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Gaz Coombes : « Cristiano m’a hypnotisé »

Propos recueillis par Mathias Edwards
7 minutes
Gaz Coombes : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Cristiano m&rsquo;a hypnotisé<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Gaz Coombes, l'ancien chanteur de Supergrass, roule désormais en solo. À 38 ans, ce fan hardcore de Manchester United profite de la sortie de Matador, son second album, pour parler Diables rouges et bière espagnole. Sans vraiment savoir si c'était mieux avant.

Tu supportes Manchester United depuis quand ?

Cela m’a pris à l’âge de six ou sept ans. On habitait à Oxford, mais on avait de la famille à Manchester, et mon grand frère était déjà un fan hardcore. J’ai vu tous les posters accrochés aux murs de sa chambre. Bryan Robson, Norman Whiteside, Mark Hughes, Brian McClair… Là, je me suis dit : « Ouais, ça c’est mon équipe » . Et Bryan Robson est devenu le héros de mon enfance.

Il était tout le temps blessé…

Oui, mais c’était un guerrier. C’est d’ailleurs probablement pour cela qu’il se pétait souvent. Quel battant… Et puis c’était un véritable gentleman, dévoué à son équipe.

Il t’arrive encore d’aller à Old Trafford ?

Oui, bien sûr, j’y vais autant que possible. Je vais même voir jouer l’équipe à l’extérieur, en Angleterre ou en Europe.

Quel est ton meilleur souvenir de match à l’extérieur ?

La finale de Ligue des champions de 1999 contre le Bayern à Barcelone, bien sûr (Man U l’emporte 2-1 grâce à deux buts dans les arrêts de jeu, ndlr). Sans aucun doute le meilleur moment de football de ma vie, c’était complètement fou. À roller-coaster of emotions. Nous n’avons pas bien joué pendant ce match. On encaisse un but rapidement, le Bayern joue à merveille… Et d’un coup, à la 90e, le monde bascule. Incroyable.

Tu as senti que Ole Gunnar Solskjær pouvait renverser la rencontre, quand il entre en jeu à la 81e ?

J’avais bu de la bière brune espagnole toute la journée, j’avais l’impression que ma tête allait exploser à ce moment-là. J’étais vraiment rincé, alors que la fin du match approchait. Je me disais « fuck » , on va le perdre, ce match. Mais ma copine, qui était assise à côté de moi, me disait : « C’est bon, ça va le faire, reste positif ! » Et ça l’a fait ! Probablement grâce à elle, d’ailleurs.

Comment tu regardes les matchs, quand tu ne peux pas te rendre au stade ?

À la maison, devant la télé. J’ai ma petite routine. Je m’ouvre une bière, j’ai mon bol de chips, mes cacahuètes… Je me construis mon pub perso. Parfois, j’invite mon père, ou des potes, parfois je reste seul, ça dépend. J’essaie aussi de convertir mes filles. L’autre jour, j’ai regardé un match avec mon aînée, c’était cool, elle posait pas mal de questions.

Quel est ton avis sur l’évolution du football, depuis que tu le suis ?

Ce qui est marrant, c’est que c’est assez comparable à l’évolution de la musique, sur pas mal d’aspects. Quand j’étais plus jeune, il y avait une forme de simplicité, de pureté dans le football. Les joueurs étaient moins intouchables, ils faisaient davantage partie de la communauté. Les fans croisaient les joueurs au pub après le match, alors que maintenant, les mecs se comportent comme des stars de cinéma, complètement déconnectées de la réalité. Aujourd’hui, un type de seize ans peut gagner 30 000 euros par semaine, s’il est sous contrat dans un grand club. Le niveau d’exigence est toujours plus élevé, parce qu’aujourd’hui, la Premier League accueille les plus grands joueurs du monde. Quand j’étais gamin, on a eu Cantona, mais c’était inhabituel de recruter des stars européennes ou brésiliennes. Dans le Manchester United de ma jeunesse, il y avait surtout des Anglais, dont beaucoup étaient nés à Manchester.

Tu es nostalgique de cette époque ?

Je ne sais pas… Le foot actuel est quand même très excitant. Ce sont les équipes nationales qui sont pénalisées. Ce que j’aimais avec le Manchester United qui m’a vu grandir, c’est qu’il y avait beaucoup de joueurs issus du centre de formation. Quand on a tout cartonné dans les 90’s, l’équipe était construite autour de joueurs formés au club : Scholes, Butt, Beckham, Neville, Giggs. Ils faisaient partie du paysage mancunien. Je ne pense pas que cela arrivera de nouveau, c’était unique. Quand tu vois Chelsea ou Man City aujourd’hui, tu te rends compte que la manière d’y arriver, c’est de dépenser des milliards sur des superstars. Et United s’y met aussi. Di María pour 65 millions, 30 millions pour Shaw, un défenseur, c’est fou. Il ne s’agit plus que d’argent.


