- France
- Blois Foot 41
François Jacob : « Me mettre la FFF à dos ? Rien à foutre »
La Fédération française de football via le FAFA (Fonds d’aide au football amateur) subventionne à hauteur de 50 % les clubs amateurs faisant l'acquisition d'un minibus 9 places Volkswagen. François Jacob, président du Blois Foot 41, a lui investi dans un véhicule Renault à cause de la pénurie de pièces de la marque allemande. Conscient de l’impossibilité de parvenir à l’obtention de ces aides financières, l’homme âgé de 65 ans appelle au pragmatisme de la FFF et espère tout de même obtenir un soutien financier.
Qu’est-ce qui vous a amené à acheter un minibus Renault ?
En septembre, j’ai contacté le concessionnaire Volkswagen qui m’a confirmé qu’il ne pouvait pas fournir de minibus neuf avant début 2024. Notre club est déjà propriétaire de quatre véhicules, dont deux obsolètes. Nous devons poursuivre notre mission : à savoir transporter les jeunes dans de bonnes conditions de sécurité. J’ai donc pris le parti d’acheter un véhicule Renault et qui nous a été livré début mars 2023. On ne va pas se mentir, les marques françaises sont moins chères que les étrangères. Pour un véhicule neuf Volkswagen, un club doit investir 50 000 euros. La 3F participe à hauteur de 50 %, soit 25 000 euros, à travers les aides de la FAFA. La région Centre-Val de Loire a subventionné le BF41 avec une enveloppe de 10 000 euros. On doit donc ajouter une somme de 15 000 euros.
Un contact avec la FFF a-t-il déjà établi ?
J’ai contacté plusieurs acteurs comme Antonio Teixeira, le président de la ligue Centre-Val de Loire que je connais bien. Mais aussi Mathilde Desjonquières, député MoDem de la première circonscription du Loir-et-Cher, qui a fait une lettre au ministère des Sports, transmise à Philippe Diallo.
Avez-vous reçu le soutien d’autres clubs ?
Oui, j’ai reçu le soutien de pas mal de monde, notamment lors de la finale de la Coupe régionale, le dimanche 30 avril (entre les réserves de Blois et de Chateauroux, victoire 2-1 du BF41, NDLR). Il y avait beaucoup de monde qui était venu assister au match. J’ai pu faire connaître mon combat en collant le slogan « Véhicule non cofinancé par la FFF car pas de marque Volkswagen ». Thierry Pronko, le président du Vierzon FC, m’a été d’un grand soutien. C’est une connaissance de longue date et c’est lui qui a partagé plusieurs clichés sur les réseaux sociaux de son club. Nous sommes même d’accord sur le sujet. Il ne pouvait pas déclencher les hostilités, car c’était un ancien concessionnaire Citroën, aujourd’hui à la retraite. Il me disait : « Si j’attaque moi, je vais être considéré comme quelqu’un qui est juge et partie. » Moi, je n’ai attendu personne pour le faire.
Qu’est-ce que vous reprochez à l’institution ?
Je reproche à la FFF de ne pas prendre en compte cette situation exceptionnelle pendant la période concernée. Je lui demande de revoir sa copie afin que le bon sens soit la règle. La FFF a des sous pour emmener tous ses salariés au Qatar à la finale de la Coupe du monde. Elle peut payer le licenciement de Corinne Diacre à prix d’or. Personnellement, je considère que notre argent devrait être dépensé d’une meilleure façon. Notre État, qui subventionne la FFF, nous recommande d’acheter français. Donc c’est ce que j’ai fait.
N’avez-vous pas peur des répercussions ?
Je sais que j’aurai gain de cause. Peu importent les conséquences, je joue toujours pour gagner. Plein de personnes me disent que je vais me mettre la FFF à dos. Je n’en ai rien à foutre de me les mettre à dos. Je suis affilié à la fédération depuis mes 14 ans, j’en ai aujourd’hui 65. L’objectif n’est pas de se braquer, mais qu’on soit en phase avec ce pourquoi on est engagé. Notre association doit assurer ces statuts : donner la chance à tout le monde de pratiquer le football, à tous les enfants, filles ou garçons.
Propos recueillis par Thibault Julien