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France-Suède : demain c’est loin
Trois jours après sa démonstration de force au Portugal, l'équipe de France retrouve la Suède pour un match sans grand enjeu sportif pour boucler l'année 2020 et sa phase de poules de Ligue des nations. Et peu importe le résultat, Didier Deschamps sait déjà qu'il pourra compter sur ses troupes pour l'Euro à venir.
Pour les Bleus, c’est déjà la fin d’une drôle d’année, et celle-ci n’aura même pas duré un trimestre. Le 5 septembre dernier est loin et proche à la fois : ce soir-là, l’équipe de France avait retrouvé la compétition contre la Suède après dix mois de sevrage, à Konya. Et elle s’était imposée grâce à un coup de billard signé Kylian Mbappé dans une rencontre de reprise tristounette. Moins de trois mois plus tard, le contexte sanitaire est resté le même, mais les Français ont fait en sorte que leurs retrouvailles avec ces mêmes Suédois se transforment en un nouveau match sans grand enjeu après un succès de prestige au Portugal, samedi soir. « Il n’y aura pas de décompression, a prévenu Hugo Lloris en bon capitaine à la veille de connaître une très probable 118e sélection. C’est important de savourer notre belle victoire au Portugal, mais la défaite contre la Finlande nous a rappelés à l’ordre. L’objectif maintenant sera de finir cette année civile sur une bonne note face à une équipe de Suède qui aura quand même l’ambition d’éviter une relégation en Ligue B de cette compétition. Quand on porte le maillot des Bleus, on a la responsabilité d’être performant et de gagner, même si la qualification est déjà assurée. » Place à la dernière tournée des patrons.
L’avant-dernière impression est la bonne
Ce n’est pas un hasard si Didier Deschamps est arrivé de bonne humeur, lundi soir, au moment de se présenter face à la presse pour discuter de ce match contre la Suède. Comme ses cadres, le sélectionneur est sorti détendu et renforcé par la prestation des Bleus au Stade de la Luz, trois jours après une défaite pour du beurre contre la Finlande. Après avoir titularisé 21 joueurs différents sur ces deux dernières rencontres, le taulier a surtout rappelé qu’il n’avait pas d’autres choix que de bosser des systèmes par cycles : « Je ne fais rien au hasard, il y a peu de temps entre les séquences et je pars du principe que lors d’un stage, il faut travailler de la même façon sachant qu’on a peu de séances. C’est bien de rester sur un schéma identique. »
Comprendre, la Suède devrait faire face au fameux 4-4-2 hybride version Mondial 2018 qui a encore fait ses preuves à Lisbonne ce week-end. « Le sélectionneur et le staff ont mis en place plusieurs dispositifs tactiques pendant ce tournoi. C’est bien de tenter plusieurs formules, a confirmé Lloris. Pour le match au Portugal, nous sommes revenus à un schéma plus classique, et ça a marché parce qu’on a bien la bonne énergie sur le terrain comme dans le vestiaire. » Reste la question des hommes pour l’animer : N’Golo Kanté est suspendu, Corentin Tolisso est rentré à Munich, Adrien Rabiot et Anthony Martial sont incertains. Une chose est sûre, Kylian Mbappé devrait pouvoir grignoter du temps de jeu. Sans avoir à effectuer un turnover aussi important que face à la Finlande, Deschamps devrait opter pour un savant mélange pour éviter un deuxième couac d’affilée à la maison.
Force collective
Pour cette dernière sortie, il y aura les enjeux individuels : les cadres devront encore assumer leur statut pendant que les seconds couteaux auront une nouvelle occasion de marquer des points dans l’optique de ne pas rester à quai en mai. Au niveau collectif, il s’agira juste de terminer l’année sur une belle image pour ne pas passer quatre mois à ruminer. Mais au fond, à quoi servent les grandes projections ? La vérité de ce soir ne sera pas celle du printemps, et une nouvelle bouillie tricolore au Stade de France ne pourra pas être analysée à travers le prisme de l’Euro à venir. « Il n’y a pas de dernière carte à jouer, a balayé DD. Ceux qui sont là sont amenés à pouvoir débuter, et ils ont tous l’intérêt d’être performants, mais ce n’est pas ce qui va leur garantir une place en mars. Il y a de la concurrence et il n’y a rien d’établi. »
Avant de conclure : « Ce match n’a pas l’importance de celui de samedi, mais je vous fais confiance, vous allez juger les prestations individuelles et celle collective. Personne ne pourra nous enlever ce qu’on a fait il y a trois jours, mais il y a cette dernière impression à laisser. » Et peu importe qu’elle soit bonne ou mauvaise, la force collective dégagée au Portugal est venue rappeler que cette équipe de France n’avait pas perdu la recette russe et qu’elle fera partie des grands favoris l’été prochain. Demain, c’est loin. Mais vivement 2021.
Par Clément Gavard