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« Freddy Adu, c’était de la bombe »
Alors qu’il clôture un projet personnel qui devrait sortir au printemps, Whoopy Jones bosse aussi en duo avec un autre rappeur belge pour boucler un son prévu dans les bacs courant janvier. Entre deux studios et avec la crève, il parle Ajax 95, Vanden Borre et tonton Arsène.
Pour toi, il commence comment le foot ?Avec le foot, ça a vraiment commencé tôt grâce à un cadeau… J’étais tout gamin quand j’ai reçu le maillot de l’Ajax Amsterdam avec le sponsor ABN-AMRO. Moi, je ne savais pas ce que c’était, il a fallu qu’on m’amène dans un stade pour que je trouve ça cool de voir autant de gars courir après un ballon en étant contents !
Et tu as joué rapidement ?Quand je suis arrivé à l’école, ben ça aidait de faire connaissance en faisant du foot, donc je me suis inscrit dans l’équipe du village. Quand j’ai commencé, on ne se disait sûrement pas « Lui, il a quelque chose » quand j’avais le ballon. Puis j’ai pris goût au sport, j’ai pas arrêté de jouer, je suis devenu le meilleur, puis j’ai déconné après une blessure…
En s’en allant dans les excès ?Ouais. Quand t’es blessé – je m’étais fait les ligaments croisés –, ben tu te prépares pour revenir, tu vas à la muscu, etc. Moi, j’ai fait tout le contraire, c’était la fête. Pourtant, je commençais à jouer avec l’équipe première, j’étais un des jeunes qui montaient. Après, le plaisir de jouer est parti, mais le foot, je le connais sous toutes ses formes.
Tu es du genre à passer toute ta journée en alliant Foot Manager, FIFA et vrais matchs ? Le dimanche, parfois, t’as des journées de fou, ben je peux rester de 13h30 à 21h dans mon lit à mater que du foot. Et puis les jeux vidéo, j’ai commencé par Guy Roux Manager avant d’enchaîner avec Football Manager où je pouvais rester 15 heures de suite sans souci… Ça rend fou, ce jeu !
Tu dois connaître sur le bout des doigts les stars de FM qui n’ont jamais percé…Exactement. Il y en a plein que j’ai attendues pendant des années, mais qui n’ont jamais rien fait de bon. Freddy Adu, c’était de la bombe, ce joueur. Mais il a craqué. Heureusement, à côté de ça, je me souviens d’avoir joué avec Sergio Agüero quand il était encore en Argentine, c’était déjà une perle. Je peux t’en citer des dizaines de joueurs comme ça : Pablo Piatti, Marco Verratti bien avant qu’il ne soit au PSG… Et quand le mec arrive au haut niveau, là tu te dis : « Je savais qu’il allait percer ! »
Tu as un club de cœur ou un style de jeu qui te fait rêver ?Je ne suis pas compliqué, j’ai deux clubs. En Belgique, je suis mauve (Anderlecht). J’ai déjà été au Standard, il y a une ambiance de fou, mais il manque un truc dans ce club pour être comme Anderlecht. Même si on est loin de l’époque de Zetterberg, Stoica, Baseggio… ces mecs qui avaient du charisme.
Tu trouves que l’équipe actuelle en manque ?Le dernier à en avoir, c’était Anthony Vanden Borre ! Quand Anderlecht a pris 0-5 par le PSG il y a quelques années, le back droit, c’était Guillaume Gillet, Vanden Borre était encore en réserve. Ben au match retour, Anthony était là au Parc des Princes contre Lavezzi, il s’en battait les couilles et il jouait son football, score final : 1-1. C’est ça qu’il faut à Anderlecht : pour Vanden Borre, que tu t’appelles Lavezzi ou Kebano (joueur de Genk, ndlr), c’est pareil ; que tu sois Ibrahimović ou n’importe qui, il va monter sur le ballon, il s’en fout. Actuellement, Praet ou Dendoncker, ils vont pas se salir, ils ne vont pas oser dire ce qui ne va pas, ils sont dirigés.
Tu parles de Gillet, tu penses que c’est une grosse perte pour Anderlecht et un bon transfert pour Nantes ?Si on parle du Gillet qu’on a récupéré de Bastia, là c’est une grosse perte. Mais à côté de ça, je ne pense pas que c’est lui qui va sauver la saison de Nantes. Gillet, il ne va pas faire deux saisons avant d’aller aux États-Unis ou de retourner en Belgique. Je ne comprends pas trop ce transfert, et je pense que les supporters nantais non plus…
On revient sur ton deuxième club de cœur ?C’est Arsenal. L’époque des invincibles, putain ! Une saison complète sans perdre un match de football, une saison complète de Premier League anglaise, s’il vous plaît ! Et c’était l’époque où il y avait quatre équipes anglaises en quarts de finale de Ligue des champions hein, l’époque où Blackburn pouvait taper n’importe quel club allemand en UEFA. J’ai adoré l’époque où Anelka a cédé sa place à Henry, où Pirès avait la classe, où Bergkamp était fabuleux, où Ljungberg courait partout, où Campbell, Keown et Adams tenaient la défense…
T’as eu l’occasion de les voir ?Non jamais. J’aurais voulu quand ils sont venus jouer à Anderlecht l’an passé, mais même sur le marché noir c’était impossible de choper des places. Cette saison, ils reviennent bien, mais Wenger est têtu, il s’obstine à faire jouer Giroud. Tu ne gagnes pas le titre avec le seul Giroud en attaque ! Regarde City : Agüero se blesse, tu fais entrer Bony ; Chelsea : Costa se blesse, il y a encore Rémy ou Falcao. Arsenal est le seul club européen qui n’a pas acheté de joueurs de champ, faut le faire quand même ! Même Charleroi a tapé juste, les Gunners ont juste fait Petr Čech… Wenger a vraiment du mal à délier les cordons de la bourse. Mais de toute façon, je vais plutôt voir les équipes de jeunes d’Arsenal.
Avec ton expérience de FM, on te sent intéressé par le job de scout…T’imagines ou quoi ?! Ça serait un truc de fou. Je pense que je pourrais le faire, professionnellement. Recruteur, quoi ! En plus, j’ai l’impression que je sais assez bien évaluer si un gamin a du ballon. Mais comme tout recruteur, ça m’arrive de me tromper : Lukebakio qui vient de commencer avec la première d’Anderlecht, j’étais certain qu’il ne percerait jamais ! Je kifferais d’être recruteur, mais je n’ai pas envie de me donner à fond pour être déçu après.
Dans tes morceaux, on sent que t’aimes bien placer des punchlines foot. C’est un besoin de mettre le foot à l’honneur ou ça vient comme ça ? « Réputé fonceur, droit au but » dans Miss Jones, tu ne passes pas à côté de Marseille, hein. Je fais toujours des références football parce que je le vis tout le temps. C’est peut-être des références faciles, mais elles me correspondent. Je vais pas parler de tennis alors que je m’en bats les couilles. Là, le foot, c’est vraiment dans mes cordes.
Propos recueillis par Émilien Hofman