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France-Suisse vu par la presse étrangère

Par JM Boudet, Éric Maggiori, Maxime Brigand, Ali Farhat et Steven Oliveira
5 minutes
France-Suisse vu par la presse étrangère

Ce France-Suisse n'a pas franchement passionné les foules à l'étranger. Hormis la prestation de Pogba, qui a suscité l'intérêt en Italie et en Espagne.

Espagne

Sur les tablettes du Real Madrid, Paul Pogba a particulièrement intéressé Marca, avec quatre articles faisant directement allusion au numéro 15 des Bleus, très en jambes en première période dans le rôle de milieu gauche qu’il affectionne tant. Pour Marcos Lopez, qui lui consacre un billet d’humeur, « personne ne joue comme lui sur le terrain. Inarrêtable quand il reçoit le ballon en pleine course, lancé vers le but adverse. Puissant, doté d’une foulée pour éliminer son adversaire, et avec une formidable qualité de tir, du droit comme du gauche » .

De son côté, AS se révèle déçu par le niveau de jeu des Bleus contre la Nati : « Ce fut une France sans scénario. Elle n’a pas mal commencé, mais n’a pas bien terminé non plus. Pogba a été le meilleur au cours d’un début prometteur qui s’est achevé de manière maussade. » À l’image des quotidiens sportifs madrilènes, le Catalan Mundo Deportivo s’inquiète du peu de ballons touchés par Antoine Griezmann et met en exergue la Payet-dépendance des Bleus depuis le début de la compétition : « Il y a eu la France avec son crack de West Ham et celle sans lui, tout comme il a manqué Kanté et Matuidi, les deux hommes forts du milieu de terrain. » Enfin, on ne pouvait pas y échapper, Marca a publié un diaporama du ballon crevé et des maillots suisses déchirés. Au fait, c’est dans le gruyère ou dans l’emmental qu’il n’y a pas de trous ?


Angleterre

Nation de jardiniers puristes, l’Angleterre évoque d’abord lundi « la pelouse injouable » du stade Pierre-Mauroy de Lille. The Independent parle donc du « jeu forcé de l’équipe de France, obligée d’abuser de longs ballons à cause de l’état du terrain, face à une équipe de Suisse bagarreuse » . Pour le quotidien britannique, les Bleus sont « dans la continuité de leurs deux premiers matchs, cherchent encore le système parfait, et Didier Deschamps se bat encore avec lui-même pour trouver son meilleur onze » .

Comme l’ensemble de la presse anglaise, Owen Gibson du Guardian insiste sur la bonne performance de Paul Pogba tout en taclant les médias français : « Alors que les médias français, le public et l’équipe de France elle-même continuent leur danse de grincheux(…), Pogba fait de son mieux pour égayer l’état d’esprit ambiant.(…)Contre la Suisse, une partie du jeu français a une nouvelle fois été en lambeaux, à l’image des maillots de leur adversaire. » Reste que l’on souligne aussi les « phases d’absence » du joueur de la Juventus qui pourraient « coûter cher à la France dans le reste de la compétition » . De son côté, FourFourTwo préfère parler d’une nouvelle « prestation incomplète entre deux équipes qui devront faire mieux que ce qu’elles ont montré jusqu’ici.(…)Ce qu’on sait après cette phase de groupes, c’est que l’équipe de France n’a toujours pas d’identité » .


Italie

On ne peut pas dire que ce France-Suisse ait passionné les foules en Italie. On peut même dire que tout le monde s’en cogne, même les journaux transalpins. Sur les Unes des trois quotidiens sportifs, la Gazzetta dello Sport, le Corriere dello Sport et Tuttosport, il faut vraiment prendre une loupe pour trouver trace du match nul des Bleus. Le quotidien rose écrit juste dans une pastille « Match nul (0-0) et huitièmes : France et Suisse OK » et, à l’intérieur, il insiste sur le fait que les Bleus ont « retrouvé un grand Pogba, qui aurait pu marquer trois buts dans les 20 premières minutes » .

Dans un édito publié sur le site du Corriere dello Sport, l’ancien Romanista Giuseppe Giannini affirme de son côté que les Bleus « montent en puissance » . « Le match nul ne me surprend pas puisqu’il convenait aux deux équipes. En fin de match, on a bien vu qu’aucune des deux n’avait vraiment envie de prendre de risques » , écrit-il, avant de taper sur l’état de la pelouse. « Le risque de blessures est important avec ce genre de pelouse et il est incompréhensible qu’une pelouse soit dans un tel état pour une grande compétition comme l’Euro. » Enfin, les Turinois de Tuttosport préfèrent offrir leur Une à Marek Hamšík, qui joue ce lundi et qui est un des objectifs de la Juve pour ce mercato. Et même pas un mot sur France-Suisse ? Ah si : « Les résultats d’hier : France-Suisse 0-0. » On ne peut pas faire plus synthétique.


Allemagne

Face à des Suisses « qui sont plutôt débonnaires, sauf quand on leur demande de tirer dans une pomme placée sur la tête de leurs enfants » , la France n’a certes pas joué une phase de groupes tonitruante, estime le Spiegel, mais « fait quand même partie des favoris » . Après tout, des équipes ambitieuses comme le Portugal, l’Espagne, la Belgique, l’Italie ou l’Allemagne n’ont pas montré beaucoup plus de choses.

Outre les histoires de maillots déchirés et de ballon crevé, les autres journaux se concentrent sur la performance de Paul Pogba. Pour la Sueddeutsche, le milieu de terrain français est « un phénomène, une violence, l’élément incalculable dans le jeu des Français, – mais incalculable aussi pour sa propre équipe » . Die Welt est dans l’ensemble un peu moins critique, considérant que Pogba « voulait montrer ce qu’il avait dans le ventre après la fameuse histoire, il était partout, il a pressé, il a tiré au but. Les 45 616 spectateurs du stade Pierre-Mauroy étaient aux anges. Seul manquait le 1-0. » Die Welt qui se réjouit de la possibilité d’un Allemagne-Suisse en huitièmes de finale. Encore faut-il que l’Allemagne finisse deuxième de son groupe.


Portugal

Le match France-Suisse de ce dimanche n’a pas vraiment passionné la presse portugaise. Pas un mot sur l’équipe de France sur les Unes des journaux, qui préfèrent parler de la troisième place de l’Albanie sur le peu d’espace qu’ils laissent à l’Euro 2016. Sur le site OJogo, le match est résumé ainsi : « Suisse – France : 0 but, 5 maillots déchirés et 1 ballon crevé » . La fragilité des maillots de la Nati a donc plus intéressé la presse portugaise que le match en lui-même. Une rencontre, pour Record, où « Tout est bien qui finit bien » avec la qualification de la Suisse et la première place du groupe pour la France.

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