France-Lituanie, la théorie du chaos

Raymond a fait dans la satisfaction du besoin immédiat. Tout au long du match. Un peu à tort et à travers. En dépit d’une logique sur le long terme. En dépit de toute forme de logique, et ce, dès le coup d’envoi. Puisque ça a pas mal marché chez eux, on va pas se faire chier la bite, on prend les mêmes et on recommence.

La recherche de l’attelage parfait devant, on verra ça plus tard. Satisfaction du besoin immédiat. Alou Diarra pour Toulalan. Diaby avait qu’à pas se blesser. Peguy reconduit, Karim éconduit. Il est sympa, Luyindula, mais ce serait tout de même pas mal de voir les meilleurs associés. Sauf que, on verra ça plus tard, satisfaction du besoin immédiat.

Au moins, le schéma en 4231 est toujours là. Gourcuff meneur, se balade sur toute la largeur pour apporter le liant ; Ribéry, à droite, est percutant sur chaque prise de balle ; Henry, devant, joue tout de même à gauche ; Lassana, en six, est sérénissime à la récupération ; Lassana, en huit, n’organise pas moins bien le jeu que Toulalan ; Alou, en six, est en dessous de son homonyme ; Alou, en huit, est en dessous de son homonyme.

Les deux latéraux montent très haut. La France passe souvent par le côté de Patrice Evra, Ribéry et Henry oblige. Ces deux-là se marchent un peu sur les pieds et reviennent surtout percuter dans l’axe.

A droite, le jeu est plus large, avec le jeu tout en déviations et pertes de balle de Luyindula et les montées de Sagna, auteur de quelques bons centres. Mais l’Équipe de France a globalement tendance à trop tricoter, Gourcuff donne ainsi l’impression d’en faire un peu trop, mais surmonopolise le ballon.

Le milieu de terrain français a vraiment de la gueule et récupère tout. Même sans Toulalan. D’ailleurs, pour le remplacer, le choix d’Alou Diarra est un peu discutable. A sa place, un Nasri aurait sans doute apporté un soupçon de technique non négligeable en pareille situation de domination… Paraît qu’il était malade. Mais, satisfaction immédiate, Raymond doit justement se dire que c’est grâce à ses deux milieux défensifs que la récupération est plus qu’assurée, et effectivement, la récupération est plus qu’assurée.

Mainmise sur le match. Mais l’Équipe de France ne parvient pas à se créer une seule véritable occasion face à une équipe lituanienne venue résister. Alors, satisfaction immédiate, recherche du résultat, Domenech ne s’emmerde pas et sort Gourcuff pour Benzema. Rim-K vient jouer à droite et apporter plus de percussion. Peguy se retrouve meneur, alors qu’il était tout de même plutôt naze. D’ailleurs, le voilà qui sort pour Gignac, histoire de marquer, satisfaction immédiate oblige.

Attaque Ribéry, Henry, Benzema, Gignac. Oulà. C’est le bordel. La théorie du chaos. On comprend plus rien, on ne sait plus qui joue où. C’est vraiment le bordel là. Comme nous, les joueurs se demandent où ils jouent. Enfin surtout Henry, les autres, Gignac, Ribéry et Benzema, ne sont pas du genre à se poser de questions.

On va dire que c’est Ribéry le meneur, Henry sur la gauche, Benzéma sur la droite et Gignac devant, mais rien n’est moins sûr. Rien à péter. Satisfaction, Ray Charles, immédiate, a craqué, lâché les chevaux, et hue, à la course du résultat, quitte à faire tout et n’importe quoi.

Dans ce match, il y a quand même eu Luyindula titulaire puis Luyindula meneur de jeu, puis une attaque Benzema Henry Gignac, la foire. Pas le premier avril pour rien. Manquait plus que l’entrée d’Hatem Ben Arfa. Dommage, la France a marqué, sur une superbe contre-attaque menée par Benzéma, passe pour Henry, centre pour Gignac, remise pour Ribéry, but. Ouf. Du chaos a au moins émergé un but, on verra plus tard pour la structure.