- C1
- 8es
- PSG-MU (1-3)
Gigi, pas toi, pas maintenant…
Auteur d’une grosse faute de main qui a offert le deuxième but à Manchester United, Buffon ne gagnera pas cette année encore la Ligue des champions qu’il cherche tant à décrocher. Un énième signe du destin qui lui indique qu'il est peut-être temps d’enfin raccrocher une paire de gants devenue bien lourde à porter.
Ils étaient peu, les désespérés qui pensaient que Buffon pouvait le faire. Dans un Parc des Princes déjà résigné, quelques maigres « Gigi » s’élèvent des travées pour donner de la force à un père de famille seul face à son destin. Des encouragements qui sonnent d’ailleurs plus comme des prières, de la part d’un peuple qui ne veut pas revivre l’horreur. Un peuple qui espère pouvoir se ranger derrière celui qui a tant gagné, qui a tant vécu, arrivé cet été pour que ces cauchemars ne reviennent plus hanter leurs nuits. Cet homme au si beau sourire, à la gueule si iconique, obligé à l’exploit dans un domaine qu’il déteste tant.
Avant la finale de la Coupe du monde 2006, le peuple italien (jusqu’aux adjoints de Marcello Lippi) savait que ce serait une catastrophe si l’Italie allait aux tirs au but. Car Buffon n’en arrêterait pas un. Heureusement pour lui, Trezeguet s’était chargé de lui mâcher le boulot. Tout tifoso le sait : voir Buffon sortir un penalty décisif est un moment qui reste gravé à vie. C’est arrivé une fois face à Mutu et la Roumanie à l’Euro 2008, alors que la Nazionale jouait sa survie après avoir été baffée par les Pays-Bas. Et puis, c’est tout ou presque. Alors, ce soir à Paris, la totalité de l’enceinte parisienne, excepté le parcage anglais au bord de l’explosion, s’est mise à prier pour que Rashford marche dans les pas de Trezegoal. En vain, évidemment.
Buff-off
Il serait sévère de tout remettre en cause sur ce seul penalty, mais il faut dire que ce soir, Buffon n’a rien fait pour que ses plus fidèles défenseurs ne lui viennent en aide. Après ce match face à United, l’excuse de sa carrière magnifique, de son expérience ou de son âge ne peuvent l’excuser d’errements indignes du portier qu’il est, ou du moins qu’il était. Si Kehrer fait la plus grosse bourde avec une passe aveugle totalement manquée, tout gardien sait aussi qu’il ne faut pas rester planté dans l’axe de ses cages au moment de recevoir ce type de transmission pour éviter ce genre de mélodrame.
Sur le second but, c’est typiquement le genre de boulettes que les observateurs du PSG ont suffisamment reprochées à Areola ou à Trapp les années précédentes et ce pourquoi Buffon a été engagé. Mais pire, c’est dans l’attitude que la légende s’est égarée. Où est passé ce leader si charismatique, capable de faire flancher n’importe quel adversaire d’un simple coup d’œil ou de rebooster un jeune coéquipier dans la tourmente ? Tout simplement absent ce soir. Et les conséquences sont lourdes.
Le repos du guerrier
Ironie du sort ou non, dans la journée, la titularisation de Buffon avait été remise en cause par Yahoo Sports, qui pensait voir Areola présent dans les cages parisiennes ce mercredi 6 mars 2019.
Alors que nos informations allaient en ce sens cet après-midi, le gardien titulaire sera finalement Gianluigi Buffon. Toutes nos excuses pour cette information erronée.
— Yahoo Sport France (@YahooSportFR) 6 mars 2019
Amusant, aussi, que des informations concernant une possible prolongation de Gigi « jusqu’à ses 43 ans » selon Sky Italia fuitent le jour même où celui s’écroule avec sa première conquête hors d’Italie. Celui qui faisait jusqu’alors l’unanimité, qu’Areola aime appeler « grand frère » ou que Mbappé surnomme « papi » a encore le temps de faire le bon choix : celui de terminer tranquillement la saison, avant de se renouveler. Car le risque de partir en faisant l’énième année de trop n’a jamais été aussi grand qu’aujourd’hui. Toute bonne légende passe par là.
Par Andrea Chazy