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France – USA, entre prétendantes
Candidate au podium voire à l’or pour sa première participation aux Jeux Olympiques, l’équipe de France de football féminin entame sa campagne olympique ce mercredi contre les États-Unis, doubles championnes olympiques en titre et premières au classement FIFA. Rien que ça.
Depuis deux ans, le football féminin a pris une nouvelle dimension en France. Les deux Coupes d’Europe glanées par Lyon et le magnifique parcours des Bleues lors de la Coupe du monde 2011 y sont pour beaucoup. A l’époque, les Françaises avaient atteint les demi-finales, éliminées par une certaine équipe des États-Unis…
L’armada américaine
« En 2012, nous n’avons qu’une seule chose en tête : gagner une médaille. Mais pas n’importe laquelle : la médaille d’or ! » Cette déclaration de la gardienne américaine Hope Solo sur le site de la Fifa annonce la couleur : Les États-Unis viseront le triplé aux JO de Londres, un quatrième sacre en cinq éditions. Vice-championnes du monde en titre, les joueuses de Pia Sundhage ont réalisé une préparation quasi-parfaite en battant successivement le Brésil (0-3), la Chine (4-1), la Suède (1-3), le Japon (1-4) et le Canada (2-1), et ce, après avoir débuté par un match nul contre les Japonaises (1-1). Comme en 2011, les Américaines pourront s’appuyer sur une base défensive extrêmement solide, quoiqu’un peu lente, avec Christie Rampone et Rachel Buehler dans l’axe ainsi que Amy Le Peilbet et Kelley O’Hara sur les côtés.
Suite à l’éclosion de la jeune Alex Morgan, Sundhage a modifié son système en passant d’un 4-5-1 à un 4-4-2. Exit Carli LLoyd et Heather O’Reilly, bienvenue à Tobin Heath, positionnée sur l’aile gauche. Megan Rapinoe à droite, Shannon Boxx et Lauren Cheney dans l’axe complètent un milieu de terrain beaucoup moins stéréotypé que par le passé. Mais ce dont devront avant tout se méfier les Bleues, c’est du duo de choc Abby Wambach – Alex Morgan. Wambach c’est l’expérience (181 sélections), la puissance, le jeu de tête (1m81) et le sens du but (138 réalisations). Morgan c’est la vitesse, l’explosivité et l’efficacité (27 buts en 41 sélections). Un duo complémentaire qui risque de peser sur la défense française.
La France peut prétendre à l’or
Mais la France a également de beaux arguments à faire valoir. Les Françaises restent en effet sur dix-sept victoires consécutives dont plusieurs notables, contre l’Angleterre en mars (0-3) et surtout contre le Japon, troisième au classement Fifa, la semaine dernière (2-0). « Le Japon c’est un cran en dessous des USA » prévient toutefois Camille Abily sur le site footofeminin.fr. Surprise du Mondial 2011, les joueuses de Bruno Bini abordent les Jeux Olympiques avec l’ambition d’accrocher une médaille, et pourquoi pas l’or. « Quand tu finis quatrième de la Coupe du monde, ça ne fait pas sérieux de dire que tu vas aux Jeux Olympiques pour seulement y participer,reconnaît Bini interrogé par Chronofoot. Notre objectif est d’aller sur le podium. » En progrès constant depuis deux ans, les Bleues peuvent s’appuyer sur des joueuses d’expérience comme Sonia Bompastor (150 sélections), Elise Bussaglia (102), Laura Georges (119) ainsi que Sandrine Soubeyrand (177).
Mais la force de cette équipe repose surtout sur la vivacité de son milieu de terrain. Abily est sans aucun doute l’une des meilleures joueuses du monde. Louisa Necib et Gaëtane Thiney possèdent une technique certaine qui leur permet de faire la différence individuellement, tandis qu’Elodie Thomis joue sur sa vitesse pour prendre les défenses adverses à défaut. La France possède également une véritable buteuse en la personne de Marie-Laure Délie (36 buts en 41 sélections). Bref, une équipe complète dont le jeu collectif peut faire pâlir les meilleures nations que sont les États-Unis, l’Allemagne, la Suède, le Brésil et le Japon. Pour rejoindre ce gotha du foot féminin, la France se doit de repartir de Londres avec une médaille. Si une défaite contre les USA ne serait pas éliminatoire, les deux premiers de chaque poule ainsi que les deux meilleurs troisièmes étant qualifiés pour les quarts de finale, il serait de bon ton d’entamer la compétition par un résultat positif avant d’affronter la Corée du Nord. Et de prendre une première revanche sur l’été dernier…
Quentin Moynet