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Magnétique Akliouche

Par Gnamé Diarra

Révélé sur le tard, Maghnes Akliouche, 22 ans, est une des pépites de l’AS Monaco. Discret en dehors des terrains, mais brillant sur le rectangle vert, ce milieu offensif polyvalent commence à se faire un nom. Formé à l’US Torcy, passé par Clairefontaine, il est aujourd’hui une des pièces maîtresses du dispositif d’Adi Hütter et une valeur sûre chez les Espoirs français. Entre patience, intelligence de jeu et performances décisives, Akliouche trace doucement son chemin, prêt à écrire son histoire.

Magnétique Akliouche

Il a un nom qui claque, une petite touffe brune et des yeux bleus perçants. Pourtant, Maghnes Akliouche, 22 ans, est un joueur plutôt discret. « C’est de famille. On est tous un petit peu pareil », explique Rachid Akliouche, son père. Il ne parle pas beaucoup, est assez réservé, parfois jusque dans le vestiaire. « Maghnes, son terrain d’expression, c’était le rectangle vert », assure Stéphane Nado, son entraîneur quand il évoluait avec la réserve de Monaco durant la saison 2020-2021. « En match, il parle, il dirige et est capable d’emmener les gens avec lui par le volume qu’il a, de haranguer ceux qui ne font pas les courses et de les secouer si ça ne va pas dans son sens », complète Eric Laclef, son éducateur à l’US Torcy en U13, avant de résumer : « Il voyait le jeu avant les autres. »

Du 93 à Monaco : un chemin bien connu

Ses premiers ballons, Maghnes Akliouche les a touchés en Île-de-France. Né à Tremblay-en-France (93), le jeune garçon a grandi à Rosny-sous-Bois et découvert le foot au Villemomble Sports avant de poursuivre à l’US Torcy, en Seine-et-Marne. « On est une famille très passionnée par le football, à commencer par moi-même, présente le paternel. Tout petit, je l’emmenais au parc et il s’entraînait déjà à faire des gestes techniques. » Ses joueurs préférés ? Zidane, Iniesta et Ronaldo. Le jeune Maghnes est un peu frêle mais malgré son gabarit, il a toujours su mettre à profit sa finesse technique et son intelligence tactique au service de son poste de milieu de terrain. « C’était quelqu’un qui ressentait cette notion de déséquilibre dans le un-contre-un et qui aimait les jouer », explique Stéphane Nado.

Très tôt, il est testé dans un rôle de meneur de jeu ou de soutien de l’attaquant, comme en tant qu’ailier droit. C’est d’ailleurs à ce poste qu’il joue son premier match de Ligue des champions contre le FC Barcelone, sous le maillot de l’AS Monaco, le 19 septembre dernier. À la 16e minute, Vanderson adresse une belle diagonale au frisé qui repique dans l’axe sur son pied gauche avant de conclure en trompant Ter Stegen au ras du poteau. Le premier but de sa carrière dans la compétition reine et une jolie manière d’ouvrir son compteur de la saison, auquel il faut ajouter deux passes décisives en huit matchs. « C’est une fierté de se dire que, finalement, il peut se mesurer à des grands. Dès qu’il y a un gros match, contre Marseille, Paris ou Barcelone, par exemple, c’est là qu’on le voit, réagit son père. On se remémore tout le travail qui a été fait, ça n’a pas toujours été facile. » Comme toutes ces fois où il a fallu emmener le gamin jouer « sous la pluie, ou par 0 degré ».

Le thermomètre est bien plus clément du côté de Monaco, où il a débarqué en 2017. La destination a été mûrement réfléchie. D’abord, peu étaient ceux qui croyaient en ses capacités à entrer à l’INF Clairefontaine. Lorsqu’il y arrive, il continue à jouer avec Torcy le week-end. Il commence alors à être suivi par différents clubs, qui ne proposent rien de concret. Le club de la Principauté avait la proposition la plus séduisante. « On le faisait jouer dans une configuration qui pouvait se rapprocher de ce qu’ils voulaient mettre en place », explique Eric Laclef. Maghnes ayant toujours été un élève très sérieux, sa scolarité a bien évidemment été prise en compte par son futur club. C’était un très bon élève, ses professeurs disaient de lui qu’il était « un moteur de la classe » et ses parents ont toujours insisté là-dessus. Le cadre de vie a aussi beaucoup joué dans ce mariage heureux. « Il était loin de nous, on s’est dit qu’il valait mieux un endroit avec le moins de stress possible, justifie Rachid Akliouche. Au niveau morphologique, il était un peu en retard, ce n’était pas facile. On savait aussi que ça serait un club qui lui laisserait le temps de grandir. D’autres clubs auraient peut-être été moins patients. »

