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Francfort blindé

Par Florian Cadu
Francfort blindé

Guidé par ses fans et déterminé à l'idée de saisir sa chance malgré sa défaite lors du quart aller (4-2), l'Eintracht Francfort a retourné Benfica dans son antre pour filer en demi-finales de Ligue Europa. Jolie surprise.

Ce vendredi, les supporters du Benfica Lisbonne partagent un point commun avec ceux de l’Eintracht Francfort : les deux camps ont la pâteuse. Mais pas pour les mêmes raisons. La gueule de bois des Portugais s’explique par la déception et la frustration nées des décisions arbitrales et de la malchance du jeudi soir. Excités comme des étudiants, les fans lusitaniens ont vu leur happy hour s’arrêter au bout d’une demi-heure quand Filip Kostić a décidé de renverser les pintes allemandes en profitant de sa position de hors-jeu pour ouvrir le score. Une soirée mal commencée, et qui s’est mal terminée : après avoir concédé un nouveau but décisif de Sebastian Rode les éliminant virtuellement de la Ligue Europa, les Aigles ont trouvé le poteau par Eduardo Salvio à cinq minutes de la fermeture de la boîte. Que de regrets pour ceux qui s’étaient imposés 4-2 chez eux à l’aller grâce à une performance XXL du jeune João Félix, et que d’amertume devant l’absence de VAR jusqu’à la finale de la compétition !

Outre-Rhin, c’est au contraire – et évidemment – la qualification en demi-finales de C3 qui a provoqué le mal de crâne matinal heureux des habitués de la Commerzbank-Arena. Parce qu’un parcours comme ça, ça se fête. Et avec excès, s’il vous plaît. Certes, le SGE a pu compter sur quelques petits coups de pouce du destin. Mais ce retournement de situation, il le doit avant tout à sa détermination, à ses qualités et à l’énorme bordel provenant de son fabuleux public. Un public que Chelsea va avoir bien du mal à dompter, au tour suivant.

Un tournoi aussi admirable que la Commerzbank-Arena

Car cette saison, quatre longues années après avoir dit au revoir à la scène continentale, il se passe souvent quelque chose dans cette enceinte lors des soirées européennes. Outre la magnifique ambiance qui y règne, l’Eintracht y a remporté cinq de ses six matchs, la Lazio y a pris quatre pions en phases de poules (4-1), l’Olympique de Marseille aussi (4-0), le Chakhtar Donetsk également (4-0), et seule l’Inter en est repartie avec autre chose qu’une gifle (0-0). Sauf que la motivation des Allemands dépasse les frontières de son stade, en témoigne leur invincibilité dans la compétition avant le voyage à Benfica. Les Milanais l’ont contre toute attente appris à leurs dépens, et se sont fait sortir en s’inclinant dans leur San Siro où de nombreux amoureux s’étaient déplacés (1-0).

Vidéo

Largement suffisant pour dire que, si l’Ajax Amsterdam constitue l’équipe frisson de la Ligue des champions, l’Eintracht représente celle de la Ligue Europa. Dans un style différent : moins esthétique que les Hollandais, le SGE compense par son goût du combat, son énergie décuplée avec celle des tribunes et son mental d’acier. Hier, même sans son buteur Sébastien Haller, la formation d’Adi Hütter s’est montrée sereine et volontaire. À l’image de Kostić, excellent en dehors de sa réalisation, ou d’Ante Rebić. Et ce, même si la prestation d’ensemble n’a rien eu de dingue.

L’Eintracht peut-il vraiment le faire ?

Et maintenant, alors ? Objectif trophée ? À trois étapes du Graal, l’Eintracht y songe forcément. Surtout que malgré leur très bon parcours (zéro défaite, notamment), les Blues ne paraissent pas imprenables. Et que même s’il a encore tout à gagner ou à perdre en Bundesliga (actuellement quatrième, un point d’avance seulement sur le Borussia Mönchengladbach et cinq sur Hoffenheim), Francfort semble avoir le coffre et l’envie pour continuer à évoluer sur deux tableaux en cette fin d’exercice excitante.

Outsider du dernier carré au même titre que l’Ajax, le SGE compte toutefois bien dévoiler de nouvelles surprises. Pour continuer à rendre fous leurs supporters, quitte à provoquer la chute d’un panneau publicitaire comme contre Lisbonne. Aucun blessé n’a heureusement été à déplorer, contrairement à leurs adversaires atteints psychologiquement à la suite de la défaite. Même tarif pour les prochains concurrents ?

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Par Florian Cadu

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