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Gassama : « À nous d’écrire notre propre histoire »
S’il gagne vendredi soir en Afrique du Sud, le Sénégal se qualifiera pour la Coupe du monde 2018, avant même de recroiser les Bafana-bafana le 14 novembre à Dakar. Les Lions de la Téranga, en ballottage favorable, touchent au but. Pas assez pour faire avouer au défenseur Lamine Gassama (Alanyaspor) que c’est presque plié. L'ex Lorientais explique pourquoi.
Le Sénégal n’est pas encore qualifié, mais ça se précise…On est dans une position favorable. C’est un avantage d’avoir son destin en main. Le Sénégal compte deux points d’avance sur le Burkina Faso et le Cap-Vert et quatre sur l’Afrique du Sud. Donc, deux points pourraient nous suffire. Mais calculer, ce n’est pas vraiment notre truc. On va jouer pour gagner, dès le match de vendredi à Polokwane. Ce serait vraiment super de nous qualifier sans attendre le match retour contre l’Afrique du Sud le 14 novembre à Dakar. Si on pouvait fêter la qualification avec nos supporters et jouer sans pression… Mais pour cela, il va falloir un résultat dès vendredi.
La FIFA a décidé au mois de septembre de faire rejouer ce match, que le Sénégal avait perdu il y a un an (1-2) à la suite d’une énorme faute d’arbitrage…(Il coupe) Il faut donc s’attendre à ce que l’Afrique du Sud soit hyper motivée et revancharde. On va se faire sans doute bouger dès le coup d’envoi. Ils vont vouloir marquer très vite, nous faire douter, ce qui est normal. À nous d’être attentifs dès le coup d’envoi. Parfois, on ne l’est pas assez, on met du temps à rentrer dans notre match… La décision de la FIFA n’a pas fait les affaires des Sud-africains, qui pensaient avoir obtenu les trois points. Mais avec ce qui s’était passé ce jour-là, cela me semble normal que le match ait été donné à rejouer. C’était trop gros. Cela nous donne une chance supplémentaire de nous qualifier, mais il ne faut pas croire que ce sera facile. L’Afrique du Sud est une bonne équipe, qui peut passer devant nous si elle gagne les deux rencontres !
Sur le papier, le Sénégal dispose d’un des meilleurs effectifs d’Afrique. Est-ce que cela est suffisant pour aller loin ?On a de très belles individualités, c’est vrai. Notamment dans le secteur offensif, avec Mané, Sow, Keita, Sarr (blessé et forfait, ndlr)… On parle davantage du Sénégal pour la qualité de ses attaquants, mais la force de cette équipe est collective. Elle prend peu de buts. Elle en marque pas mal, car on veut pratiquer un football qui va de l’avant.
Il y a parfois des critiques plus ou moins appuyées à propos de la qualité du jeu qui est proposé…Oui. Il faut les entendre. Mais ce n’est pas toujours facile, quand on dispute huit ou neuf matchs par an, de retrouver les automatismes, en quelques séances d’entraînement. Ce n’est pas comme en club, ou tu travailles tous les jours. Les critiques doivent nous servir à avancer, à progresser. Le peuple sénégalais est exigeant. Il veut que son équipe joue bien et qu’elle obtienne des résultats. Et surtout, qu’elle gagne des titres. Cette pression, ça peut aussi nous booster. Le Sénégal n’a jamais gagné de titre. On en a régulièrement fait un favori, mais il n’est jamais allé au bout.
Comme lors de la dernière CAN, où vous faisiez partie des prétendants au titre…Par exemple. Le Sénégal n’était pas le grand favori, mais beaucoup nous voyaient aller loin. Et ça s’est arrêté en quart de finale contre le Cameroun. Au moins, cette CAN a permis au groupe de progresser. Certains joueurs disputaient leur première grande compétition internationale. Je pense que les matchs que nous avons disputés depuis prouvent qu’on a plus de maturité, même si tout n’est pas parfait.
Vous parle-t-on souvent de la génération de 2002, finaliste de la CAN et quart-de-finaliste de la Coupe du monde ?Bien sûr. Le Sénégal avait à l’époque une très belle génération, qui, hélas, n’avait pas réussi à obtenir de titre. Je pense que nous avons actuellement une nouvelle génération de très haut niveau, avec des joueurs très talentueux. C’est flatteur d’être comparés à nos aînés. C’est aussi très motivant. Maintenant, c’est à nous d’écrire notre propre histoire. Déjà en se qualifiant pour la Coupe du monde en Russie…
Propos recueillis par Alexis Billebault