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Getafe, le souffre-douleur qui ne fait plus rire personne
Promu en Liga en début de saison, Getafe est la belle surprise de cette année en Espagne avec cette huitième place au classement à deux journées de la fin. De quoi rêver à une qualification en Ligue Europa qui serait loin d'être démérité.
25 septembre 2016. Défait sur sa pelouse par Girone (0-2), Getafe s’enfonce dans la zone de relégation et squatte la 21e place de Segunda División après sept journées. La défaite de trop pour le président Ángel Torres Sánchez qui dégage Juan Esnaider de son poste d’entraîneur pour le remplacer par José Bordalás, l’homme qui a permis au Deportivo Alavés de retrouver la Liga quelques mois auparavant. Un changement payant puisque Getafe entame très vite sa remontée au classement, ne perd plus aucune rencontre à domicile et obtient même son ticket pour l’étage supérieur après des play-offs d’accession maîtrisés face à Huesca (2-2, 3-0) et Tenerife (0-1, 3-1).
La défense du bonheur
De retour en Liga, un an après avoir quitté l’élite, Getafe n’est pas revenu pour retrouver son rôle de souffre-douleur des grosses cylindrées et terminer en milieu de tableau comme c’était le cas entre 2010 et 2015. Preuve de ce changement de mentalité, le club de la banlieue de Madrid est rentré de Barcelone avec le point du match nul le 11 février dernier (0-0), alors que leurs deux anciens déplacements au Camp Nou s’étaient soldés par des défaites 6-0. Ajoutez à cela les deux victoires contre Valence, le nul à Séville, le nul au Bétis et la victoire contre Villarreal, et vous comprendrez que Getafe ne baisse plus les yeux face aux « gros » du championnat. Alors oui, Getafe n’est pas forcément le club le plus agréable à voir jouer, mais le style défensif proposé par José Bordalás fonctionne puisque la troisième meilleure défense de Liga squatte actuellement la huitième place de Liga.
Une place qui salue surtout le bon recrutement opéré par les Azulones durant l’été avec l’achat d’hommes forts en prêt lors de la montée en Liga (Francisco Portillo, Dani Pacheco, Álvaro Jiménez, Chuli), les prêts de joueurs expérimentés qui ont déjà fait leurs preuves en Liga (Vitorino Antunes, Markel Bergara) et l’arrivée gratos de joueurs talentueux (Gaku Shibasaki, Fayçal Fajr, Ángel). Et lorsque Getafe a tenté quelques coups, cela s’est avéré payant, à l’image de l’achat de l’attaquant Amath, du solide défenseur Djené et même du prêt de Loïc Rémy qui sombrait à Las Palmas en début de saison et qui s’est offert un doublé sur la pelouse de Valence. Un joli melting-pot qui fonctionne à merveille, comme l’avoue le latéral gauche portugais Antunes en conférence de presse : « Le groupe est spectaculaire, c’est l’un des meilleurs dans lesquels j’ai joué. Dès le premier jour où je suis arrivé, j’ai senti que le groupe avait quelque chose de spécial. Nous sommes une vraie famille, c’est ça le secret. Et bien sûr, la main du míster fait le reste. »
La Ligue Europa en ligne de mire
Un groupe qui vit bien donc, et qui gagne bien aussi puisque Getafe se retrouve à seulement deux points de la septième place qualificative en Ligue Europa à deux journées de la fin du championnat. Et visiblement, cette Ligue Europa excite pas mal les Azulones à écouter Vitorino Antunes : « Pour nous, ce match contre l’Atlético est une finale. C’est notre finale de Ligue Europa à nous. Au début, personne ne croyait en nous et beaucoup de monde pensait que nous jouerions le maintien. Nous allons tout donner pour remporter le match et continuer de rêver à l’Europe. »
Pour cela, le Portugais et ses petits potes pourront compter sur les 17 000 supporters qui viendront foutre le bordel au Coliseum Alfonso Pérez. Un stade qui avait fait dire à Oliver Kahn : « J’ai joué 140 matchs européens, je suis allé partout – Madrid, Milan, Londres, Barcelone –, mais ce qui s’est passé ce soir est incroyable. En 40 ans, je n’ai jamais vu ça » , après une qualification du Bayern Munich en demi-finales de Ligue Europa au terme d’un match nul exceptionnel 3-3 après prolongation durant lequel Getafe, à dix contre onze, avait mené jusqu’à la 89e minute, avant de mener à nouveau 3-1 en prolongation. C’était en 2008, il y a tout juste dix ans, et les supporters de Getafe aimeraient bien revivre une émotion européenne. Et puis cette fois-ci, le Bayern Munich ne devrait pas venir briser leur rêve.
par Steven Oliveira