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Giampiero Ventura, romanzo libidinale

Par Ugo Bocchi
Giampiero Ventura, romanzo libidinale

Il est le nouveau sélectionneur de la Nazionale, pas le plus jeune (soixante-huit ans au compteur) ni le plus connu des tacticiens italiens, mais comme son prédécesseur Antonio Conte, il pourrait bien surprendre son monde.

C’est le rêve d’une vie. Après avoir vagabondé dans pas moins de dix-huit clubs différents, Giampiero Ventura accède enfin au graal, la reconnaissance ultime, la sélection d’Italie, comme il le confiait fin février au Corriere : « Si on me demandait de choisir entre le Bayern ou Chelsea ou bien la sélection italienne, je n’aurais pas le moindre doute. L’argent est important, comme le savent ceux qui n’en ont pas, mais entraîner l’Italie serait un tel honneur qu’il n’y aurait aucune comparaison possible, même avec le plus juteux des contrats. » Et ce jour est arrivé. Le 7 juin. Soit une semaine après son mariage avec Luciana, de vingt-huit ans sa cadette : « En fait, je me dois de dire que mon mariage était bien plus important que devenir sélectionneur de l’Italie. Sinon, il pourrait y avoir un divorce très bientôt. »

Viagra

Voilà qui est Giampiero Ventura. Un jeune dans un corps de vieux. Ou plutôt un amoureux de la jeunesse dans un corps de vieux. Veste de costume cintrée, sourire Colgate, chemise ouverte jusqu’au nombril, bronzage UV, gourmette en or, cheveux gominés, il fait tout pour ne pas laisser paraître ses soixante-huit printemps et un triste record de plus vieux sélectionneur de l’histoire de la sélection qu’il pourrait obtenir le 26 juin 2017. Et ce, parce qu’il a encore une libido à satisfaire, encore certains cœurs à conquérir et encore une dernière mission à accomplir, certainement la plus importante de sa carrière. Quitte à parfois surjouer sa vitalité : « Obama et son « Yes we can » sont arrivés longtemps après moi. J’écris la même phrase depuis vingt ans sur le tableau de mon vestiaire. »

Mister Libidine, surnom qu’il s’est auto attribué à Bari en disant qu’il « continuait d’entraîner par libido » , a pour projet de relancer un cycle : « À la fin de mes deux ans, je veux avoir une base solide de joueurs entre vingt et un et vingt-trois ans. » Non pas qu’il crache sur ce qu’a fait Antonio Conte, au contraire : « Je le remercie parce qu’il m’a laissé avant tout une équipe avec la culture du travail, un point qui m’a toujours accompagné durant mon parcours footballistique. » Non pas qu’il veuille virer tous les vieux non plus, mais il aimerait lui redonner un peu de vigueur et d’avenir : « L’Italie de Conte était humble, déterminée et féroce et je voudrais qu’elle reste ainsi. Mais j’aimerais aussi qu’elle soit excitante. »

Succession

C’est d’ailleurs l’une de ses principales caractéristiques en tant qu’entraîneur : faire confiance aux jeunes et savoir comment et quand les lancer dans le grand bain. À l’Euro, par exemple, Jean-Pierre aurait pu se vanter d’avoir lancé quelques-uns des Spartiates de Conte, tels que Bonucci, Ogbonna ou encore Darmian. Aujourd’hui, il sait aussi faire la différence entre Donnarumma, chez qui il sent de la maturité et pour qui il voit un horizon dégagé – « Il a disputé un championnat très important et s’il confirme à ce niveau, je n’ai aucun doute que le futur lui appartient » –, et Berardi, « qu’il ne faut pas cramer » dans un 3-5-2 où il n’a pour le moment pas encore sa place.

Car Giampiero, c’est certain, poursuivra l’œuvre de Conte, dans un 3-5-2 qu’il a notamment sublimé au Torino. Possession, patience et recherche de déséquilibre offensif, repli rapide, implication de tous et bétonnage en phase défensive. Un modèle qui a fait ses preuves et engendré de nombreux disciples. Dont Antonio Conte qui collectionnait des VHS du Pise 2007-2009 de Giampiero Ventura. Ce n’est pas non plus la première fois qu’il succède au greffé capillaire : « Quand Conte a quitté Bari, ça a été ma chance. Quand Conte a quitté la sélection, ça a été ma chance. Quand il quittera Chelsea, je sais déjà où je vais aller. » Et c’est peu dire que la combinaison des deux a redoré le blason des Biancorossi. Conte les a ramenés en Serie A. Ventura les a conduits à la dixième place, avec un record de cinquante points.

Test

Giampiero sait donc où il va avec la Nazionale. Mais au milieu de toutes ces qualités, il y a tout de même quelques « mais » . Son âge avancé, déjà, qu’il cherche par tous les moyens à maquiller. Son armoire à trophées toujours vide, également, qu’il justifie comme il peut : « En Italie, il est impossible de gagner quelque chose si tu n’entraînes pas l’un des cinq meilleurs clubs. Mais les victoires avec les clubs moins titrés comme l’Udinese, la Sampdoria, le Torino, ceux où je suis passé, c’est d’avoir lancé des jeunes et de les avoir fait évoluer. » Son relationnel laisse également parfois à désirer. Et puis finalement, comme le confiait son enfant le plus fidèle, Daniele Padelli : « Il préfère travailler quotidiennement avec ses joueurs » , plutôt que ne les voir que trois jours avant un match, comme ça a été le cas avant le match de ce soir, face à la France. Mais pour le coup, il n’est pas du genre à se trouver des excuses.

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