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G.Rohr : «Un football engagé, c’est indispensable»

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G.Rohr : «Un football engagé, c’est indispensable»

Gernot Rohr semble déjà fatigué. Deux petits mois après avoir signé son contrat d'entraineur du FC Nantes, l'ancien Bordelais répond d'une voix usée à nos questions. Au programme : déclin du centre de formation, fin du jeu à la Nantaise et rapports chaotiques avec les supporters. Du bonheur.

Comment s’est passée la reprise ?

Dans une ambiance de travail et de présentation pour le nouveau staff. Cela s’est déroulé de façon classique, rien d’exceptionnel.

Les matchs amicaux ne se sont pas très bien passés.

On ne joue pas tellement pour le résultat dans les matchs amicaux. On en a fait quatre, dont trois contre des Ligue 1, voire des Européens comme le Dinamo Bucarest, le PSG. Je pense qu’on a un peu progressé à travers ces trois semaines de travail.

Pourquoi avoir décidé de reprendre un club de Ligue 2 ?

Malheureusement, on ne peut pas décider de reprendre tel ou tel club. On accepte ou pas des propositions. J’ai accepté la proposition de Nantes parce qu’elle m’a paru intéressante.

Vous n’aviez pas d’autre offre ?

Si, dans d’autres pays, mais je voulais rentrer en France. J’avais deux propositions de bons clubs de Ligue 2. A Nantes, il y a un beau challenge, même s’il est difficile.

Est-ce que vous allez vous inspirer du jeu à la Nantaise, qui n’existe plus à Nantes depuis quelques années ?

Il n’y a plus de jeu à la Nantaise, ou à la Bordelaise. Ce qui compte, c’est d’avoir un jeu de qualité, avec de l’efficacité et des joueurs qui adhèrent à quelque chose qu’on leur propose. Nous, on prône un beau football, avec peu de touches, avec la simplicité, avec la participation de tout le monde. Et un football engagé, c’est indispensable.

Ces dernières années, beaucoup de gens au sein du club ont dit que ce n’était plus possible de jouer à la Nantaise, mais on a l’impression que le club a commencé à décliner quand il a arrêté de jouer comme ça.

Le jeu à la Nantaise a déjà eu du plomb dans l’aile quand on s’est aperçu qu’il n’y avait plus de joueurs qui sortaient du centre de formation. Trouver des joueurs ailleurs qui rentrent dans ce moule-là, c’est difficile. Tout le monde veut du beau jeu, à une touche de balle, mais c’est plus facile quand vous avez des joueurs qui sont élevés là-dedans, que quand vous avez cinq semaines pour composer un groupe avec des joueurs venus de tous les horizons.

Vous allez vous baser sur quel schéma tactique ?

Le schéma de jeu sera défini en fonction de mon effectif définitif. Ce sont les joueurs qui vont définir le schéma et non pas le schéma dans lequel les joueurs doivent se fondre.

Vous ne voulez pas recruter des joueurs avec l’idée d’un certain schéma ?

Non, on n’a pas les moyens. On prend les joueurs dont on a besoin sur le plan mental, sur le plan technique, sur le plan physique. Une équipe doit être capable de maitriser plusieurs systèmes de jeu.

Laurent Guyot a été remplacé par Jacky Bonnevay à la tête du centre de formation. Allez-vous vous appuyer davantage sur les jeunes ?

Non, je ne peux pas encore. Il vient de commencer. Ça va être mûr dans quatre ou cinq ans, minimum. La volonté est là de travailler main dans la main, dans un bon esprit. Mais il faut aussi que le recrutement suive, pour apporter une touche nantaise à ce football.

Le mercato n’a pas l’air très clair, comment va-t-il se terminer ?

C’est très clair. Pas moins qu’ailleurs. C’est partout comme ça, on dispose d’un groupe de plus en plus tard. Il y en a sept qui sont partis et quatre ou cinq qui sont arrivés. Il y aura encore des départs et une ou deux arrivées.

Pour prendre un exemple concret, il y avait déjà quatre gardiens dans l’effectif et vous en avez recruté un nouveau. Quel est l’objectif d’un effectif avec cinq gardiens ?

Il y a les chiffres et la réalité. Les chiffres, c’est la réalité, mais il y a une réalité cachée (sic). Sur ces cinq gardiens, il n’y en a que trois qui entrent en compte. Heurtebis est toujours en arrêt maladie, même s’il a repris les entrainements. C’est un garçon bien, qui a prévu sa reconversion au sein du club. Il y a un jeune de 17 ans sur lequel on ne peut pas encore compter car il est en CFA2, mais on l’a pris avec nous. Il nous en reste trois, dont un qui voulait partir. C’est Guy Rolland (N’Dy Assembe, ndlr).

Alonzo ne devait pas partir ?

Jérôme est là, en concurrence avec le Slovaque (Lubos Kamenar, ndlr). Il avait des contacts, mais là il a vraiment accepté le challenge. Je pense qu’il va rester et ça ne me dérange pas, bien au contraire.

Vous avez déjà eu des soucis avec les supporters pendant le match amical contre Vannes et cela risque de se reproduire. Comment appréhendez-vous ça ?

Ce n’était pas la première fois. Dès le tout premier match amical, même dans les entrainements, pendant le stage, on a eu ça. Des banderoles, etc. Donc on avait envie de leur envoyer un message : « Laissez-nous bosser tranquille » (le staff a déployé une banderole avec ce message pour répondre aux supporters mécontents, ndlr). Cela s’est fait de façon spontanée. On doit protéger les joueurs. On est dans le même club, on voudrait de la solidarité.

Mais vous comprenez cette déception de supporters qui ont vu Nantes triompher avec un beau jeu et qui voient le club subir deux descentes en deux ans ?

Bien sûr, que je comprends leur déception. Complètement. Maintenant, il faut tourner la page. Ce n’est pas en regardant derrière qu’on va avancer. Il faut tirer les leçons des échecs. Le président Kita a assumé l’échec à titre personnel. Il a effacé le trou financier par ses propres moyens. Lorsqu’il est arrivé au club, celui-ci était déjà en deuxième division et il est remonté. Depuis des années, il y a des tensions avec la direction, déjà les précédentes avec Dassault et tous les autres qui n’ont pas réussi à créer l’unanimité autour du club. Nous on arrive avec l’envie de donner le maximum. Qu’on nous donne une chance de travailler dans la sérénité.

Quelles vont être les équipes qui vont vous poser le plus de problèmes cette saison ?

On les connait. Les trois qui sont descendues veulent remonter. Guingamp, avec son recrutement et la Coupe, est aussi un favori. Il y a ceux qui ont failli monter, Metz et Strasbourg. Et une ou deux équipes qui créent toujours la surprise. Sans oublier Angers qui a fait une bonne saison l’année dernière.

Ça fait quasiment la moitié des équipes du championnat…

Il faudra être très fort pour s’en sortir.

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