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Gabbiadini : si ce n’est pas lui, c’est donc sa sœur

Par Valentin Pauluzzi
4 minutes
Gabbiadini : si ce n’est pas lui, c’est donc sa sœur

On connaît Manolo Gabbiadini, attaquant de la Sampdoria promis à un bel avenir. Cependant, le meilleur de la famille, ce n'est pas lui, mais Melania, sa grande sœur, attaquante prolifique de la Nazionale féminine. Portrait familial de deux mordus de ballon rond.

Entre Bergame et Brescia, il y a Bolgare. Une petite commune de 5000 âmes comme la Lombardie en fait beaucoup, coincée entre l’autoroute et une rivière baptisée Cherio, presque comme les céréales. C’est là, au pied de la torre guelfa, vestige qui témoigne de la lutte passée entre guelfes et gibelins dans cette zone de l’Italie au XIIIe siècle, que la petite Melania joue avec ses copains. C’est l’année 1992, le Danemark vient de rouler sur l’Europe du football et la fille de Giuseppe et de Gabriella se la joue Flemming Povlsen du bitume. À une époque où le football féminin est peu développé, encore moins à 15 kilomètres à l’est de Bergame, la gamine est obligée de partager le ballon avec les garçons. Des lascars qu’elle écrase, non sans plaisir, avant de rentrer à la maison en fin de journée pour retrouver un autre petit mec, son jeune frère, à peine âgé d’un an, et répondant au doux nom de Manolo. À table, la petite famille ne se doute pas que deux décennies plus tard, deux Bolgaresi seraient connus de toute l’Italie. Certainement parce qu’il s’agit là d’une famille comme la Botte en connaît tant : une famille qui aime le football. Au fond, la seule chose qui les différencie des autres, c’est un nom : eux, ce sont les Gabbiadini.

« Je veux être comme ma sœur »

Comme tous les petits frères qui se respectent, le jeune Manolo profite des petits trucs qui lui servent de jambes pour suivre sa drôle de frangine un peu partout, et donc sur les terrains de football. Jusqu’à ses dix-sept ans, Melania reste dans son bourg natal, faisant naître chez Manolo le désir de devenir footballeur. « Je me rappelle qu’une fois, je suis allé la voir jouer. Elle a frappé sur la transversale et le ballon a explosé. Je me suis dit que ma sœur était trop forte et que je voulais faire comme elle » , confiait le frangin dans Sportweek. L’avantage, c’est que pour faire comme sa sœur, Manolo est bien parti : il a exactement la même frimousse et les mêmes prédispositions pour le sport. « Nous sommes une famille de sportifs. Tout le monde joue au foot » racontait d’ailleurs Melania sur le site internet de la Fédération italienne de football. Que tout le monde joue au ballon est une chose, que tout le monde y réussisse en est une autre. Et si on a déjà vu deux frères au plus haut niveau international, voir un frère et une sœur percer est plus rare. Évidemment, pour ce faire, c’est à Bergame que cela se passe. En 2000, Melania file y jouer, et y est rejointe trois ans plus tard par Manolo, qui intègre le centre de formation de l’Atalanta, à Zingonia. Oui, un Gabbiadini peut en cacher un autre. Sauf que pour le moment, c’est la grande sœur la star et le petit frère l’espoir. Attaquante confirmée des Azzurre, l’aînée pèse 102 sélections et 42 buts depuis samedi dernier et une victoire en Ukraine. C’est 101 sélections de plus que Manolo, attaquant de la Sampdoria, qui attaque cette saison, la douloureuse année de la confirmation, pendant que sa sœur, elle, court après un Mondial et… une situation stable.

2015, une année cruciale

4 Scudetti, 2 Coupes, 3 Supercoupes. À sa centaine de sélections, Melania ajoute un palmarès costaud et un statut de l’AGSM Vérone (anciennement Bardolino) où elle enquille les pions (171 en 193 matchs) depuis 2004. Des statistiques dingues qui ne l’empêchent pas de galérer. « Cela ne me suffit pas pour vivre, et paradoxalement, c’est encore plus compliqué quand on est internationale, car on a moins de temps pour un second travail. J’ai un diplôme de graphiste et je suis passionnée de tatouages. L’an passé, j’ai donné des cours d’EPS et là, je devrais enseigner le football à des petits » regrettait-elle récemment. Malheureuse, cette situation n’empêche pas Melania de se lancer tête baissée dans l’objectif de sa carrière : une participation à une Coupe du monde. Ce mercredi, à 17h, l’Italie affronte l’Ukraine en barrage retour après s’être imposée 2 à 1 à l’aller. L’occasion est belle pour les Azzurre d’Antonio Cabrini, ancien champion du monde 82, qui n’ont pas participé à la compétition depuis 16 ans. Si l’espoir fait vivre pour les Italiennes, ce statut ne suffit plus pour Manolo. À 23 ans, l’attaquant de la Sampdoria doit confirmer tout le bien que la presse transalpine pense de lui. Apprécié de Siniša Mihajlović, qui lui transmet notamment l’amour des coups francs bien bottés, Gabbiadini complète sa palette. Sur le côté droit, il est contraint d’effectuer un gros travail de repli et prend du volume tout en marquant quelques buts (4). En copropriété avec la Juventus Turin, Manolo sait bien que s’il le caresse dans le bon sens du poil, l’avenir peut être radieux. Celui de Melania, lui, s’écrit en Italie, malgré des prestations qui ont attiré quelques regards à l’étranger : « J’ai eu des offres de France, d’Allemagne et du club de Chicago, mais je pense que je suis un peu trop vieille pour partir. » Pourtant, même 20 ans plus tard, la tour de Bolgare aurait continué à veiller sur elle. Même de loin.

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