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Gérone, la folie des grandeurs

Par Antoine Donnarieix
4 minutes
Gérone, la folie des grandeurs

Eux aussi, ils sont « més que un club ». Ils sont des héros. Monté en Liga au bout d'une saison sérieuse, le FC Gérone devient pour la première fois pensionnaire de l’élite espagnole. Ou comment un petit s’est mis à devenir grand.

No hay dos sin tres. En espagnol comme en français, le dicton est le même. Le même destin doit se reproduire, au moins trois fois consécutives. Gérone devait faire partie de cette catégorie-là, c’était la règle. Après son accession directe manquée d’un rien à la suite d’un match nul face à Lugo (0-0) en 2015, Gérone s’est coltiné les play-offs pour se faire taper par Saragosse en demi-finales. L’an passé, Gérone s’était à nouveau planté en finale des play-offs contre Osasuna. Mais, peu copine avec ces fameux barrages, Gérone s’est dit que sa troisième fois devait être la bonne, via une accession directe. Une riche idée. Hasard du calendrier, c’est à la suite d’un match sans but que les Catalans ont acquis l’assurance d’être au moins deuxième de la Liga 123, dans son enceinte de Montilivi contre Saragosse (0-0). Une première pour le club depuis sa création en 1930. Une année où l’Uruguay remportait sa toute première Coupe du monde, il y a 87 ans. Et d’une certaine façon, les Blanquivermells tiennent enfin leur Graal à eux.

Sex Machín

La montée de Gérone, ville de 100 000 habitants située sur la Costa Brava, est officielle depuis ce week-end. Un 0-0 trompeur sur les préceptes de jeu édictés par leur coach Pablo Machín. Certes, le 0-0 est le résultat le plus fréquent de ce collectif – cinq fois impliqué dans un match fermé à double tour –, mais avec 64 buts inscrits en 41 matchs, Gérone va terminer meilleure attaque de Segunda. En revanche, la perméabilité de sa défense est son point faible, comme en témoignent ces 43 pions encaissés. Une stat partagée avec le Rayo Vallecano, peu connu pour fermer les écoutilles. En clair, assister à un match de Gérone cette saison, c’était tout de même l’assurance de voir du spectacle.

Ses victoires les plus probantes ? Un 3-0 contre Numancia, un 4-2 contre le Nastic de Tarragone, un 5-1 contre Getafe, entre autres. Mais aussi trois matchs nuls sur un score de 3-3. Son meilleur buteur ? L’Italien Samuele Longo, prêté par l’Inter et auteur de quinze buts sous le maillot gironista. « Le football espagnol me plaît beaucoup, expliquait-il timidement plus tôt dans l’année. Quand tu joues dans un pays où les clubs parviennent à remporter la Ligue des champions et la Ligue Europa, je crois que c’est le meilleur endroit où il faut jouer. » Des paroles qui se transforment en acte au moment de fêter cette montée. Et sur son T-shirt lors des célébrations, le buteur affiche un message simple : « une équipe, un public, une ville en Primera » . Une Liga où il faudra toutefois serrer les fesses pour s’y maintenir.

L’exemple Eibar

Président du club depuis 2015 et ancien socio des Rojiblancos, Delfí Geli annonçait déjà la couleur de sa politique en mars dernier. « Je ne suis pas du genre rêveur, mais plutôt un homme qui travaille avec les réalités actuelles et souhaite emmener tout un groupe vers un objectif, expliquait l’entraîneur. Nous ne sommes pas préparés pour monter, nous savons simplement que nous pouvons lutter pour cette accession. Nous recevons tous les jours un soutien sans faille de nos supporters, ce qui nous donne de la force au quotidien. » Plus triomphaliste au moment d’assurer la montée dimanche, Geli expliquait alors remercier les 7000 abonnés pour « ce rêve devenu réalité » . Mais au-delà de savoir à quoi ressemblera cette équipe du FC Gérone l’an prochain, il faut aussi s’attarder sur ses objectifs à court terme.

D’abord, Geli envisage un agrandissement de Montivili afin de multiplier les sièges du stade, actuellement au nombre de 9000. Côté sportif, même si des joueurs vont arriver, les prêts seront difficilement renouvelables et l’équipe, par nécessité, va devoir se réinventer. Prêté par le FC Barcelone, l’ailier Juan Cámara pourrait rester, puisque Gérone tisse des liens de parenté avec le Barça, proximité géographique oblige. Dans un championnat aussi compétitif, la théorie laisse toutefois peu de chances à Gérone de jouer les trouble-fêtes. Mais la théorie, le club d’Eibar s’en foutait au moment de son premier exercice lors de la saison 2014-2015. Relégué sportivement en fin de saison, les Basques avaient fini par se faire repêcher à la suite de la rétrogradation administrative d’Elche. Et depuis, les Armeros se sont installés en tant que pensionnaires de Liga, en totale sérénité. Voilà qui laisse de l’espoir à Gérone. Car même dans la jungle de la Liga, de belles histoires se racontent encore.

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