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  • Les épopées de la Coupe de France
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Frédéric Weis : « Contre le PSG, on frappe le poteau à la 92e minute »

Propos recueillis par Raphaël Gaftarnik
Frédéric Weis : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Contre le PSG, on frappe le poteau à la 92e minute<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

L'US Quevilly s'est fait une spécialité de réussir de beaux parcours en Coupe de France. La preuve avec la demi-finale atteinte en 2010 et la finale perdue face à Lyon en 2012. Explications avec le défenseur Frédéric Weis.

En 2010 et 2012, tu fais partie de l’équipe de Quevilly qui réalise des beaux parcours en Coupe de France. Comment expliques-tu cette réussite ?

Il y avait pas mal de chamboulements à l’époque, le club avait pas mal changé, c’est là que je suis arrivé d’ailleurs (en 2008, NDLR). Avec l’arrivée de Régis Brouard, l’effectif avait pas mal bougé. C’était une nouvelle ère et ça a pas mal fonctionné (rires).

Est-ce qu’à Quevilly, la Coupe de France est un objectif chaque saison ?

Par rapport au parcours en Coupe de France, quand on arrive dans ce club-là, on n’a pas besoin de motivation, on sait se mettre au diapason. Le président est fier de cette coupe, et si ce n’est pas l’objectif, il espère que son club ira le plus loin possible. Après, je peux pas vous dire pourquoi, peut-être que le club a une bonne étoile. Y a pas de recette magique. Le jour où on arrive dans ce club, après le discours avec le président, la Coupe vient automatiquement. Il n’est pas retourné à 1927 (année où le club avait réalisé un beau parcours, ndlr), il s’est projeté sur les 5-10 dernières années. Le club n’avait jamais fait mieux qu’un 8e, je crois. Et c’est vrai que depuis ces 6-7 dernières années, Quevilly commence à être connu partout grâce à ça.

En 2010, votre parcours semble même facile…

On n’a pas pris de but avant le quart de finale contre Boulogne-sur-Mer. C’est vrai que c’était impressionnant, huit matchs avec notre cage inviolée. Sur ce parcours-là, il n’y avait rien à dire. Je me souviens de Boulogne, à l’époque ils étaient en Ligue 1, mais on leur a mis 3-1, et franchement, ils n’avaient pas vu le jour. Ensuite, on est tombés sur Paris qui, cette année, malheureusement, n’avait pas grand-chose à gagner et faisait tout reposer sur cette coupe.

C’est cette assise défensive qui a fait votre succès ?

C’était un groupe qui défendait et attaquait ensemble, et c’est vrai qu’il n’y a pas de secret pour faire ce genre de parcours. On était une bande de potes, on se voyait sur et en dehors du terrain. Ça fonctionnait. On se voyait assez régulièrement, ne serait-ce que pour sortir ensemble ou aller manger chez quelqu’un. C’était assez récurrent.

Y a-t-il eu un match déclic ?

En 2010, peut-être pas. En 2012, dès le premier tour, on ne doit jamais passer. On perd 1-0, et à la 94e, je me rappelle que c’était Issa Coulibaly dans les buts, il fait un dégagement. Ensuite, il y a un cafouillage dans la surface, et Valero met un pointu, je sais même pas d’où. Poteau rentrant, l’arbitre siffle. Ce sont des signes qui font que. On a aussi eu les penaltys, alors qu’en 2010, notre parcours était sans encombre jusqu’à la fin.

Justement, c’est Paris qui met fin à votre parcours en demies, mais à l’arraché…

C’est un match où tu peux t’en mordre les doigts. Leur but, c’est un maximum de réussite. Les mecs centrent, ça rebondit sur un genou, ça revient sur une tête… Il (Erding, NDLR) met une belle tête certes, mais je pense qu’il n’a pas fait exprès. Nous, on frappe le poteau à la 92e. Après, si ça se trouve, on en aurait pris 3 en prolongation, on ne peut pas savoir. Mais c’est vrai que ce match-là me laisse plus de regrets que la finale contre Lyon où on a senti la différence. Là, ils étaient vraiment dessus.

