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- Val de Saire-Bricquebec (2-2)
Geoffrey Pellerin : « Je n’ai pas encore payé ma tournée »
Dimanche, lors de la rencontre en terres normandes qui a opposé Val de Saire à l'UC Bricquebec en R3 (2-2), Geoffrey Pellerin s'est offert son quart d'heure de gloire. À la dix-septième minute, le portier de 29 ans a ouvert le score pour les visiteurs en expédiant un coup franc depuis sa moitié de terrain au fond des filets adverses. Entretien avec un ingénieur en sûreté et procédé nucléaire qui, pour une fois, n'avait pas calculé son coup.
Raconte-nous ton ouverture du score. C’était volontaire ?Non, pas du tout ! Il y a eu un coup de sifflet au niveau de l’un de mes défenseurs, à peu près à dix mètres devant ma surface. J’ai voulu relancer sur mon attaquant, mais avec le vent, c’est allé un peu trop loin. Finalement, ça l’a lobé lui, mais aussi le défenseur adverse. Il y a eu un rebond qui a devancé la sortie du gardien, même s’il la touche un petit peu, je crois, c’est passé au-dessus de lui et c’est rentré !
Comment as-tu réagi sur le coup ?
J’ai mis quelques secondes à comprendre que c’était moi qui avais marqué sur coup franc. C’est un peu un but gag. Quand mes coéquipiers sont arrivés vers moi, ils m’ont félicité à leur manière : « Merci, même si on sait que tu n’as pas fait exprès. » (Rires.) Dans le stade, vu que c’était à l’extérieur, il y a eu un gros blanc. Ils ont un speaker en plus, qui a dû annoncer que le numéro 1 avait marqué. Ça a jeté un petit froid.
À quoi tu penses dans les minutes qui suivent ? On imagine que ce n’est pas facile de ne pas se refaire l’action dans sa tête.Je me suis dit qu’il ne pouvait pas m’arriver grand-chose dans ce match-là. J’ai réussi à me remettre rapidement dans le match, même si j’avais déjà en tête la façon dont j’allais le raconter à mes proches. Après la rencontre, ils m’ont d’ailleurs dit directement : « Ça ne peut arriver qu’à toi, un truc pareil. » Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être que c’est parce que ça fait vingt ans que je fais du foot et que je suis un peu connu dans la région. Pour dire la vérité, je ne sais pas trop comment le prendre.
Finalement, le match s’est terminé sur un 2-2. À la fois un bon résultat, car Val de Serre est second au classement, et en même temps, il y a une petite pointe de déception de ne pas se rapprocher du duo de tête, non ? Bien sûr. Notre objectif initial était de jouer la montée en R2. On est un peu dans le dur en ce moment. (L’UC Bricquebec est actuellement quatrième, à huit points de son adversaire du jour, N.D.L.R.) C’est con de ne pas avoir ramené les trois points, d’autant que la victoire aurait été encore plus belle.
Tu joues depuis combien de temps à l’UC Bricquebec ? Je suis au club depuis trois ans. À la base, j’avais rejoint mes potes dans un petit club à côté dans les divisions inférieures. C’est là que j’ai côtoyé mon coach actuel, qui m’a demandé de le rejoindre pour jouer plus haut. À l’époque, on était montés en R2 et j’étais venu en partie pour ce challenge-là. À côté du foot, je suis ingénieur en sûreté et procédé nucléaire.
Ah, ça explique déjà un peu la trajectoire de ce coup franc…
(Rires.) C’est ça, j’ai calculé la trajectoire… Non, je dois avouer que c’est plus la chance qu’autre chose sur ce coup-là. Avec un petit coup de pouce du gardien d’en face, en prime. À la fin de la rencontre, il m’a d’ailleurs glissé un petit mot en me disant que celui-là, il était cadeau. Dans le vestiaire en ce moment, on me surnomme « Buteur ».
Tu as eu l’occasion de le fêter, ce but ?Ça a été l’occasion de boire une bonne bière. Je n’ai pas encore payé ma tournée, mais ça devrait arriver le week-end prochain au club house.
Propos recueillis par Andrea Chazy