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Galtier, erreurs et jeunesse
Battu pour la septième fois en 2023 contre Rennes, Christophe Galtier a encore un peu plus aggravé son cas en rejetant une nouvelle fois la faute sur les jeunes de son effectif. Une communication qui interroge.
Mis dehors en Ligue des champions par le Bayern Munich, Paris s’apprêtait à vivre une fin de saison sans éclats, voguant tranquillement vers un onzième titre national à la saveur douce amère. Une victoire étriquée à Brest plus tard (2-1), le PSG est pourtant retombé dans ses travers contre Rennes (0-2), pas aidé il est vrai par une pléiade de blessures. Non content de s’incliner pour la deuxième fois en moins de deux mois face aux Bretons, Christophe Galtier s’est de nouveau attiré les foudres après la rencontre en cherchant à protéger ses joueurs de façon au mieux maladroite.
À la va com’ je te pousse
« Mettez-vous à la place des joueurs qui préparent un match, qui voient huit joueurs absents et qui rentrent dans le vestiaire avec des jeunes du centre de formation qu’ils ont dû voir une ou deux fois à l’entraînement », n’a rien trouvé de mieux à dire le technicien parisien. Nehemiah Fernandez-Veliz et Hugo Lamy, qui n’ont pas levé leurs fesses du banc pour leur première apparition sur une feuille de match, apprécieront. Et doivent se résoudre à ne pas revenir de sitôt, si leur seule présence suffit à perturber la préparation de Lionel Messi, Marco Verratti et consorts. Des cadres qui, dans un tel contexte, feraient mieux de se préoccuper de jouer les mentors, plutôt que de traîner des pieds comme des âmes en peine sur la pelouse du Parc des Princes.
41% – Plus hauts pourcentages de défaites du PSG sur une année civile :
1978 – 47% (20/43) 1987 – 43% (18/42) 🆕2023 – 41% (7/17)
Vacillant. pic.twitter.com/j4M2NFPGzU
— OptaJean (@OptaJean) March 20, 2023
D’autant que cette sortie n’est pas une première de la part d’un coach qui a axé – comme d’autres néoarrivants sur le banc parisien avant lui – son discours autour des Titis du club depuis le début de saison, n’hésitant pas à donner un temps de jeu conséquent à certains. « On a eu une très grosse situation après un pressing. Le Bayern a eu une situation comparable. Ils ont marqué. C’est une erreur de jeunesse et d’analyse de jeu », lançait-il après le naufrage de Munich, avant de rétropédaler, assurant ne pas avoir visé El-Chadaille Bitshiabu pour sa passe vers Verratti. Rebelote quelques jours plus tard à Brest, avec cette fois-ci Timothée Pembélé dans le viseur, malgré une situation ou l’expérimenté Sergio Ramos est au moins autant à incriminer : « Le but que nous prenons est largement évitable, on l’avait identifié, on en avait parlé. Mais voilà, il y a aussi des joueurs qui découvrent de plus en plus ce niveau-là. »
Manage-moi si tu peux
Une nouvelle illustration des limites affichées par Galette dans le management, quelques jours après les rumeurs selon lesquelles Lionel Messi aurait quitté l’entraînement, déçu de la séance proposée. Un épisode pas complètement effacé par le démenti de l’entraîneur, dont la capacité à tancer ses cadres quand les choses vont mal est de plus en plus questionnée. Les attitudes de certains depuis plusieurs semaines n’ont rien à voir avec la présence de joueurs de moins de 20 ans sur une feuille de match et devraient constituer une priorité dans les déclarations du patron sur le plan sportif.
Après l’élimination européenne, le bilan de Galtier pouvait être nuancé par les manques criants de son effectif, déséquilibré au possible, les blessures survenues au plus mauvais moment ou même la Coupe du monde en cours de route. Mais après avoir été dépassé tactiquement contre chaque prétendant européen hexagonal ou presque, c’est comme si l’ancien boss de Lille cherchait à se décrédibiliser de lui-même, au moment où il devrait au contraire profiter du contexte pour s’appuyer sur les jeunes en question et se passer des moins motivés. « Je suis venu pour un projet de deux ans. Tout le monde spécule sur ce qui va se passer en fin de saison. L’objectif, c’est d’être champion, évacuait-il encore après la défaite. Cette défaite va-t-elle générer une réflexion chez mes dirigeants ? Peut-être. » À moins que ce soient ses sorties face à la presse qui ne fassent monter la pression autour de son avenir.
Par Tom Binet