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Gelson Fernandes, le juste milieu

Par Régis Delanoë
Gelson Fernandes, le juste milieu

Arrivé sur le tard en Bretagne cet été, Gelson Fernandes n'a pourtant pas mis longtemps à se rendre indispensable à sa nouvelle équipe, dans un rôle précieux de sentinelle montant la garde devant la défense. Une mission dont il s'acquitte avec l'amour du travail bien fait. Portrait d'un gars doté d'un gros cœur, de trois poumons et d'une tête bien bien remplie.

« Je suis né dans un pays (ndlr : le Cap-Vert) où on parle portugais et ma mère m’a très vite appris le créole. Quand nous avons déménagé en Suisse, j’ai intégré une école dans laquelle on apprenait le français, le suisse-allemand et l’italien. Une fois transféré à Manchester City, il a bien fallu que je me mette à l’anglais. Mais j’avoue, je me suis lancé dans l’espagnol et le chinois uniquement par plaisir. » Gelson est donc ce genre de gars enclin à apprendre le chinois par plaisir, histoire de compléter sa collection de langues étrangères. Après tout, chacun sa passion. Et celle-ci est éminemment respectable. C’est aussi le signe qu’on a là affaire à ce qu’on peut communément appeler une « tête » , un mec avec un cerveau qui tourne à fond les ballons. Le genre à faire voler en éclat le cliché du footballeur qui n’a rien à dire ailleurs que sur un terrain. En juin, alors qu’il était au Brésil avec la sélection suisse, il semblait d’ailleurs moins motivé en conférence de presse à parler ballon et tactique qu’à évoquer son émotion de séjourner en terre auriverde. La raison ? « J’ai sûrement des ancêtres qui ont été déplacés ici avec l’esclavage du Cap-Vert vers le Brésil, expliquait-il. Ça me fait un petit pincement, des gens ont été déportés, qui ont peut-être mon sang, c’est particulier. » Il est comme ça, Gelson. Sensible, en perpétuelle réflexion sur le monde autant que sur lui-même et son parcours de citoyen du monde. Oui, pour lui, ce terme n’est pas galvaudé.

Barré par Matuidi chez les Verts

Né au Cap-Vert, il est arrivé en Suisse à l’âge de 5 ans avec sa maman, rejoignant un père déjà installé sur place. Formé au football au FC Sion, il a mené en parallèle des études en école de commerce. En 2004, à tout juste 18 ans, Gelson fait ses débuts pro avec son club formateur. Il va y rester 3 ans, avant un premier exil en Angleterre, pour rejoindre Manchester City. Sven-Göran Eriksson, responsable de sa venue, apprécie ce gamin généreux dans l’effort, complet, polyvalent, une lessiveuse qui sait rendre les ballons propres. Mais quand le technicien suédois des Citizens laisse place à Mark Hughes, ce n’est plus la même limonade. Habitué au banc, il est contraint de se relancer ailleurs et choisit Saint-Étienne. Dans le Forez, l’idylle dure encore moins longtemps. Barré par l’émergence d’un certain Blaise Matuidi, le Suisse refait ses valises pour une série de prêts : Chievo Vérone, Leicester, puis Udinese. En 2012, il croit enfin pouvoir réussir à se poser au Portugal, mais son transfert au Sporting est un échec. Pour retrouver ses marques, il revient un temps au FC Sion, avant encore de repartir pour un nouveau pays : l’Allemagne et le club du SC Fribourg. Gelson joue, et plutôt bien, mais l’équipe vit une saison compliquée. Et voilà qu’on en arrive à cet été et son arrivée en Bretagne pour compléter le très international effectif du Stade rennais.

Un vrai 6

Ainsi déroulé, le CV du globe-trotter helvète peut faire un peu peur. Il y a en fait deux lectures à en faire. Car si on peut le taxer d’instabilité, on peut aussi dire de lui qu’il cherche toujours les nouveaux défis plutôt que de se contenter de faire banquette et toucher son salaire sans trop jouer. Et si son palmarès personnel est quasi vierge (une Coupe de Suisse uniquement), c’est également qu’il semble manquer de chance, ne se trouvant pas toujours dans les bons clubs au bon moment. Mais cette fois, Gelson espère ne pas s’être trompé en répondant favorablement à la proposition rennaise, préférée à l’appel du pied du voisin lorientais. « Tout s’est joué entre Toulalan et moi pour leur recrutement, précisait-il récemment. Le directeur sportif (Jean-Luc Buisine, ndlr) me connaissait bien, il voulait déjà me faire venir à Lille en 2006. Je joue en numéro six, tout seul devant la défense. C’est mon poste, c’est le rôle dans lequel je m’exprime le mieux parce qu’il me permet de ratisser sur toute la largeur du terrain. Je ne suis ni ailier droit, ni numéro 10, ni arrière gauche. Jouer à deux dans l’axe en conservant le registre plus défensif me convient aussi. » Philippe Montanier semble avoir enfin trouvé la sentinelle qui manquait à son milieu de terrain. À 28 ans, il est temps pour Gelson Fernandes d’enfin se poser et de profiter de toute l’expérience accumulée. Et puis si le club rouge et noir a un jour besoin d’un traducteur, c’est sûr qu’il n’y aura pas à aller chercher un directeur de supermarché.

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