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Garcia : « J’ai vu des sourires »
Annoncé un peu partout en L1, Jean-Louis Garcia a feinté son monde en acceptant de prendre les commandes du RC Lens. Si l'ancien coach d'Angers a signé un contrat de quatre ans, il n'entend pas toutes les passer au sous-sol de l'élite. Sans Maoulida et Varane.
Jean-Louis, vous voilà devenu Ch’ti. Pas trop déprimant ?
Déprimant ??? Jamais de la vie !!! J’arrive dans un club excellent, au potentiel et à l’environnement incroyables. Les structures de la Gaillette sont de très haut-niveau. Après, je vois bien que ce club a traversé des moments très difficiles avec cette deuxième relégation en trois ans.
Pour votre première conférence de presse, le message que tenait à faire passer le Président Martel n’était pas tant la montée mais l’envie de « retrouver des valeurs » …
C’est moi qui lui ai proposé de monter un projet autour de ces valeurs. Lesquelles ? On se doit d’être intransigeants dans l’attitude, le comportement, l’image qu’on montre à nos supporters… Je suis donc parfaitement en phase avec le président pour permettre à la structure d’avancer. Ensuite, c’est vrai que tout homme peut être bon ou mauvais professionnellement.
Justement, la saison passée, les médias se sont régalés des altercations entre joueurs du Racing (Kovacevic-Démont / Runje-Akalé, etc.). Avez-vous trouvé un effectif divisé ?
Pas tellement. Certes, le groupe était touché mais n’oubliez pas que plusieurs éléments ont quitté Lens. Ceux qui sont restés ont été très observateurs pendant un ou deux jours vis-à-vis du nouveau staff et de la nouvelle organisation (Jocelyn Blanchard a été nommé cet été directeur sportif ndlr). Mais ensuite j’ai vu des sourires et des mecs qui adhéraient aux méthodes de jeu et de travail. Et les gens qui connaissent ce club depuis très longtemps me disent qu’ils ont rarement vu le groupe aussi bien…
La montée est donc l’objectif clamé haut et fort ?
On ne peut pas se permettre, quand on est Lens, de ne pas afficher cet objectif. Retrouver la L1 est réalisable mais ce sera très difficile car ce championnat est très homogène, très fort. Même si le RCL a fait des concessions économiques, il reste l’un des plus gros budgets de la L2. Alors on ne va pas faire de la langue de bois et prendre les gens pour des imbéciles en leur disant le contraire !
Et votre recrutement va-t-il le permettre ?
J’en suis très satisfait. On a pris par exemple Pierre Ducasse, que j’ai très bien connu aux Girondins et que je voulais déjà faire venir à Angers. Il aurait pu choisir la L1, il a préféré notre challenge. Comme Ludovic Baal (ex-Le Mans) qui a un potentiel énorme. Devant, j’ai pris Julien Toudic, qui a tout de même mis 16 buts avec Reims l’an passé. Lui, c’est une vraie gâchette, une sorte de JPP des temps modernes. On a aussi récupéré Ali Mathlouthi qui, pour moi, a été le meilleur joueur de National, avec Strasbourg.
Le secteur offensif est donc de plus en plus bouché pour Toifilou Maoulida…
Toifilou s’entraîne, joue le jeu. Mais il est clairement sur le départ. Je pense qu’il me manque encore trois éléments : un défenseur polyvalent capable d’évoluer dans l’axe et à gauche, un milieu de terrain relayeur et un milieu offensif.
Dernière question : Raphaël Varane, c’est vraiment un crack ?!
Je ne l’ai pas trop connu même si j’ai regardé beaucoup de DVD en arrivant à Lens. Il est très intelligent, très mature. Quand il a signé au Real, il est venu me saluer très poliment. Avec sa taille, sa vitesse et sa lecture de jeu, il n’est pas ordinaire. Au-delà de l’aspect financier, c’est une belle récompense pour la formation lensoise. Des clubs français qui investissent autant dans ce secteur, il y en a très peu.
Propos recueillis par Pierre Nigay
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