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Francesco Antonioli, le discret

Par Lucas Duvernet-Coppola, à Rome
Francesco Antonioli, le discret

À 42 ans, Francesco Antonioli est le plus vieux joueur en activité dans le calcio. Aujourd’hui à Cesena après 25 ans de carrière, le gardien de but garde malgré toute son expérience l’image d’un type pas toujours rassurant.

Hors d’Italie, la beauté du visage de Francesco Antonioli pourrait être qualifiée d’italienne. Une bobine un peu ovale, un peu banale, un peu austère. Des cheveux blanchis par le temps, des yeux tellement marrons qu’on dirait qu’ils sont noirs, et ce mètre 88 posé sur 79 kilos qui donne à Antonioli des allures de type normal. C’est un fait, le portier de Cesena ne ressemble pas à ceux qui rassurent leurs défenseurs d’un simple regard autoritaire. Pas assez sûr de lui, pas assez charismatique, pas assez gouailleur. Et alors ? Plus de 25 ans après le début de sa carrière à Monza, sa ville natale, l’Italien est encore là. Dernier footballeur en activité en serie A à être né dans les années 60, il est aussi, à 42 ans, le plus vieux joueur du championnat italien à taquiner encore la gonfle. Or, pas besoin d’être Arrigo Sacchi pour comprendre qu’on ne fait pas une si longue carrière si l’on n’a pas un petit quelque chose en plus que les autres.

Francesco Totti à la rescousse

Antonioli a bien un petit quelque chose en plus que les autres : il fait partie du groupe très restreint à avoir remporté un scudetto avec la Roma en tant que portier titulaire, au même titre que les mythiques Masetti et Tancredi. C’était lors de la saison 2000-2001, et c’était là le dernier titre de champion d’Italie glané par la Louve. Un épisode pourrait résumer à lui seul la carrière du bonhomme. Le 14 avril 2001, la Roma, qui vole vers un troisième titre national, reçoit Pérouse à l’Olimpico. Alors que le score est de 1-1, Antonioli laisse échapper un ballon à priori facile, et permet à Saudadi de doubler la mise pour le club alors entraîné par Cosmi. La Curva Sud, le virage des supporters de la Roma, laisse alors éclater sa colère dans un concert d’insultes. À l’époque, Francesco Totti alla devant les supporters pour défendre son compagnon. « Mais vous faites quoi ? On est premier ! » , hurle le capitaine. À la mi temps, le gardien s’excuse auprès de ses coéquipiers, et son équipe parvient à égaliser par la suite. Antonioli n’oubliera jamais le geste de son capitaine, et la Roma terminera l’exercice à la première place. Il n’empêche : pour nombre de supporters des Giallorossi, le gardien titulaire était tout sauf un gage de sûreté ; personne ou presque ne pleure son départ des bords du Tibre, deux ans plus tard.

« Je n’aime pas trop me faire de la publicité »

Ce n’était pourtant pas la première fois qu’Antonioli était champion d’Italie. Auparavant, il avait déjà touché le trophée à deux reprises, avec le Milan AC, en tant que gardien remplaçant. Dans sa longue carrière (entrecoupée de quelques blessures), Antonioli a tout de même réalisé des sacrés coups d’éclats. Deux pénaltys arrêtés dans un même match contre Mantoue, par exemple. L’an passé, contre la Roma, le quadragénaire se rappela au souvenir de ses anciens supporters en marchant sur l’eau pendant 90 minutes. C’était la deuxième saison du gardien sous le maillot de Cesena, modeste club où il avait déjà joué en 90, et qu’il venait d’aider à remonter dans l’élite. Revanche ? Pas le genre du garçon, habitué à s’exprimer publiquement une fois par an : « Si je parle peu, c’est parce que je suis comme ça, et je ne veux pas changer. Je n’aime pas trop me faire de la publicité, même si je sais que cela m’a empêché d’avoir une carrière encore plus belle » . Son entraîneur d’alors se charge donc des compliments : « J’ai l’un des trois meilleurs gardiens de serie A. Seul l’Inter et la Juve ont des gardiens plus forts que le mien » . Difficile de savoir si la carrière d’Antonioli aurait eu un tournant différent si le gardien avait été plus bavard. Après tout, le Lombard, champion d’Europe et champion olympique avec les moins de 21 en 1992, semblait promis à porter les gants de la Nazionale, la vraie. Il n’en fut rien, malgré une convocation lors de l’Euro 2000. Cet après-midi, contre l’Atalanta, loin des flashs, il se contentera de défendre encore une fois les buts de Cesena, 18ème, à quatre points du premier non relégable. Et c’est déjà pas mal.

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