- Championnat d'Europe U19
Génération 1991, tu peux pas test
Opposés à la montagne espagnole, les Bleuets sont devenus champions d'Europe (2-1). La génération 1991 doit maintenant confirmer et prendre le pouvoir.
Battre l’Espagne en finale d’un Euro, ce n’est pas rien, surtout en ce moment. Alors quand les grands vainqueurs sont français, jeunes et talentueux, on peut se palucher sur un avenir forcément radieux. Un mois après le fiasco des Bleus en Afrique du Sud, le football tricolore se (re)met à rêver d’une avenir ensoleillé. Un futur dans lequel la France serait de nouveau sur le toit de la planète football. Un peu à l’image du début des années 2000. Car, il faut bien l’avouer, la génération 1991 vient de frapper un grand coup à Caen. Non seulement, la bande à Francis Smerecki s’empare de l’Euro des moins de 19 ans, mais elle a envoyé un message limpide. Pour 2014 et le Mondial brésilien, il faudra compter avec certains d’entre eux. On connaissait Gaël Kakuta, le plus « starifié » de l’escouade. Maintenant, il faudra composer avec les Tafer, Coquelin, Fofana, Sunu et autre Lacazette. Le potentiel est là. Il faut l’exploiter.
Tiens, on se croirait revenu cinq ans en arrière. Quand, dans la même compétition, les Gourcuff et Lloris renvoyaient les Anglais au pays. Pourtant, la génération 86 n’a pas tout explosé sur son chemin. Pour des Diaby, Gourcuff et Lloris, combien de Sammaratinao, Dja Djedje ou Baldé ? Il faut donc prendre avec des pincettes ce titre. Le mot d’ordre ? La continuité et l’intégration. A l’heure actuelle, certains Bleuets ont déjà quitté le pays. Kakuta, Mavinga, Sunu appartiennent à des clubs anglais. Griezmann a été formé en Espagne. Ou l’éloge des ratés de la formation hexagonale. Des ratés que le titre européen ne doit pas effacer.
L’exemple Coquelin
Il faut jouer, se faire les dents, engranger de l’expérience. Voilà la prochaine étape pour les Bleuets. A l’image d’un Francis Coquelin prêté pour la prochaine saison à Lorient par Arsenal. Le jeune milieu de terrain se fera les crocs sur les prés français. Sous la houlette d’un éducateur comme Christian Gourcuff, le milieu de terrain formé à Laval va emmagasiner de l’expérience. Une bonne chose. Le talent est là. Assurément l’un des générations les plus douées depuis 20 ans. Il ne faudrait surtout pas la galvauder. Halte à la dispersion.
Mine de rien, la France sert de fournisseur officiel aux grosses écuries européennes et ce, depuis près de dix ans. Récemment encore, Johan Martial, robuste stoppeur du SC Bastia, a été au centre d’un enjeu économique pour le club corse. L’Inter Milan est venue avec 1,5 million d’Euros pour s’attacher les services du défenseur. Le genre d’attaques financières qu’il faut savoir gérer quotidiennement pour les clubs français. Former c’est bien, garder –un minimum– ses pépites, c’est mieux. Finalement, l’exemple serait peut-être lyonnais. Équipe la plus représentée en U19 (Tafer, Faure, Kolodziejczak, Reale, Lacazette et Grenier), l’OL sait exploiter ses pépites. Tafer a déjà scoré en Ligue 1 et ses potes Lacazette et surtout Belfodil devraient très vite l’imiter. A priori, les ¾ des U19 s’envoleront pour l’étranger dans les années à venir. Soit pour y tenir le haut du pavé, soit pour y moisir dans une taule obscure de D2 anglaise. En attendant, le championnat national attend de pied ferme les récents champions d’Europe. Ça changera des mutins de Knysna.
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