C’est-à-dire ?

Quand t’es sur le terrain, tu fais pas attention au nom. Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est l’impact physique. Ça n’avait rien à voir, c’était un autre monde. Tu vois les gens qui bossent régulièrement et les autres. Je préfère avoir un attaquant costaud et pouvoir jouer le duel que d’avoir un petit feu follet. Mais en comparant les différentes épopées, l’attaque qui m’a le plus impressionné était celle de Lyon avec Gomis et Lisandro. Surtout Lisandro, que j’avais trouvé extra. Ses déplacements, il est filou, il se met où il faut. Il est très très dur à marquer. Après la finale contre Lyon, on a eu l’heureuse nouvelle que tout le monde devait passer au contrôle antidopage. Donc on s’est tous retrouvés ensemble, Lyon et Quevilly, à attendre que tout le monde arrive à pisser dans ce machin (rires). Et comme ça a duré assez longtemps, on a un peu parlé, sans rentrer dans les détails non plus.

Y a-t-il eu des changements entre l’épopée de 2010 et celle de 2012 ?

L’effectif n’a quasiment pas bougé, on se connaissait par cœur. Sur les grands rendez-vous, on a toujours répondu présent, alors qu’on aurait pu être timoré par l’enjeu, l’ambiance. Mais notre truc, c’est qu’on a profité des moments à chaque instant. Quand on partait au vert, on savait que c’étaient des choses qu’on ne revivrait jamais. Que ce soit un jour ou dix heures avant le match, on n’y pensait pas, on se marrait. À partir de la causerie, tout le monde rentrait dans son match. Mais ce n’étaient pas des matchs qu’on jouait 3 jours avant.

À l’époque, votre entraîneur, Régis Brouard, prend énormément de place dans les médias. Était-ce voulu selon vous ?

Au départ, il prenait beaucoup pour lui pour essayer de nous décharger un peu en pression. Mais après, ça avait pris une telle ampleur… On est quand même passé du statut d’amateur à équipe que tout le monde vient voir. Une semaine avant la finale, il y avait des caméras à l’entraînement, des caméras partout. Et puis le match terminé, tu te rends compte que c’est un feu de paille. Mais c’est bon à prendre et on l’a pris volontiers. La semaine qui précédait la finale, tous les jours, j’étais à 16h sur RMC avec Moscato. Fallait que je lui dise ce qu’on faisait chaque jour. Jamais de ma vie Moscato m’a rappelé pour autre chose. C’est vrai que ça s’est arrêté vite, c’est bizarre. SI on veut qu’il y ait ça, il faut qu’on continue à avoir de bons résultats. Maintenant que Quevilly commence à avoir un nom, si jamais on passe les 32es, on reparle de nous, on passe à la télé, les matchs sur Eurosport, ça va être nous. On est ancrés dans l’histoire de la CDF et on est fiers de ça.

Enfin, il paraît que tu avais promis à ta femme de l’épouser si vous alliez un jour au Stade de France. C’est fait ?

Tu rigoles, je me suis pris la tête je sais pas combien de fois avec elle. Je n’en ai aucun souvenir, de ce truc-là. Les gens m’en ont parlé et reparlé le jour où je suis arrivé en finale. J’aime ma femme, ça fait 15 ans qu’on est ensemble, mais je ne vois pas l’intérêt de se marier. Donc, à ce qu’il paraît, j’aurais dit un soir pour déconner : « Si un jour on va au Stade de France, on se marie tous les deux. » Mais je n’en ai aucun souvenir. La vraie vérité, je ne la connais pas. C’est peut-être quelque chose que j’ai dit aussi quand je pensais que ce serait impossible (rires).
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