- Ligue des champions
- Groupe A
- J6
- Juventus/Atlético
- (0-0)
- Les notes
Gigi et Gabi sont sur un bateau
Dans un match où il ne s'est donc absolument rien passé, à l'exception d'un peu de sang et de beaucoup de fautes, difficile de sortir un joueur du lot. Alors on a pris les capitaines, censés montrer l'exemple.
Juventus
Buffon (7) : Deux actions pour l’Atlético, deux arrêts de Gigi. 100% foot.
Lichsteiner (6) : S’il a tenté d’apporter sur son côté droit en première mi-temps, Stephan n’est jamais parvenu à faire le trou. Peu sollicité, il a même pu regarder un bout de Liverpool-Bâle en streaming.
Chiellini (5,5) : Des relances courtes, des duels aériens et un plaquage sur Mandžukić qui l’a dominé une fois dans le match : une soirée comme les autres pour Giorgio.
Bonucci (5,5) : 0 intervention décisive, 1 câlin à Siqueira, 1 transversale réussie, 2 transversales ratées, 3 passes en retrait à Buffon, 5 passes latérales pour Pirlo. Voilà ce que fit Bonucci. En attendant la suite.
Évra (5) : Une distribution de semelles en début de partie avant de respecter les consignes : ne pas monter et tenir le 0-0. Une mission remplie avec succès devant le manque d’allant des Espagnols. Pat’ tranquille.
Pirlo (6) : Plus l’âge avance, plus il distribue de derrière. Un doggy style stérile toutefois.
Peyrera (4,5) : À une lettre près, il aurait pu se faire passer pour un Portugais. Ce qui n’enlève rien à sa prestation de bas étage.
Pogba (5,5) : Un centre de l’extérieur du pied et une mine des 30 mètres ne feront pas oublier son positionnement trop excentré et cette décoloration de cagole. Il est temps de revenir aux racines.
Vidal (6) : Une accélération, 10 minutes de repos. Une bonne passe, 10 minutes de repos. Une bonne frappe, 10 minutes de repos. Arturo avait décidé d’être chill ce soir.
Tévez (4) : Un Apache sans pêche.
Llorente (4) : Peu fourni dans la boîte, il a failli mettre le pied là où il fallait par deux fois. Puis il s’est souvenu du match nul négocié avec l’adversaire.
Atlético Madrid
Moyá (6,5) : Un homme comme tant d’autres de Simeone. Un anonyme de Liga, sorti de Getafe par le Cholo, prêt à tout pour lui, et qui se révèle même être plutôt bon. Oscar De La Moyá, en moins brillant.
Juanfran (6) : Il a beau avoir l’air très malade et très vieux, Juanfran court encore. Et comme c’est en défendant qu’on devient défenseur, il est toujours rassurant, jamais dans la précipitation. Monsieur est servi.
Godín (6,5) : Le jour où il aura sa statue, ce sera d’elle d’un soldat inconnu. Un homme que tout le monde aime et remercie, mais que personne ne connaît vraiment.
Giménez (5,5) : Parce qu’il est né en 1995, qu’il mesure 1,85m et qu’il n’avait disputé que cinq matchs avec l’Atlético, il ne mérite rien d’autre que des 5. Mais heureusement pour lui, il peut encore grandir. Pas grossir, il est déjà bien rond.
Siqueira (6) : Pour remplacer un latéral gauche brésilien, Simeone a pris un autre latéral gauche brésilien. Enfin, brésilien, italien aussi, et même espagnol depuis octobre 2013. Il a même déclaré vouloir porter le maillot de la Roja. L’Atlético, vaste machine à traîtres.
Gabi (7,5) : « Gabi Gabi Gabi Gabi Gabi. L’ami l’ami l’ami des tout petits. Tacle le ballon, le ballon tout rond. Et je chanterai des chansons. »
Mario Suárez (6,5) : Apparement, il s’appellerait aussi Mata. Mais on peut vous dire qu’il n’a rien du tout d’un meneur de jeu un peu élégant. Lui, il est dans le tacle. Comme Gabi, son ami, même s’il fait quand même 1,88m. Sinon, il a failli mourir cet été. Bah ça ne se voit pas.
Koke (7) : Une sorte de Tic-Tac inversé. Un enrobage de fraîcheur qui laisse parfois place à un cœur de douceur. Ce qui fait de lui l’un des derniers romantiques, et donc forcément un cynique.
Raúl García (6,5) : Il est quand même plus Garcia que Raúl. Le seul numéro 10 au monde à plus tacler qu’il ne fait de passes. Et à prendre plein de ballons de la tête. Une sorte de Marouane Fellaini espagnol. Ou de Daniel Van Buyten des grands jours, celui de l’OM Khalifa.
Arda Turan (7,5) : En dépit de sa gueule de Spartiate, le Turc est un esthète. Le seul à être dans le dribble dans un monde de brutes. Le seul à draguer à un enterrement.
Mandžukić (6) : Il se murmure qu’après ses 90 minutes de lutte avec Chiellini, il aurait été contacté par la WWE pour la saison prochaine. Décidément, l’ombre de Van Buyten plane sur cet Atlético.
⇒ Revivez le live de la rencontre
Par Raphael Gaftarnik et Charles Alf Lafon