Libéré, délivré : merci les Bleuets

Alors que les joueurs explosent de plus en plus tôt, à l’image de son propre coéquipier Eliesse Ben Seghir, 19 ans, Maghnes Akliouche, lui, commence « seulement » à se révéler, à 22 ans. À Monaco, il a pu faire ses armes avec la réserve en National 2, avant d’intégrer l’effectif pro lors de la saison 2021-2022. S’il n’avait « pas forcément les qualités de vitesse comme des excentrés normaux », d’après Nado, il compense par une « vitesse de perception qui lui permet de s’adapter un peu partout sur le secteur offensif ». Des caractéristiques qui font de lui un joueur altruiste, tourné vers la passe, parfois trop. « Il a progressé dans sa volonté d’aller plus vers le but et de finir les actions. On le voit beaucoup plus dans la surface », continue le formateur monégasque.

Maghnes, c’est le garçon dont on reconnaît l’efficacité quand on est son entraîneur et qu’on l’a avec nous au quotidien.

Eric Laclef, son éducateur à Torcy

Devant sa télévision pour le match contre le Barça, Eric Laclef a également constaté cette progression au moment de son but : « Au moment où il démarre, je sais qu’il va aller au bout de cette action alors que l’année dernière, sur la même situation, je pense qu’il fait une passe dès le début. » Par sa personnalité, il a pu parfois un peu s’oublier. « Il pensait qu’il devait se contenter de faire briller les autres. Je pense qu’il a dû être libéré et très bien accompagné chez les Espoirs par Thierry Henry qui a dû lui faire comprendre qu’il pouvait aussi marquer des buts et dribbler, et pas seulement délivrer des passes décisives », analyse Eric Laclef. Pour lui, si Akliouche est longtemps passé sous les radars, c’est justement parce qu’il œuvre dans l’ombre pour le collectif. « Maghnes, c’est le garçon dont on reconnaît l’efficacité quand on est son entraîneur et qu’on l’a avec nous au quotidien », vante l’ex-éducateur à l’US Torcy.

Et ce n’est pas Thierry Henry qui dira le contraire. Lors des Jeux olympiques de Paris, si le gaucher n’a pas été titulaire à tous les matchs, sa présence dans l’équipe ne relevait en rien du hasard. C’est en octobre dernier qu’il est appelé pour la première fois avec les Espoirs. En conférence de presse, l’ex-sélectionneur des Bleuets confiait apprécier « la façon dont il presse, dont il veut toujours la balle, son activité, son envie, son attention ». Mais aussi, sa capacité à « se tourner, aller vers l’avant, faire la dernière passe, tirer du droit (son mauvais pied, NDLR). ​​Il ne parle pas beaucoup, mais il parle beaucoup avec la balle. Il dégage quelque chose. Si tu lui donnes une minute, deux minutes, il sera à fond. Et il joue pour l’équipe, c’est important aussi. » Un jeune qui marche à la confiance, qui profite de chaque minute pour montrer de quoi il est capable et qui sait rendre ce qu’on lui donne : la médaille d’argent et son but en finale olympique peuvent en attester.

Un avenir en Bleu ?

Pourra-t-il briser sa chrysalide pour s’envoler définitivement avec les plus grands ? Il faudra voir avec qui : ce Franco-Algérien, issu d’une famille originaire de Raffour, en Kabylie, peut toujours choisir les Fennecs. Cependant, la revue d’effectif opérée par Didier Deschamps, en quête de réoxygénation de son groupe, ainsi que les convocations chez les A de ses copains d’olympiades Michael Olise et Manu Koné peuvent lui donner de sérieux motifs d’espoir. Encore buteur face à Chypre vendredi, le garçon sait répondre aux rendez-vous, qui ne demandent qu’à être fixés. « La Coupe du monde, ce n’est pas pour tout de suite. Il vaut mieux qu’il soit appelé quatre mois avant, que maintenant pour disparaître après », freine Laclef.

De la patience, certes, mais les attentes autour de lui n’en sont pas moins élevées. Avec une prolongation jusqu’en 2028, l’AS Monaco mise sur lui et cette saison devrait lui permettre de franchir un cap. « Ses temps de jeu sont très intelligemment planifiés et calculés, sa progression est linéaire », félicite Eric Laclef. Une gestion idéale tant par le club que la famille, qui a toujours su rester à la bonne distance. « On ne s’est jamais plaint. Qu’il jouait ou pas, on les laissait travailler. Aujourd’hui, on voit que ça a été une bonne chose pour nous et pour Monaco », explique le papa. À propos de son prénom, il détaille : « Maghnes ? C’est un prénom berbère. Ça désigne un homme de lettres, celui qui écrit ». Ça tombe bien, les plus beaux chapitres n’attendent qu’à l’être.

Dans cet article :
Monaco va devoir composer sans Balogun ces prochaines semaines
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Par Gnamé Diarra

Tous propos recueillis par GD, sauf mentions

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