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Gare au vrai goût de l’Amérique

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Gare au vrai goût de l’Amérique

Samedi soir (20h30) à Rustenburg, l'Angleterre débute dans un groupe C a priori abordable. A priori seulement car son adversaire, les USA présente quelques états de service impressionnants et une petite ardoise laissée aux Anglais depuis 60 ans. Entre anciens frangins, l'enjeu pourrait bien dépasser le simple cadre de ce premier match.

Si Fabio Capello croise un jour Raymond Domenech, il trouvera à coup sûr un sujet de conversation tout trouvé : comment un coup de malchance lui a, en fait, rendu service. Si le sélectionneur des Bleus a finalement vu dans le forfait de Lassana Diarra un moyen pratique pour ne pas avoir à virer quelqu’un, l’Italien n’a lui aussi pas forcément vu d’un mauvais oeil quelques défections majeures. Il n’en dira jamais rien, bien entendu. Alors on s’en occupe à sa place. David Beckham, c’est un secret de Polichinelle, était un caillou évident dans le mocassin de l’Italien, une icône pailletée et déconnectée des exigences du très haut niveau. Et la blessure de Rio Ferdinand, intermittent depuis deux ans, tant sur son niveau que sur son assiduité (que de bobos), n’a pas nécessairement mis l’équipe dans le rouge, malgré son brassard hérité après les déboires de John Terry. Car depuis la prise de pouvoir de Capello, le vrai leader s’appelle Steven Gerrard, le défenseur mancunien ayant davantage récupéré le capitanat par un effet mécanique dû à son statut de vice-capitaine qu’en raison d’un leadership incontestable. Oui, la chance se déguise parfois en malchance. Mais, chacun l’aura compris, ce travestissement d’un coup du sort en coup de pouce du destin ne sera validé que si l’Angleterre va au bout de l’histoire. Une histoire dont le premier chapitre est à écrire ce soir face aux Etats-Unis.
Génération dorée, vraiment ?
Quarante-quatre ans au pain sec et à l’eau, ça ressemble assez à un régime de taulard et on devine le processus qui s’ensuit : le moindre frémissement vous fait bander comme un âne. Oui, depuis le sacre de 1966, le onze de Sa Très Gracieuse Majesté se rêve systématiquement en haut de l’affiche et pour cela s’appuie sur le moindre signe favorable pour se donner des raisons d’espérer. C’est pour ça que depuis que depuis 1982 (non qualifiée en 74 et 78), Albion nous sert la même soupe, celle de la plus belle équipe d’Angleterre depuis le triomphe mondial de Bobby Moore et les siens. Les années 2000 ont même fait place à une appellation non contrôlée : la génération dorée. Mais trêve de cynisme car c’est vrai que les Three Lions peuvent compter sur une galerie de grands joueurs comme Steven Gerrard, Frank Lampard, John Terry, Ashley Cole, Joe Cole… Une génération autour de la trentaine pour qui ce Mondial est une forme de dernière chance de gratter quelque chose avec la sélection. Mais c’est une manière de constante pour les Anglais, à côté de ces cracks, les manques sont parfois béants.

Entre le second attaquant en forme de second couteau, le milieu gauche souvent bricolé, l’absence d’un vrai six et un latéral droit, Johnson, bien plus doué dans la création que dans mission première, on jettera un voile pudique sur le poste de gardien de but, une blague bien trop facile. Quoique… Capello semble avoir pris conscience qu’il n’avait aucune bonne surprise à attendre de Green et James, seulement des mauvaises ; surtout, le mentor transalpin a noté qu’en Joe Hart, il tenait peut-être le grand portier qui fait défaut au pays depuis plus de dix ans. Mais avant toute autre considération, le sélectionneur le mieux payé de la planète compte sur celui qui est peut-être le meilleur joueur de la planète. Oui Rooney est la condition sine qua non à un bon parcours. Dangereux de compter autant sur un seul homme ? Pas pour Rob Lee, interrogé par Sofoot: « Vous croyez que les Argentins ont regretté de s’en remettre à Maradona ? Et la France avec Zidane ? Ben, pour une fois, ce joueur, c’est l’Angleterre qui le possède » .
La tête de Rooney… décapitée !
Comme tout bon Britannique qui se respecte, Rooney connaît l’histoire de son sport. L’attaquant de Manchester United n’ignore pas que les Etats-Unis ont infligé le plus beau camouflet à son pays. En 1950, au premier tour, une bande de va-nu-pieds yankees avait réservé un coup de Trafalgar retentissant face aux stars anglaises Alf Ramsey, Stan Mortensen, Billly Wright et cie (1-0). Et « Wazza » a sûrement entendu parler de cette banderole déployée par les fans U.S. en match amical où l’on pouvait voir trois dates, 1776 (date de l’indépendance face à la couronne britannique), 1950 et 2010 avec un Landon Donovan sanguinaire tenant dans sa main la tête de Rooney… décapitée ! Les fans américains y croient et les Anglais feraient bien de ne pas prendre cette confiance par-dessus la jambe. Evidemment , les joueurs de l’équipe U.S. ne sont pas des ogres et ils le savent bien. C’est d’ailleurs une de leur force que d’arriver à combiner une forme d’humilité, pas forcément naturelle là-bas, à une foi jamais démentie.

C’est même avec ce savant mélange que les hommes de Bob Bradley ont créé l’impossible exploit rêvé par toute la planète depuis trois ans : cogner l’Espagne. Oui, l’immense Roja, championne d’Europe, qui ne se contente pas de ne jamais perdre mais de gagner tout le temps (une différence essentielle), tombée sous le froid réalisme traduit par Altidor et Dempsey (2-0) en demi-finale de la Coupe des Confédérations 2009. Un coup sans lendemain ? En finale, les Américains allaient encore mener 2-0 avant d’être repris in extremis par l’autre monstre du football mondial actuel, le Brésil (2-3). L’Espagne, le Brésil, autant de cracks sur laquelle l’Angleterre bute invariablement depuis des années… Pourtant, pour l’essentiel, les joueurs U.S. ne sont guère que des joueurs de second plan en… Premier League. Idéal pour chambrer les stars en cas de nouveau camouflet ce soir. En un mot comme en cent, l’Angleterre, éternelle affiliée de cette Amérique qui fut si longtemps sa petite sœur, n’a vraiment pas intérêt à perdre dans le dernier domaine où Albion peut encore regarder sa parente américaine de haut. Il y aura un peu plus que trois points en jeu au Royal Bafokeng Stadium ce soir…

Les notes de Koh-Lanta : la tribu maudite

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