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Frêche-Nicollin, la Septimanie qui gagne ?
Montpellier joue avec deux attaquants : Louis Nicollin et Georges Frêche. Copains comme cochons, les deux compères apparaissent aujourd'hui comme les winners potentiels de ce début d'année 2010. Explications...
Cet article n’est pas un apologue. Tout le monde connaît les dérapages des deux figures incontournables de la cité montpelliéraine. On ne va pas tout re-déballer. A chacun de se faire son opinion (définitive ou non) sur eux… Il était juste intéressant d’établir un parallèle surprenant entre deux pestiférés, l’un de la vie politique et l’autre de la vie sportive de leur région. En gros, Louis Nicollin pourrait se retrouver dans la peau de président « champion de France » 2010 à la tête du Montpellier-Hérault Football Club. George Frêche, lui, pourrait bien être le grand vainqueur des élections Régionales de mars, reconduit à la présidence du Languedoc-Roussillon… contre son ancien parti, le Parti Socialiste. Georges Frêche, exclu du PS, est « divers-gauche » , même si son influence au sein du PS de la région a fortement appuyé Ségolène Royal à la course au poste de premier secrétaire national. Comprenne qui peut…
Nicollin-Frêche, c’est une vieille amitié. Pas si évidente à la base : le président du club de foot est un patron (la société Nicollin, ramassage et retraitement des déchets ménagers et industriels). Il est de droite, tendance gaulliste et a voté Sarkozy. Frêche est un universitaire de gauche (ex-mao, puis SFIO, puis PS). En 1978, Nicollin, qui a fondé la Paillade-Montpellier en 74, veut faire passer son club au professionnalisme. Il veut aussi lancer son centre de formation, qui sera jusqu’à aujourd’hui l’un des meilleurs de France. Loulou raconte : « On a lancé la formation dès qu’on a été pros, en 1978. Frêche a été élu en 77. C’est le seul qui nous a donné les sous, d’ailleurs… Dès le départ, de suite. Le gars, six mois qu’il était maire, on est allés le trouver… Bingo ! Le maire d’avant ? Bôôôô… Invivable ! Un bon maire, Delmas. Mais pour lui y avait que les vieilles pierres, l’Opéra, et mes couilles en stock… Le sport, non. Il a été battu un peu à cause de ça. Frêche, sa grosse force, c’est ça : t’as tous les sports à Montpellier, et tout le monde veut aller dans son sens. Et c’est bien » . L’ami Georges aidera donc son pote Louis à faire de Montpellier un club de l’élite. Il faut dire que Nicollin est fiable, mis à part une période kakou où il a dépensé sans compter : « J’ai toujours eu la tête sur les épaules. Parce que dans mon club, y’en a qu’un qui paye : c’est moi. Et un peu Frêche, aussi, qui a toujours été près de moi » . Une amitié de 30 ans qui ne se démentira jamais. La preuve ? Le soutien de Loulou à George sur la « tronche pas catholique de Fabius » : « Y a rien de méchant. C’est vrai qu’il a une tronche de con, ce Fabius. Pauvre France, dans ce pays on ne peut plus rien dire » . CQFD
[page]Plus intéressant concernant le football, il y a eu cet engagement de George en septembre dernier d’aider le club de Montpellier à acheter un attaquant. Il faut dire que le nouveau promu en L1 n’apparaissait pas très bien armé pour le maintien. Frêche promet dans l’Equipe : « D’accord pour un attaquant. Mais à condition d’être dans les cinq premiers du championnat au moment du mercato » . Miracle. A la trêve hivernale, Montpellier est 3ème, à 10 points de Bordeaux, et s’impose comme l’épouvantail-surprise du championnat. Pas besoin de recruter un attaquant : Montano, Costa, Aït-Fana, Marveaux, Pitau ou Belhanda jouent les terreurs. Mieux ! Aujourd’hui, la bande à René Girard n’est plus qu’à trois points du leader girondin, mazouté par l’affaire Laurent Blanc et son histoire pas claire concernant le poste de sélectionneur. Vue la dynamique bleu-orange, plus personne ne rit à l’idée de voir Montpellier dépasser Bordeaux dès ce week-end si les Marines calent face aux Verts stéphanois. Et alors, après, tout est possible… De toute façon, si le club héraultais décrochait ne serait-ce qu’une place qualificative pour la Ligue des champions, ce serait l’une des plus grosses sensations de l’année. Loulou est aux anges et quadruple les primes de victoire, c’est dire… Mêmes perspectives radieuses pour George Frêche : les sondages donnent la liste qu’il conduit gagnante quels que soient ses adversaires au deuxième tour, PS ou Europe-Ecologie, seuls ou coalisés…
Drôle de destin commun pour les deux compères en cette année 2010. Drôle de revanche aussi. Le petit contre le gros ? La Province contre les “élites parisiennes”. Le 16 novembre dernier, le Conseil national de l’éthique avait condamné Louis Nicollin à deux mois ferme d’interdiction de terrain et deux mois avec sursis d’interdiction de toute fonction officielle pour avoir injurier le capitaine d’Auxerre Benoît Pedretti, après la défaite de Montpellier à Auxerre. Verbatim : « La victoire d’Auxerre est méritée, mais au match retour, on va s’occuper de Benoît Pedretti. Ce type est une petite tarlouze » . Aujourd’hui, Nicollin fait profil bas mais se délecte de son statut de dauphin qui nargue les « gros » , OM, PSG, OL… et aussi ce Conseil National de l’Ethique, des Parisiens coincés qui voient et entendent le mal partout… Idem aussi pour George Frêche, bien parti pour mettre en échec l’appareil parisien de Solferino et surtout son premier secrétaire, Martine Aubry, qui croyait avoir sa peau. Aux dernières nouvelles, Hélène Mandroux (PS) et Jean-Louis Roumégas (Europe Ecologie) ne se seraient pas même mis d’accord pour fusionner en une liste qui aurait été capable de battre Frêche. Devinez qui trinquera à la victoire probable avec George Frêche au soir du 21 mars ? En tous cas, il faudra bien tendre les micros. Histoire de bien saisir au vol des « bites » , « couilles » , « culs » ?
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