France – Féroé 5-0: oui, mais…
Mar-quer-le-plus-de buts-pos-sibles. Voilà tel était le contrat à remplir pour l'Equipe de France, et le contrat est rempli. 5-0, bien joué. Las (rien à voir avec Diarra), la Serbie a battu la Roumanie sur le même score. La France jouera donc les barrages.
Dès le début de la régate, l’Equipe de France met la pression sur les Iles Féroé. Possession de balle dans le camp adverse et rôles bien définis. Les centraux, Abidal et Gallas, verrouillent. Les latéraux, Evra et Sagna, prennent les flancs. Les milieux défensifs se partagent l‘axe et les tâches, Toulalan ratisse, Diarra organise. Les milieux excentrés, Henry et Govou, viennent percuter. Anelka joue en neuf et demi, et Gignac poireaute devant. Les Bleus ont d’entrée de jeu des occasions franches, avec une frappe d’Anelka dans le soupirail du gardien comme dit Jean-Mimi, et une de la Toul sur le poteau. La France utilise un peu trop de longs ballons et ne cherche pas assez les intervalles dans le jeu à terre. Thierry et Sid, censés animer le jeu sont pour le moment trop discrets. A la quinzième, on n’a toujours pas vu l’éternel Lyonnais. Remarque, on n’a toujours pas vu Mandanda non plus. Car la France surdomine. Anelka fait plaisir à voir dans ce rôle de meneur de jeu. Le salut, enfin l’ouverture du score, viendra plus probablement de lui que des centres qui n’amènent pas grand chose, à part des mains non sifflées. C’est cool, ça donnera du grain à moudre à Raymond en cas de naufrage…
Pour l’instant, tout va bien, Henry fait des retournés, ne reste plus qu’à mettre ce satané premier but. Les Bleus se précipitent un peu trop. Au lieu de chercher à avoir les plus belles actions possibles, ils cherchent à en avoir le plus possible. Pour une équipe à ce point techniquement au-dessus de son adversaire, la construction laisse à désirer. Alors ça tente des frappes, comme celle de Sid, qui vient s’échouer pile poil sur l’arête. La France commence à se montrer impatiente et moins organisée. Alors les Iles Féroé en profitent pour sortir un peu de leur camp. Et croire à leur chance. D’ailleurs, sur une balle sortie en touche, leur numéro 6, Rogvi Jacobsen, colle un petit taquet à Domenech histoire de récupérer la gonfle le plus vite possible. Mais l’Equipe de France reprend vite le contrôle des opérations, et finit par être récompensée de ses efforts. A gauche, Henry trouve Anelka proche de la surface. Nico percute et passe à Gignac, dos au but, pivot, et but pourri, mais but quand même. L’essentiel est fait, le premier but marqué. Comme on s’en doutait, une fois le premier rentré, le second allait venir sans doute plus vite. Gignac contrôle un dégagement de Steve, et part seul au but, accélération plein axe (sur laquelle on voit davantage la lenteur des défenseurs nordiques que la vitesse du Toulousain) et croisé du droit. 2-0. Marquer-le-plus-de-buts-pos-sibles qu’on a dit. Mi-temps.
La seconde reprend sur les mêmes bases. Domination française. Frappe d’Anelka trop croisée. Jeu sur les côtés. Percussions. Volonté, mais un léger manque de qualité technique. Corner. Centre de Thierry Henry, dévié, tête de William Gallas. But pour l’Equipe de France. De la tête sur un centre, incroyable. Vraiment, tout va bien ce soir. Sauf que pendant ce temps, la Serbie a gagné 5-0 contre la Roumanie. Ce sera les barrages pour l’Equipe de France. Too Bad. Mais bon, on ne va pas refaire l’histoire. Le match continue, enfin se termine, tranquille. Entrées de Momo Sissoko et de Malouda, pour Toulalan et Govou. Henry passe à droite. Entrée de Benzema. Juste le temps qu’il faut, un quart d’heure, pour montrer son indéniable supériorité sur Gignac. Le jeu s’en ressent.
Un petit but de Nico, pour le geste. 4. Puis 5-0, sur une action individuelle de Karim. Voilà. Le contrat est rempli mais la manière pas suffisamment convaincante pour changer quoique ce soit à ce qui a déjà été tant bien que mal mis en place. Une fois Gourcuff de retour, l’Equipe de France reviendra au 4231 de circonstance. Govou a fait un bon match mais n’a pas pour autant montré assez de choses pour revendiquer la place qui revient à Ribéry, celle de milieu droit (Francky, arrête de râler et de vouloir jouer à gauche, merci, tu sais bien que la place est de toute façon pour Titi, la tienne est à droite, tout le monde le sait). La seule interrogation reste le poste d’avant-centre. Gignac a marqué un doublé, donc des points, mais Anelka a très, très bien joué et l’entrée de Benzema a incontestablement fait du bien à cette équipe. Équipe qui jouera donc les barrages pour se qualifier pour la prochaine Coupe du Monde. Comme un arrière-goût de gâchis.
Par
