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Galtier, déjà l’heure de tourner la page
Alors que se profile le dernier match de la saison, qui doit surtout servir à faire la fête, Paris doit déjà réfléchir aux retouches à apporter en vue de l'année prochaine. À commencer par le poste d'entraîneur, pour lequel Christophe Galtier semble être le dernier à croire qu'il est encore l'homme de la situation.
C’était il y a moins de dix mois, au stade Gabriel-Montpied. Une semaine après n’avoir fait qu’une bouchée de Nantes pour récupérer son Trophée des champions, le PSG lançait sa campagne de championnat avec fracas. Un Neymar intenable, un retourné acrobatique de Messi et une démonstration de force qui laissait présager une nouvelle ère dans la capitale, sous la houlette du tout récemment nommé Christophe Galtier. Arrivé accompagné d’un véritable vent de fraîcheur, l’ancien boss de Saint-Étienne ou Lille devait incarner la fin des « paillettes » au pied de la tour Eiffel. Au moment de retrouver les Auvergnats ce samedi, l’ambiance a bien changé porte d’Auteuil, même si depuis une semaine, le club de la capitale est assuré de conserver son titre de champion de France. Le nouveau départ tant espéré n’aura jamais eu lieu, et la crédibilité du technicien se sera effilochée au fil d’une seconde partie de saison loin d’être maîtrisée.
Une saison en enfer
Se voir confier les rênes d’un club comme le Paris Saint-Germain est loin d’être de tout repos. Pour autant, difficile d’imaginer que le natif de Marseille aurait pu anticiper toutes les péripéties qui ont rythmé sa saison dans la capitale. Des belles promesses de l’été aux expérimentations tactiques de l’automne, permises par une MNM qui marchait sur l’eau quel que soit le système. Sans oublier une première polémique après avoir plaisanté sur un possible déplacement en char à voile ou cette image de panique aux côtés de Marco Verratti dans les derniers instants à Turin, alors que son équipe venait de perdre la tête de sa poule de Ligue des champions en raison d’une moins bonne attaque à l’extérieur que Benfica. Une fois l’hiver venu et les résultats s’étiolant après le Mondial, Galtier aura cette fois affiché son incapacité à inverser la tendance.
8 – Paris a perdu 8 de ses 18 matches en 2023 toutes compétitions confondues, son plus haut total de revers après 18 rencontres d'une année civile depuis 2001 (9). Dérive. #PSGOL pic.twitter.com/LTQD7F9Sas
— OptaJean (@OptaJean) April 2, 2023
Plus que tout, le champion de France 2021 avec Lille ne sera pas parvenu à changer les choses au sein d’un club où il y en aurait tant à faire évoluer. « Ce que je peux vous dire, c’est que nous attendons de tous les joueurs qu’ils fassent beaucoup plus que la saison dernière, lâchait Nasser Al-Khelaïfi dans les colonnes du Parisien en juin dernier. Celui qui veut rester dans son confort, qui ne veut pas se battre, il restera de côté. Et il faut créer une vraie équipe, retrouver un véritable esprit collectif. Ce sera la mission du nouvel entraîneur. » À voir l’attitude et le manque d’envie de certains, pourtant reconduits dans le XI chaque semaine (la faute aussi à un cruel manque d’options), c’est peu dire que Galtier ne sera pas parvenu à discipliner son vestiaire. Le changement attendra.
Changer, mais pour faire quoi ?
Ces grands bouleversements – que certains départs au sein de l’effectif pourraient favoriser cet été – apparaissent indispensables pour relancer le club et rêver à nouveau plus grand. Et si Paris gagnerait certainement à s’offrir enfin un peu de stabilité, comment imaginer que Christophe Galtier parvienne à mettre en place ce qu’il n’a pas réussi à faire pour sa première saison ? Questionné sur son avenir après le gain du titre à Strasbourg, l’intéressé a assuré qu’il ne verrait pas pourquoi il n’aurait pas droit à une seconde chance. « Je le mérite. Parce que je me suis donné à fond dans cette saison, avec beaucoup d’énergie, j’ai su maintenir le cap dans les moments très, très difficiles, vous ne m’avez pas épargné, a-t-il estimé devant les journalistes. Une saison catastrophique au PSG, c’est quand on n’est pas champion. On n’a pas atteint les objectifs en Coupe de France et en Ligue des champions, mais c’était très compliqué en seconde partie de saison. »
Impossible de nier que l’année aura été des plus difficiles pour de nombreuses raisons, pas toutes imputables à l’un des meilleurs coachs de Ligue 1 de la dernière décennie. Doté d’un effectif bien mal construit, victime d’un mercato raté ou de stars revenues blessées ou peu concernées du Qatar, Galtier s’est battu comme il pouvait. Et si son départ semble inéluctable, les dirigeants parisiens seraient bien inspirés de ne pas s’en contenter, sous peine de vivre une troisième saison terne, après celle offerte par Mauricio Pochettino. Preuve que le problème ne vient pas exclusivement du banc. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si parmi les premiers noms cités pour venir poser leurs fesses sur le banc du Parc des Princes, l’un des premiers critères étudiés soit la poigne pour faire avancer un tel vestiaire, avant même la capacité à mettre en place un fonds de jeu digne de ce nom. Le mal serait-il devenu incurable ?
Par Tom Binet