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Gary Cahill comme dans un rêve
Pendant que Bolton moisit à la 19ème place de Premier League, Gary Cahill, qui a quitté le navire cet hiver, va disputer ce soir, le match le plus important de sa carrière. Excellent depuis son arrivée à Chelsea, le défenseur anglais vit un véritable rêve éveillé.
1m88, 71 kilos. A défaut de se nourrir, Peter Pan a enfin accepté de grandir. Un siècle après sa naissance de la plume de Sir James Matthew Barrie, le héros préféré des enfants 1.0 a troqué son costume vert contre un maillot bleu. A 26 ans, le défenseur anglais Gary Cahill connaît un début d’année 2012 en fanfare. Le genre de rêve éveillé qui ferait volontiers passer la vie réelle pour le Pays Imaginaire. Aussi mature dans son jeu que dans sa tête, celui qui a quitté Bolton pour Chelsea le 16 janvier dernier n’en demeure pas moins un véritable gosse. Un amoureux du football, un grand enfant et surtout, l’un des rares footballeurs à avoir profité du mercato estival pour faire un vrai bond dans sa carrière. Désormais bien installé dans la rotation défensive de Chelsea, celui qui est arrivé à Stamford Bridge pour un petit peu plus de huit millions d’euros croque la vie à pleines dents sans trop se soucier du regard des autres. A ceux qui ne le trouvent pas assez bon, Gary demande un peu de temps. Mais depuis quelques semaines, ils ne sont plus très nombreux.
Le Camp Nou, terrain de Subbuteo
Comme beaucoup de gens dans ce monde, Gary Cahill aime le football et les vacances. C’est donc assez logiquement que lors de ses récents congés à Barcelone, celui qui évoluait encore à Bolton aille s’offrir un peu de rêve du côté du Camp Nou : « Je suis venu dans le coin quand j’étais en vacances. A cette occasion, je suis allé voir le stade, juste comme ça, une petite balade. Et je peux te dire que quand tu es tout en haut des tribunes, tu es tellement loin que tu as l’impression d’assister à un match de Subbuteo. » Une interview récemment accordée au Daily Mail comme pour évoquer la chance qui se présente à lui aujourd’hui. Sans toutefois oublier de balancer une jolie référence à un jeu dont une personne sur deux n’a toujours pas compris comment jouer.
Ce soir, Gary sera l’un de ces minuscules joueurs vissés sur leurs petits socles. Une consécration pour un joueur doué, qui analyse avec beaucoup de recul ce qui est en train de lui arriver. « C’est vraiment fou. Vraiment. Au début, tout ce que tu veux, c’est jouer en Premier League. Aujourd’hui, je joue ce genre de matchs, c’est fantastique. De nos jours, dans le football, si tu ne sors pas d’un grand club, on te dit : « Oh, tu ne peux pas jouer ici, tu n’as pas assez d’expérience, tu n’as pas assez de ceci, pas assez de cela » » regrette t-il. Avant d’ajouter : « Mais ce genre de choses, tu les apprends en jouant, comme j’ai appris lors de la demi-finale aller. L’expérience que j’acquiers lors de chacun de mes matchs m’aide à aller plus loin dans ma carrière. »
Infranchissable avec Terry
En quatre mois passés à Chelsea, le défenseur international a énormément appris. La semaine passée, il a dû se coltiner Messi puis van Persie, au côté d’un John Terry avec lequel il forme une excellente charnière. En effet, avec David Luiz sur le flanc, Gary a pu disputer cinq rencontres en tant que titulaire en compagnie du mythique défenseur des Blues. Résultat, les joueurs de Di Matteo n’ont perdu aucun match et n’ont encaissé qu’un petit but. Mieux, lors des huit rencontres auxquelles les deux joueurs ont participé (pas nécessairement en même temps et pas forcément pendant 90 minutes), Chelsea ne s’est jamais incliné. Pour l’intéressé, « cette complicité est naturelle. » Preuve à l’appui : « Il s’est passé la même chose lors de ma première cape sous le maillot anglais. C’est plus facile de jouer avec des grands joueurs. Il préfère le côté gauche et moi le côté droit, c’est parfait. » Souvent chahuté par les fans des Three Lions, Cahill n’a pas tardé à convaincre en sélection, où il a souvent remplacé le vieillissant Rio Ferdinand.
Gary Cahill, un homme qui est au bon endroit, au bon moment. Un type qui profite parfaitement de la blessure de David Luiz et quitte une équipe qui lutte pour ne pas descendre pour une autre qui lui propose de jouer le plus beau match de sa carrière : une demi-finale retour de Ligue des Champions. Une rencontre que le défenseur anglais aborde avec beaucoup de sagesse : « Oui, le meilleur moyen d’aborder cette rencontre est de se concentrer sur l’aspect défensif. Il nous faudra de la chance et beaucoup de concentration. Nous savons que le match sera très difficile, mais nous nous sommes mis dans de bonnes dispositions. » Un match défensif lors duquel Branislav Ivanovic, excellent sur son couloir droit et libéré par l’arrivée de Cahill, aura également l’occasion de se distinguer. Gary lui, a 90 minutes pour continuer à vivre un rêve de gosse.
Par Swann Borsellino