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Gameiro, le facteur X du FC Barcelone ?
Éliminé de la Ligue des champions, remis en cause en championnat, le FC Barcelone souffre d'une baisse de forme - toute relative - de son trident Messi-Suárez-Neymar. Pour y remédier, Luis Enrique veut s'offrir un quatrième attaquant de classe mondiale et aurait jeté son dévolu sur Kevin Gameiro. Lequel serait déjà d'accord pour devenir le super sub des Blaugrana.
Le week-end passé, le Mundo Deportivo a fait sa Une avec un grand « Si, quiero » devant la photo de Kevin Gameiro. « Oui, je veux » , comme diraient les deux futurs époux devant le prêtre pour valider leur union maritale. Pour le Français, il s’agit d’accepter le terrible privilège d’être le quatrième attaquant de Luis Enrique derrière l’intouchable MSN. Pour le grand quotidien sportif, la direction technique du FC Barcelone suit le buteur sévillan depuis plus d’un an, et son directeur sportif Robert Fernandez assisterait régulièrement aux matchs du club andalou. En coulisses, le nom « Gameiro » serait récurrent dès qu’est abordée la question du projet sportif 2016-2017. Trouver un accord avec le FC Séville ne serait pas le plus difficile, les deux clubs ayant des relations en bonne intelligence concrétisées entre autres par les transferts de Dani Alves ou Ivan Rakitić. Concernant l’ancien buteur de Lorient, le deal porterait sur une indemnité de 20 millions d’euros, plus le jeune prodige croate Alen Halilović – actuellement en prêt à Gijón – et non le règlement de la clause libératoire à 40 millions d’euros mentionnée dans le contrat du Français. Sa signature au Barça ne dépend donc plus que de sa bonne volonté.
« Pas le voir en remplaçant de Messi ou Neymar, mais bien comme un coéquipier »
« Un transfert au FC Barcelone, cela ne se refuse pas, cela n’arrive qu’une fois dans une vie » , s’enflamme Olivier Rouyer, ancien attaquant de l’équipe de France. « Jouer avec Messi, Suárez, Neymar ou Iniesta, c’est la garantie pour lui de continuer à progresser, même s’il approche la trentaine. » Quant au risque de faire banquette, l’agent Christophe Hutteau estime « qu’il ne faut pas voir Kevin Gameiro comme un « remplaçant de » Messi ou Neymar, mais bien comme un coéquipier, car il jouera facilement une vingtaine de matchs. » Pour l’ancien conseiller de Mathieu Valbuena, le Barça, comme le Real Madrid, sont des écuries où l’on ne peut rien revendiquer et où être le joker de luxe peut être plus valorisant qu’un statut de titulaire indiscutable ailleurs. « À lui de savoir s’il veut être remplaçant dans un immense club ou titulaire là où il est. » Séville, en course pour une troisième victoire de rang en Ligue Europa, est tout sauf une petite équipe sans prestige, mais ne peut rivaliser avec celui du Barça. D’autant qu’en Andalousie, Kevin Gameiro n’est pas loin d’avoir fait le tour, alors qu’en Catalogne, « il va jouer toutes les compétitions à fond, et notamment la Ligue des champions, qu’il ne pourra jamais gagner avec Séville » , estime Rouyer. Pour l’ancien compère de Michel Platini chez les Bleus, l’hypothèse d’un transfert de Gameiro au FC Barcelone, « c’est simplement un truc de fou, une possibilité sur laquelle personne n’aurait misé il y a trois ou quatre ans, mais qui concrétise les efforts du garçon. » Mis sur le banc du PSG par Zlatan Ibrahimović, puis sur celui de Séville par un Carlos Bacca en feu, Kevin Gameiro a toujours serré les dents et fait en sorte d’avoir de belles statistiques en rapport avec son temps de jeu, tout en étant décisif lors des quelques affiches de Ligue Europa où il a été sollicité. Enfin titulaire cette saison, il a déjà passé la barre symbolique des 20 réalisations et devrait finir l’exercice à une trentaine de buts toutes compétitions confondues. Une capacité à répondre présent dans toutes les configurations qui a séduit la direction catalane, pour laquelle Kevin Gameiro serait plus qu’un simple remplaçant, mais bien une pièce essentielle la saison prochaine dans un rôle de « super sub » .
Gameiro, la priorité de Luis Enrique
Luis Enrique aurait ainsi fait du recrutement d’un quatrième attaquant sa priorité pour la saison prochaine. En cause, la surexploitation du trident MSN qui a semblé lessivé ces dernières semaines, malgré un sursaut d’orgueil contre La Corogne mercredi. Derrière Messi, Suárez et Neymar, les jeunes Munir El Haddadi et Sandro Ramirez n’ont pas su tirer leur épingle du jeu et assurer un statut de joker que l’international Pedro assurait jusqu’à son départ pour Chelsea cette saison. Entre les compétitions européennes, le Mondial des clubs, les déplacements avec leurs sélections respectives, les trois cadors ont été ultra sollicités et le technicien estime pouvoir être plus performant dans le money time de la saison prochaine avec un quatrième attaquant haut de gamme en mesure d’instaurer un turn over. Une évidence pour Hutteau, « car même au Real Madrid où les joueurs sont européens devant, il y a un besoin de faire tourner, donc cela assure des opportunités pour Gameiro dans ce rôle. » D’autant que, pour Olivier Rouyer, « rien ne dit que l’un des trois de la MSN ne partira pas cet été, ce qui ferait de Gameiro un titulaire potentiel » . Capable de jouer aux trois postes offensifs, d’être performant dans le jeu court comme en contre-attaque, d’assumer un rôle de titulaire comme d’être décisif comme remplaçant, le Français a le profil type qui manque au Barça. Et notamment la capacité à garder ses nerfs et à tirer un penalty décisif en finale d’une compétition européenne. Reste à savoir si Kevin Gameiro prendra vraiment le risque d’une remise en question qui pourrait le pénaliser en équipe de France, à l’image de Loïc Rémy, tombé aux oubliettes à Chelsea. « Personnellement, je pense que l’équipe de France n’entre pas dans sa réflexion, il s’en tape le coquillard de l’équipe de France, parce qu’avec les matchs qu’il fait à Séville, il n’est pas appelé » , estime Christophe Hutteau. Toujours est-il qu’il va jouer à quitte ou double : un échec au Barça, à 30 ans, mettrait de facto fin à sa carrière internationale. Mais s’il devient le Ole-Gunnar Solskjær du Barça, difficile d’imaginer Didier Deschamps continuer de lui préférer Olivier Giroud.
Par Nicolas Jucha