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Gigi, rien qu’un coup de mou
Contre l'Espagne, la mauvaise prestation du légendaire portier italien n'est pas passé inaperçue, au point qu'une partie de l'opinion publique est déjà prête à le mettre au placard. Un jeu dangereux avec Gigi.
Depuis samedi soir, la chasse aux coupables est ouverte après le revers de l’Italie en Espagne qui a presque définitivement compromis ses chances de qualification directe à la prochaine Coupe du monde. Les fusils sont notamment braqués sur Ventura, Verratti et Buffon. Le premier pour ses choix tactiques, le second pour sa nouvelle contre-performance dans un match clé, le troisième pour ses approximations sur les buts espagnols. En retard sur les deux frappes d’Isco, indécis sur le 3-0 de Morata, Gigi a passé une sale soirée, et vu qu’il va sur ses 40 ans, les conclusions hâtives sur son niveau de jeu se multiplient.
La réponse dans quelques jours
Le chiffre vertigineux de 170 capes ne garantit pas l’immunité contre les critiques, pourvu qu’elles soient constructives. Buffon en conviendra, lui qui est le premier à se remettre constamment en question (l’un des secrets de sa longévité). Son manque de réactivité et d’agilité sur les buts du milieu offensif du Real Madrid sont deux erreurs que l’on relie directement à son âge avancé. Gigi défie les lois de la nature humaine depuis plusieurs années déjà, et il ne peut tout le temps en sortir vainqueur. À savoir, ce vieillissement est-il réellement néfaste pour ses prestations et celles des équipes pour lesquelles il officie ?
Impossible de tirer un tel constat si tôt dans la saison, à moins qu’un joueur de haut niveau, qui plus est gardien de but, puisse accuser le coup en l’espace de quelques semaines. Buffon aura l’occasion de réagir à cette contre-performance, à l’instar du match aller de cette confrontation. Rappelez-vous, après une sortie au pied complètement loupée ayant provoqué l’ouverture du score de Vitolo, le portier italien avait enchaîné sur une prestation cinq étoiles au Parc OL, détournant notamment le penalty d’Alexandre Lacazette. Une réponse à la Gigi, sur le terrain. Et c’est toujours comme ça depuis cinq ans, depuis que ses détracteurs veulent le pousser à la retraite après la moindre erreur. Le Barça, prochain adversaire de rang, est prévenu.
Donnarumma ne fait pas encore le poids
Sa retraite, Gigi l’a fixée depuis l’an dernier pour juin ou juillet 2018 en fonction du parcours de la Squadra Azzurra au prochain Mondial, convaincu qu’il réussirait à maintenir son rang d’ici là. Une fin de carrière anticipée il y a quelques mois n’aurait eu de sens que si la Juventus avait remporté la Ligue des champions, mais le lourd revers face au Real ne pouvait être un épilogue digne de ce nom. Alors, beaucoup de choses peuvent se passer ces prochains mois, comme l’émergence définitive d’un concurrent de taille. D’aucuns poussent pour la promotion de Gigio Donnarumma au rang de numéro un, faisant fi de ses prestations décevantes lors du dernier Euro U21.
Non, le Toscan n’a pas que de l’expérience ou de la sagesse à revendre, s’il continue d’occuper les cages de l’Italie et de la Juventus, c’est bien avant tout pour son rendement, qui vient d’ailleurs d’en faire le meilleur portier de la dernière édition de C1 et parmi le top 3 tous joueurs confondus. « On aurait dit un retraité » , avait commenté Franz Beckenbauer en allusion au premier but encaissé par Buffon en quart aller de C1 contre le Bayern. C’était en 2013, le Kaiser ne fut que le premier d’une longue liste à avoir parlé trop vite.
Par Valentin Pauluzzi