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« Franchement, au pays, on n’est pas les plus à plaindre »
Le Mali a débuté les qualifications pour la Coupe du monde 2014 par une défaite au Bénin (1-0). Ce dimanche, les Aigles reçoivent l'Algérie sur terrain neutre, au Burkina Faso, la faute aux récents événements politiques. Un match à ne pas perdre. Entretien avec le gardien de but du Mali, et du FC Metz, Oumar Sissoko.
Premier match de qualification au Mondial 2014, première défaite, ça commence mal pour le Mali…
On commence très mal la phase de poules, c’est vrai. Mais il manquait pas mal de titulaires et le Bénin a bien joué le coup. Maintenant, il reste cinq matches à jouer, tout reste possible. Il faut prendre des points rapidement et oublier très vite ce premier match.
Quel était l’état d’esprit du groupe après la rencontre ?
Après une défaite, ce n’est jamais la joie. Mais on s’est dit les choses, maintenant on avance. Le prochain match face à l’Algérie est très important. Si on gagne, on relance tout. Il ne faudra pas perdre, sinon ça deviendra vraiment très compliqué. On doit gagner ce match, et on va tout faire pour…
Quelle est la différence entre le nouveau sélectionneur, Amadou Pathé Diallo, et l’ancien, Alain Giresse ?
Ce qui change, c’est la manière de diriger les entraînements, de parler aux joueurs. Diallo, c’est plus à l’africaine. Avec lui, le joueur a plus de liberté. Giresse, c’était à l’européenne. Mais pour nous, ça ne change pas grand-chose. On est grands, tous professionnels, on sait tous pourquoi on porte les couleurs du Mali.
Le fait que le match face à l’Algérie soit délocalisé au Burkina Faso, à cause de la situation politique au Mali, c’est un désavantage pour votre équipe ?
C’est un handicap, un vrai désavantage. Pour nous, c’est limite un match à l’extérieur, surtout avec l’absence de notre public, mais on n’a pas le choix, les ordres viennent de la FIFA. On est des simples joueurs de foot. Donc on va jouer ce match à Ouagadougou à fond pour notre pays, sans se poser de questions.
Est-ce que la situation actuelle au pays perturbe l’équipe ?
C’est clair que c’est pas toujours facile. Quand le pays ne va pas bien, il y a toujours des répercussions, surtout pour les joueurs locaux de la sélection. Et c’est pas évident de préparer les rencontres dans ces conditions. Mais franchement, au pays, on n’est pas les plus à plaindre.
Vous en parlez entre vous ?
Forcément, tout le monde en parle. Que ça soit entre joueurs, en famille ou avec des amis. La situation du pays est compliquée et tous les Maliens se sentent concernés par les événements, peu importe où ils se trouvent dans le monde. Chacun cherche à savoir ce qu’il se passe et demande des nouvelles de sa famille ou de son voisin.
Est-ce que vous pensez que, comme la Côte d’Ivoire en 2006, réussir à se qualifier pour la Coupe du monde peut calmer un peu les choses au pays ?
Déjà après notre parcours lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations, le pays s’était un peu calmé alors que les choses commençaient à se compliquer (défaite en demi-finale 1-0 face à la Côte d’Ivoire). Le football, c’est important pour pas mal de personnes au pays. Si on arrive à se qualifier pour la Coupe du monde, ça sera un beau message pour toute la population, mais surtout un message pour les gens au cœur du conflit. Mais il ne faut pas oublier que nous ne sommes que des simples footballeurs.
À titre personnel, tu viens de descendre en National avec le FC Metz, l’avenir s’annonce comment ?
Après neuf saisons passées à Metz, j’arrive en fin de contrat en juin prochain. En février dernier, j’étais en discussion avec le club en vue d’une prolongation. Mais, depuis, les choses ont changé avec la relégation. J’ai souvent mon agent au téléphone, j’ai quelques touches avec des clubs de Ligue 1, Ligue 2 et à l’étranger. Mais pour l’instant, je suis avec le Mali, je m’en occuperai rapidement une fois rentré en France, pour passer des vacances tranquilles avec mes proches.
Propos recueillis par Rachid Laïreche