G.Higuain : «L’Équipe de France ? On sait jamais»

Tu as fait une très bonne saison l’an passé, et pourtant le Real Madrid a beaucoup investi en attaque, avec notamment les arrivées de Ronaldo et de Benzema. Ce n’est pas trop dur à avaler ? Celui qui signe au Real Madrid doit savoir et comprendre ce genre de choses. Le Real fait toujours signer les meilleurs joueurs du monde, donc je savais d’avance en venant ici que je serais un jour ou l’autre confronté à ce genre de situation. Mais pour l’instant, mes dirigeants ont décidé de me conserver. C’est un gage de confiance.

Ça ne te fait pas peur de partager le vestiaire avec des stars du calibre de Kaka et Cristiano Ronaldo ? Qui ne rêverait pas de côtoyer les meilleurs joueurs du monde dans son propre vestiaire ? Kaka et Ronaldo ont tous les deux gagné le Ballon d’or. Maintenant qu’ils sont là, il faut en profiter, sans en avoir peur. Moi, ça fait trois ans que je suis ici. C’est comme si je faisais partie des meubles. J’espère vraiment faire mon trou dans l’équipe. Je vais me tuer pour gagner ma place, et si je suis meilleur que l’une des nouvelles recrues, je suis persuadé que je jouerai… Je ne suis pas venu en Espagne en touriste, mais pour y rester de longues années.

Franchement, qu’est-ce que ça t’inspire les « nouveaux Galacticos » ? A vrai dire, je m’en fous un peu. Je ne veux pas être un « Galactico » , je veux juste que nous soyons une équipe compétitive, qui puisse gagner beaucoup de titres. Le reste n’a aucune importance.

Comment imagines-tu le nouveau Real Madrid ? Avec tout l’argent que nous avons dépensé et si nous arrivons à créer une belle dynamique collective, je pense qu’on peut faire comme le Barça de la saison dernière, le triplé. Personnellement, mon objectif principal, c’est la Ligue des Champions. Je ne l’ai jamais remportée alors que c’était l’un de mes buts en arrivant à Madrid. C’est une épine que j’aimerais bien me retirer du pied. En plus cette année, la finale aura lieu au Bernabeu, donc la motivation n’en sera que plus grande. Il faudra se dépouiller pour remporter le trophée à domicile.

Tu connais l’entraîneur Manuel Pellegrini ? Quand j’ai joué contre Villarreal, j’ai pu discuter un peu avec lui. Il m’a fait l’impression d’un gentleman. Mon frère Federico l’a eu comme coach à River Plate, et il m’a dit que c’était un grand monsieur. Je suis vraiment content qu’il ait rejoint le Real Madrid, il connaît parfaitement le football.

Qu’est-ce que tu peux me dire sur Florentino Perez ? Florentino, je ne le connais pas personnellement. Ce que je peux dire, c’est que son retour au Real Madrid a été fracassant. J’espère seulement que l’investissement qu’il a fait sera rentable…

Est-ce que tu as pu rencontrer Zidane depuis son retour ? Oui bien sûr ! J’ai une énorme admiration pour lui. Je ne sais pas encore si j’aurai le courage de lui demander un maillot, mais je veux absolument avoir une photo de moi à ses côtés. Il ne va pas avoir le choix de toute façon ! (Rires) C’est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du football et je crois que son expérience et sa science du ballon peuvent nous apporter beaucoup.

Malgré ton excellente saison dernière, tu n’es toujours pas convoqué en sélection argentine. Ça t’inspire quoi ? Je n’ai pas très envie d’aborder ce sujet. Il y a des rumeurs selon lesquelles je ne serais pas attiré par l’Albiceleste, mais c’est complètement faux. C’est même l’un de mes rêves. Je travaille dur tous les jours pour que Maradona me convoque. J’ai envie de disputer la Coupe du Monde 2010, alors je ne perds pas complètement espoir, même si je ne sais pas vraiment pourquoi il continue à m’oublier dans ses convocations.

Si Maradona continue à t’ignorer, tu penses dire oui à Raymond Domenech et à l’Équipe de France ? C’est gratifiant que Domenech s’intéresse à moi, surtout que l’Équipe de France est une puissance mondiale, et puis il y a Karim Benzema, un très grand joueur. Donc on ne sait jamais…

Depuis que tu es arrivé en Espagne, t’arrive-t-il parfois de regretter le football argentin ? Oui, notamment l’ambiance des vestiaires. Il y a plus de convivialité et de camaraderie en Argentine qu’en Espagne. Là-bas, on passait notre temps à parler, à boire du mate, ou à partager des barbecues. C’est quelque chose qui n’existe pas en Espagne. Ici, lorsque l’entraînement est fini, tout le monde rentre rapidement chez soi. C’est vraiment différent.

Et au niveau du jeu ? En Espagne, les pelouses sont plus hautes qu’en Argentine. En plus, elles sont toujours arrosées avant les matchs, pour que la circulation de balle se fasse plus vite. Comme le rythme est beaucoup plus intense en Liga qu’en Argentine, tu as beaucoup moins le temps de réfléchir quand tu reçois la balle. Et tu ne peux pas partir seul en dribble, sinon tu te fais découper. Donc, il faut passer le ballon…