- Ligue 1
- 35e journée
- Marseille/Bastia
Gignac et l’OM flinguent Bastia
Auteur d'un doublé et d'une excellente partie, André-Pierre Gignac a permis à l'Olympique de Marseille de s'imposer 2 à 1 face à Bastia et de faire un pas décisif en vue de la deuxième place. Paris ne sera pas champion demain soir face à Valenciennes.
Enfin ! Alors que pour beaucoup, un match de l’OM à 17h est une bonne raison de faire la sieste, André-Pierre Gignac a la condition physique d’un fumeur de Gitanes de 70 ans et Marseille-Bastia peut se finir sur un autre score que 1 à 0, les Phocéens ont passé l’après-midi à briser ces clichés. Emmenés par un attaquant en pleine forme et par un Valbuena passeur décisif, les joueurs d’Élie Baup ont sorti une belle prestation pour se sortir des griffes bastiaises et s’imposer sur un score original de 2 à 1. La deuxième place leur tend les bras.
Dominer n’est pas gagner
« Bastia est venu pour gagner » , du propre aveu de Frédéric Hantz. Peut-être. Mais vu le comportement de sa défense dès les premiers instants de la rencontre, Bastia est surtout venu prendre des buts dans le Vélodrome en travaux. D’entrée de jeu, le côté droit flambant neuf ou rouge comme la rouille, c’est selon, composé d’Amalfitano et d’Abdallah, met la machine en route. Le second offre une belle passe dans l’intervalle à Valbuena qui déborde et tente de servir Gignac au centre. La tête d’APG est contrée, mais l’envie est là et l’attaquant phocéen omniprésent. Côté bastiais, c’est un peu timide. Seul Thauvin tente une petite percée sur son côté droit, mais le futur Lillois se prend les pieds dans Morel puis Nkoulou. Suffisant pour que Hantz crie à la faute et au pénalty. En vain. En jambes lors de ses dernières sorties, Jordan Ayew dynamite le milieu de terrain bastiais à la 12e minute de jeu. Un petit pont et une accélération plus tard, le Marseillais décale Valbuena qui sert parfaitement Gignac dans la profondeur. Serein, Dédé crochette vers la gauche et pique un ballon du gauche qui laisse Landreau, son placement étrange et sa détente de sumo, impuissants. 1-0, tarif maison.
À cheval sur les traditions, les Phocéens dominent sans concrétiser. Gignac bute sur Landreau après avoir endormi Marchal à la 25e minute, juste avant de récupérer la balle suite à un mauvais dégagement du portier bastiais sur la tête d’Ayew. Là encore, Gignac préfère fusiller Landreau plutôt que de jouer un 3 contre 1, là encore, l’OM aurait pu marquer, mais Bastia s’en sort indemne. Côté bastiais, Modeste cadre une tête et enlève une balle à Rothen en tentant une volée. Rien de fou, surtout quand on voit Valbuena sortir un centre totalement fou de l’extérieur du pied pour Gignac, dont la reprise de l’intérieur s’écrase sur la barre. Pas de break à la mi-temps après avoir dominé. Un truc qui se paye cash.
Le pétard de Thauvin, les arrêts de Landreau et APG
L’OM aime tergiverser, pas Florian Thauvin. Sur l’engagement, le Bastiais est laissé seul par les Phocéens et avance jusqu’aux 28 mètres. Le moment choisi par le Corse pour balancer un pétard à 97 à l’heure du coup du pied dans les filets d’un Mandanda impuissant. L’invincibilité du portier marseillais est terminée, la série de 1 à 0 aussi. Marseille est paumé, Bastia relancé. À défaut d’être omniprésent dans les airs, Mickaël Landreau est impérial sur sa ligne. D’un arrêt fou de la main opposée, l’ancien Lillois sort une frappe d’Amalfitano, étrangement seul dans la surface. Sans bandelettes car face à son « club de cœur » , Maoulida passe quand même tout près du but. De la tête, Toifilou trompe Mandanda, mais le but de l’attaquant corse est logiquement refusé pour une position de hors-jeu. Le rythme du match tombe un peu à l’heure de jeu, alors le public du Vélodrome se divertit comme il peut. En l’occurrence avec un combat de nains entre Valbuena et Palmieri, le second, auteur d’une faute évidente, mais mécontent de la réaction du premier. Revanchard, le Corse manque de donner l’avantage aux siens d’une belle demi-volée du gauche, mais sa tentative vient mourir près du poteau de Mandanda.
Auteur d’une belle entrée en jeu, Modou Sougou voit son bon appel récompensé par un caviar de Valbuena. Lancé dans la profondeur, le Sénégalais devance Landreau du droit et rabat tranquillement le ballon du gauche. Le Vélodrome croit au but, mais Palmieri revient parfaitement. Parfait comme Landreau qui sauve sa défense fébrile sur une frappe à bout portant de Jordan Ayew. Le Vélodrome est groggy, il voit son OM se diriger vers un match nul après une partie plutôt réussie. Mais c’est tout un stade qui retrouve la banane quand, après une bonne récupération de Romao, Valbuena trouve parfaitement Gignac sur le côté droit. D’un coup de rein digne du Rocco de la grande époque et d’un plat du pied chirurgical, APG signe un doublé décisif dans la course à la deuxième place. Dédé est en forme. L’OM aussi. Tant pis pour les autres.
Swann Borsellino