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Germain, la recrue parfaite
Première recrue de l'OM cet été, Valère Germain devrait voir son transfert officialisé dans les prochains jours et il pourrait être présenté lundi. Même si on sentait l'attaquant de Monaco arriver depuis pas mal de semaines, l'OM peut-être fier de son coup.
Ouf, l’OM tient enfin sa première recrue, sauf énorme retournement de situation. Ce mercato estival, que les supporters marseillais attendent de pied ferme depuis la reprise du club par Frank McCourt, a de quoi être frustrant pour les plus impatients d’entre eux. Entre les dizaines de rumeurs plus au moins fondées par jour, les ventes discrètes de Karim Rekik et Stéphane Sparagna, et l’absence de recrue officielle pendant que des concurrents comme Nice et Monaco font tranquillement leurs affaires dans leur coin, il y a de quoi se poser quelques questions. Mais selon L’Équipe, Valère Germain, pressenti depuis des semaines, serait enfin tombé d’accord mardi soir avec le club. Un transfert à huit millions d’euros (et deux millions de bonus) pour un contrat de quatre ans. Le coup d’envoi du mercato marseillais est définitivement donné, et il commence très bien, avec l’opération parfaite.
Un enfant du pays
Avec l’arrivée d’un investisseur américain et d’un directeur sportif espagnol, l’Olympique de Marseille s’est offert un nouveau portefeuille, mais également le risque de perdre son identité. Une identité à laquelle les supporters tiennent peut-être encore plus qu’ailleurs. Bien senti donc de rapatrier un gamin du pays, histoire de garantir une certaine idée de l’authenticité, que les clubs ambitieux ont de plus en plus de mal à entretenir. Valère Germain, fils de Bruno, est né à Marseille, la veille d’une demi-finale de C1 retour contre Benfica en 1990. « Dès qu’il a été en âge de marcher, il venait avec moi aux entraînements des lendemains de match et des décrassages. Alors, ses premiers pas, il les a faits en tapant le ballon avec nous. C’était sympa, c’était un peu la mascotte » , racontait Bruno Germain il y a quelques mois, en évoquant déjà un possible transfert de son fils dans « son club de cœur » .
Mais au-delà de l’intérêt de ce transfert au niveau de l’image du club, il s’agit avant tout d’un très bon coup sur le terrain. Et l’important est là, d’ailleurs. Avec le départ du prolifique Bafé Gomis, l’OM s’offre là une valeur sûre qui connaît parfaitement la Ligue 1, qu’il vient de remporter avec l’AS Monaco. Humble, toujours au service du collectif, malin dans ses déplacements, ses remises et sa gestion des efforts, il peut offrir un profil différent dans l’effectif olympien. Avec Dimitri Payet, Florian Thauvin ou encore Rémy Cabella, le secteur offensif marseillais s’appuie avant tout sur des tripoteurs de ballon. Valère Germain apporterait alors un autre registre, plus simple, dans l’intuition et le jeu en une touche de balle.
Nouveau départ
Pour Valère Germain aussi, il s’agit d’un bon transfert. Après avoir bataillé pour faire remonter Monaco en Ligue 2, l’attaquant est relégué sur le banc de touche, jugé pas assez clinquant pour incarner le nouveau projet monégasque. Résultat, deux saisons dans l’élite à devoir se contenter des miettes et à se taire tout en faisant le job lorsqu’il sort du banc. Ce qu’il fait très bien. Mais après un prêt plus que réussi trente kilomètres plus loin, à Nice, où il fait des merveilles avec Hatem Ben Arfa, il revient sur le Rocher avec un tout nouveau statut : celui d’avant-centre titulaire aux côtés de Falcao. Pendant six mois, Valère s’épanouit enfin pleinement dans son club formateur. Avant qu’un gamin de 18 ans surdoué ne vienne l’éclipser et le replacer encore une fois dans l’ombre. Pas de chance. Mais cette année, en venant à Marseille, à 27 ans, il a enfin l’occasion de devenir le leader d’attaque d’une grosse équipe de Ligue 1. « Je suis heureux et fier, et peut-être même encore plus que lui ! » , explique Bruno Germain à La Provence. Si en plus on peut rendre fier le papa…
Par Kevin Charnay