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Galatasaray/Juve : qui perd sort

Eric Maggiori
5 minutes
Galatasaray/Juve : qui perd sort

Ce soir, la Juventus se déplace à Istanbul pour y affronter Galatasaray. Plus besoin de faire de calculs. Les Turinois ont simplement besoin d'un nul pour se qualifier. Les Turcs, en revanche, doivent impérativement s'imposer pour voir les huitièmes.

En général, les finales ont lieu au mois de mai. Pourtant, nous sommes le 10 décembre, et Galatasaray et la Juventus s’apprêtent à disputer ce qui ressemble fortement à une finale. Une finale dont l’issue est une qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Pas encore un trophée, certes, mais déjà un pas certain vers Lisbonne, où aura lieu la vraie finale, le 24 mai prochain. En effet, ce soir, l’une des deux équipes qui quittera la pelouse de l’Ali Sami Yen aura le moral dans les chaussettes. Pas de huitièmes de finale de C1 pour elle en février, mais plutôt un seizième de finale de C3 qui, forcément, fait moins rêver. C’est la règle. Deux qualifiés par groupe. Le Real Madrid a déjà composté son billet, il n’en reste donc plus qu’un seul, à se partager entre Galatasaray et la Juventus. Le classement actuel place la Juve en position favorable. Les Bianconeri, derniers de la poule avant leur victoire face au Copenhague, sont désormais deuxièmes avec 6 points. Les Stambouliotes suivent avec 5 unités. Un nul ou une victoire turinoise, et ce sont les Italiens qui passent. Un succès turc, et c’est la troupe de Mancini qui pourra faire la fête. Autant dire que l’ambiance risque d’être ahurissante, dans un stade déjà bouillant en temps normal.

Invincibilité et avant-centre

L’avantage psychologique, à l’approche de cette confrontation décisive, est du côté de la Juve. Même si le facteur public va largement jouer en faveur des Turcs, la Juve a de son côté une série de résultats positifs qui la font arriver à cette rencontre en pleine confiance. Dans le dur au mois d’octobre, avec le nul du match aller contre Galatasaray (2-2) et les défaites concédées face à la Fiorentina (4-2) et le Real Madrid (2-1), la Juve a, depuis, retrouvé toute sa sérénité. Les hommes d’Antonio Conte ont enchaîné une magnifique série de sept victoires consécutives en Serie A, sans encaisser le moindre but, et ont ainsi récupéré la première place, détrônant la Roma de Rudi Garcia. Malgré quelques blessures qui empêchent le coach turinois de pouvoir aligner son équipe type à chaque rencontre, la Juve semble redevenue la machine de guerre qu’elle était déjà la saison dernière. Les statistiques disent même qu’elle réalise, et de loin, le meilleur début de saison de l’ère Conte. De fait, lors des deux saisons précédentes, elle comptait respectivement 31 et 35 points au bout de 15 journées, alors qu’elle en affiche actuellement 40.

La défense, mise sur le banc des accusés après la raclée reçue à Florence, a eu un sursaut d’orgueil dingue, et reste désormais sur une série d’invincibilité de 639 minutes, la meilleure en cours dans les cinq grands championnats européens depuis que celle de Vincent Enyeama a été brisée. Mais le vrai nouveau point fort de la Juve, c’est Fernando Llorente. Mis de côté au début de la saison, l’Espagnol a enfin trouvé ses marques et, lors des derniers matchs, a été décisif. Outre ses buts en Ligue des champions contre le Real Madrid, l’ancien de l’Athletic Bilbao a marqué des buts importantissimes face à Naples et Livourne, mais surtout ce but vainqueur à la 91e minute du match contre l’Udinese. À Turin, on est persuadé, probablement à juste titre, de ne pas avoir eu un tel avant-centre depuis Trezeguet. Avec tout le respect pour Amauri et Iaquinta. Conte devra tout de même composer sans Pirlo, blessé depuis le match contre l’Udinese, justement, mais avec les deux hommes forts de ce début de ce saison : Vidal et Pogba. Avec ces deux-là au milieu, la Juve est prête à résister à tous les assauts. Même à celui des 50 000 du Ali Sami Yen.

Du talent, et des couilles

Et Galatasaray, dans tout ça ? Oui, car si la Juve a son destin entre les mains, les Turcs l’ont aussi. Avec un succès, ils passent en huitièmes, comme la saison dernière d’ailleurs. L’état de forme des joueurs de Roberto Mancini n’est pas encore optimal. En championnat de Turquie, Galatasaray ne parvient pas à suivre le rythme infernal imposé par le grand rival, Fenerbahçe. Le Fener, qui a remporté la confrontation directe le 10 novembre dernier, caracole en tête, avec 35 points, tandis que Galatasaray est troisième, avec neuf points de retard. La cure Mancini se poursuit, mais l’équipe stambouliote sait qu’elle peut faire largement mieux que ce qu’elle est actuellement en train de faire. Une qualification pour le prochain tour de la Ligue des champions mettrait évidemment un grand coup d’optimisme dans l’ambiance générale actuelle. Mancini, dont l’aventure sur le banc de Galatasaray avait justement commencé par le match aller contre la Juve (2-2 au Juventus Stadium), le sait. Et ne veut pas passer à côté de cet énorme rendez-vous.

« Nous n’avons qu’un seul objectif : battre la Juve. Je suis arrivé ici depuis trois mois et je suis heureux de ce que nous avons fait jusqu’ici. La Juventus a deux résultats possibles sur trois, elle est donc en position favorable. Nous devrons absolument marquer et faire très attention à ne pas prendre de but. Cela devra être ça, notre stratégie » , affirme-t-il. Pour ce match, le Mancio va avoir besoin de toutes les forces à disposition. Sneijder, par exemple, n’est pas encore sûr d’être de la partie. « Demain matin, nous saurons s’il peut jouer, a assuré hier le coach. Je peux juste dire qu’il se sent beaucoup mieux. » Forcément, un Sneijder dans un bon soir, cela peut vous changer une équipe. Lui, Drogba, Yılmaz (de retour en grâce avec trois buts lors des trois dernières journées de championnat), Umut Bulut, le monsieur Ligue des champions, mais aussi Felipe Melo, plus motivé que jamais à l’idée d’éliminer l’équipe qui n’a pas cru en lui. Bref, Galatasaray n’a peut-être pas le talent de la Juve, mais a une motivation énorme et, osons le dire, des couilles. Or, pour une petite finale de ce genre, c’est avant tout ce qu’il faut.

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