Quand tu dis que le foot actuel est comparable à l’industrie musicale, avec tout cet argent, tu penses que cela dit quoi de notre époque ?

D’une certaine manière, tout est connecté. C’est dur, mais nous devons nous réjouir que la Premier League soit aussi puissante. C’est une épée à double tranchant. Je suis heureux que la terre entière regarde notre championnat, mais d’un autre côté, c’est triste que l’argent contrôle tout. Par exemple, le prix des billets est beaucoup trop élevé, la classe ouvrière ne peut plus aller au stade. La violence a quasiment été éradiquée des stades, c’est bien, mais on a exclu toute une partie de la population. C’est compliqué, parce qu’aujourd’hui, tu peux payer 50 euros pour aller voir un concert, alors qu’il y a quelques années, c’était hors de question. Le prix des billets de matchs augmentent, celui des concerts aussi, tout est relatif.

Tu penses quoi de la saison de Manchester United ?

C’est intéressant, parce qu’on est en pleine transition. On fait mieux que ce que tout le monde imaginait. Van Gaal prend le temps de construire, et on a la chance qu’il ait la bonne approche concernant les jeunes. Par exemple, en défense, on a aligné des gars de 18 ou 19 ans, comme Blackett. Des jeunes du coin. Et ça, c’est cool.

Quand il débarque dans un nouveau club, c’est toujours compliqué pour Van Gaal d’expliquer aux fans qu’il va falloir un peu de temps pour que l’équipe tourne bien…

Cela dépend de l’état de forme de l’équipe. Nous, on n’était vraiment pas bien, donc on a été indulgents avec lui. Mais si tu débarques à Man City ou Chelsea, tu dois avoir des résultats immédiatement. Nous, on était en danger, avec les départs de Giggs, Vidić, Ferdinand, Scholes…

Tu penses que Chelsea est déjà champion ?

Non. Si j’avais à parier, je parierais sur eux, mais Manchester City, et même United, peuvent encore les rattraper. Surtout que United est généralement très fort en seconde partie de saison. Chelsea, si Diego Costa se pète, ou que Fàbregas est indisponible pour quelques matchs, c’est une tout autre équipe.

Parle-nous de David de Gea.

Il est incroyable en ce moment, il arrête tout. Un mur. Je savais depuis le début qu’il était bon sur sa ligne, mais je le trouvais fébrile dans ses sorties aériennes et dans la relance. Maintenant, c’est devenu un gardien complet. Il était trop léger en arrivant en Angleterre, il a gagné en présence dans sa surface. Hugo Lloris a eu le même problème. Maintenant ça va, son seul problème, c’est qu’il n’a pas de défense devant lui.

Parmi tous les joueurs qui sont passés à Manchester, lequel est ton préféré ?

Ronaldo était incroyable. Il était inconnu quand il est arrivé chez nous, et on en a fait une superstar. Je l’ai vu jouer plusieurs fois en live, il m’hypnotisait. C’est probablement le meilleur joueur que j’ai vu jouer en live. C’est dommage qu’on l’ait eu aussi peu de temps, mais on arrivera à le faire revenir.

C’est quoi l’hymne de Manchester United ?

This is the one, des Stone Roses. Ils la jouent juste avant le coup d’envoi, c’est une bonne chanson qui fait se lever les gens.

T’aimerais qu’une de tes chansons serve d’hymne à un club ?

C’est arrivé, il y a quelques années. Je connaissais le gars qui organisait les chants dans Old Trafford. Un jour, il m’a appelé pour me dire qu’il avait détourné la chanson Alright, de Supergrass, pour Dwight Yorke. Ça donnait « He’s all Dwight » . Donc ma musique a été présente en tribunes, ce qui est assez cool.

Attends, à Old Trafford, il y a un gars qui est chargé de choisir ce que les spectateurs vont chanter ?

Oui. Il fait partie du fan club de MU, et il est payé par le club pour organiser les déplacements de supporters, l’ambiance en tribunes, ce genre de choses. C’est un gars à connaître, il peut m’avoir des places.

L’album Matador, disponible dans les bons bacs.

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