani, qui, à l’aide de sa technique exquise, se décalait parfaitement le ballon pour ajuster avec aisance Didier Ovono. L’aîné des Dos Santos doublera la mise à la 92e minute. Un pénalty consécutif à une légère poussette de Henri Ndong sur Oribe Peralta. Le défenseur gabonais, averti pour la deuxième fois, se fera exclure.
Le Gabon n’est pas encore mathématiquement éliminé, mais la qualité collective de la Corée du Sud, son prochain adversaire, rend pessimiste sur la possibilité d’un quart de finale pour Aubameyang et consorts. Le Mexique, lui, se trouve désormais en ballotage favorable, avec quatre unités au compteur. Son manque de stabilité mentale pourrait toutefois lui coûter la médaille qu’il ambitionne. Lors du dernier quart d’heure, le Mexique a ainsi oscillé entre excès de confiance dans la moitié de terrain adverse, et fébrilité dans la sienne. Symptôme d’une équipe où 80% des joueurs, bien que talentueux, n’ont pas encore assimilé la globalité des exigences du haut niveau. Tous évoluent au Mexique. Tous, sauf Giovani.
Par Thomas Goubin