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Franck Ribéry, la bonne attitude
Et si Franck Ribéry partait du Bayern en fin de saison ? Le contrat du Français court en effet jusqu’au mois de juin et rien n’indique que la direction du Rekordmeister lui fera signer une prolongation supplémentaire. À 35 ans, il pourrait donc tourner la page la plus importante de sa carrière. Et si possible, sans être en mauvais termes avec ses futurs ex-employeurs.
Ce vendredi, Franck Ribéry ne foulera pas la pelouse de la Rhein-Neckar-Arena pour la reprise de Bundesliga face à Hoffenheim. Non pas en raison d’une quelconque sanction, mais bien parce que l’ailier gauche du Bayern s’est blessé à la cuisse lors du stage hivernal du Rekordmeister au Qatar. Date de retour prévue ? Plus ou moins début février, pour le déplacement au Bayer Leverkusen ou en Pokal face au Hertha Berlin. À ce moment-là, le Kaiser n’aura vraisemblablement plus que quatre mois à vivre en Bavière.
Élève turbulent, mais attachant
L’hommage viendra au moment opportun, mais en attendant, il faut déjà se rendre à l’évidence : la prolongation de contrat d’un an offerte l’année dernière à Franck Ribéry (et accessoirement à Arjen Robben) constituait davantage une certaine forme de remerciement pour ses services rendus au club qu’un investissement à long terme. En dépit de performances tout à fait honorables pour un homme de presque 36 ans (cinq buts et deux passes décisives en 22 apparitions cette saison), le natif de Boulogne-sur-Mer n’entre plus dans les plans du Bayern, lequel souffre d’un manque de sang neuf depuis son sixième titre de rang glané au terme du dernier exercice. Dit autrement : il faut dégraisser le mammouth, quitte à se séparer de fidèles éléments, dont la prolongation de contrat à répétition allait à l’encontre de la tendance majoritaire dans le football moderne. Robben l’a anticipé en annonçant il y a quelques semaines que cette saison serait sa dernière en Bavière. Ribéry se retrouve désormais malgré lui dans la même situation.
« Ce sera probablement la dernière année de Franck, disons-le » , lâchait il y a peu le directeur sportif Hasan Salihamidžić, lequel se serait bien passé du « scandale » impliquant l’intéressé et une pièce de viande couverte de feuilles d’or consommée dans un établissement de bouche des Émirats arabes unis. Inutile de revenir sur l’affaire en question, elle n’a que trop fait parler d’elle pour rien. Ce qu’il faut retenir, c’est que tout pilier du Bayern qu’il est, Ribéry n’est pas à l’abri d’une sanction à partir du moment où son comportement en dehors des terrains porte préjudice à un club qui a fait de l’exemplarité en toutes circonstances sa marque de fabrique. En revanche, que ladite sanction soit pécuniaire et non sportive traduit la volonté de la direction de ne pas gâcher les derniers instants d’un attaquant qui a tout de même remporté la bagatelle de 21 titres avec le Rekordmeister depuis 2007.
La französische-relève est déjà là
On peut d’ailleurs supposer que les réactions de Ribéry – que d’aucuns jugent excessives – correspondent simplement à un trop plein vis-à-vis des critiques en provenance de son pays d’origine, lequel ne manque effectivement jamais une occasion de lui tomber dessus. Partir du Bayern serait dès lors la solution idéale pour que l’histoire d’amour ne termine en eau de boudin. Les conditions sont actuellement réunies pour que la situation ne devienne explosive : une fin de contrat toute proche, une relève assurée à son poste en la personne de Kingsley Coman (et pour le côté bleu-blanc-rouge, également de Benjamin Pavard qui sera bavarois la saison prochaine) et une situation sportive loin d’être désastreuse. En clair, Ribéry a toutes les cartes en main pour partir au sommet. Et au fond, personne n’a envie de voir le contraire lui arriver. Ni les fans, ni les dirigeants.
Par Julien Duez