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Au fait, il y a les Bleues qui jouent

Par Tom Binet
4 minutes

Deux semaines après leurs homologues masculins, les filles de l’équipe de France concluent une année 2024 agitée ce mardi soir, avec une belle affiche face aux championnes du monde espagnoles. Dans l’indifférence générale, ou presque.

Au fait, il y a les Bleues qui jouent

Certains s’imaginaient peut-être profiter de cette semaine sans coupes d’Europe pour faire autre chose de leur mardi soir. Et pourtant, cette soirée sera l’occasion du dernier match de l’année pour une équipe de France. Les filles de Laurent Bonadei accueillent en effet l’Espagne à Nice, dans un amical qui a tout du match au sommet, sur le papier. Pourtant, cette trêve n’est qu’une nouvelle occasion pour les Bleues de constater le manque d’engouement récent autour de leurs rencontres, même quand les adversaires sont championnes du monde en titre.

Sous affluences

Samedi, le stade Raymond-Kopa d’Angers a tristement inscrit son nom sur les tablettes avec l’une des pires affluences de la décennie écoulée. À peine plus de 5000 personnes sont ainsi venues assister à la victoire d’Eugénie Le Sommer et sa bande face au Nigeria – quand deux semaines plus tôt Ronaldinho en rassemblait trois fois plus pour un match de charité dans le même stade. Le chiffre promet d’être à nouveau famélique ce mardi à Nice, L’Équipe estimant qu’environ 8 000 spectateurs devraient faire le déplacement dans une Allianz Riviera qui peut en contenir plus de 35 000. Manque d’entrain global pour la sélection, comme ont également pu l’observer les Bleus de Didier Deschamps ces dernières semaines ? Choix de stade douteux de la part de la fédération, sachant notamment que l’enceinte azuréenne peine même à faire le plein pour les matchs de l’OGCN ? Toujours est-il que le constat n’est guère reluisant.

Cette réalité n’est pas propre aux Bleues, Aitana Bonmatí et ses coéquipières ayant fait le déplacement dans l’Hexagone en sachant que ce n’est pas ce match qui fera lever les foules de l’autre côté des Pyrénées. Elles pourraient toutefois être surprises de jouer dans un stade sonnant aussi creux, elles qui sont habituées à évoluer dans des enceintes plus petites pour éviter ce genre de désagrément. Ce contexte ne décourage pourtant pas Laurent Bonadei. « L’affluence n’était pas exceptionnelle à Angers, mais je tiens quand même à remercier les personnes qui sont venues parce qu’elles ont donné beaucoup de voix, a tenu à saluer le sélectionneur après la rencontre devant la presse. Mais on est dans une période post-Jeux olympiques, dans une période hivernale où il y a aussi beaucoup de matchs des garçons. Il faut faire en sorte que les gens qui ne viennent pas puissent se dire : “On a peut-être raté quelque chose, un beau spectacle, un déplacement en famille, une bonne soirée à passer.” Et puis de voir une équipe qui a le sourire, qui a envie de jouer. »

Le jeu face à la morosité

Voilà peut-être la meilleure arme pour combattre cette morosité ambiante : le jeu proposé. C’est aussi là l’enjeu de cette série de matchs amicaux disputés au cœur de l’automne : permettre à Bonadei et son staff de commencer à construire leur projet, tout en tournant la page d’une année agitée. Avant les Jeux, 2024 avait d’ailleurs débuté par un Final Four de Ligue des nations achevé par une défaite en finale contre… les Espagnoles. Dix mois plus tard, l’échec des JO et cette énième élimination en quarts de finale d’un tournoi majeur pèse lourd dans la perception de la sélection.

Ce choc face à l’Espagne peut-il être l’occasion rêvée de convaincre les sceptiques, à travers le spectacle proposé ? « (Je suis adepte d’)un jeu de possession avec l’utilisation de la largeur, avec des permutations, du mouvement perpétuel. Et puis une équipe qui s’installe haut chez l’adversaire pour oser rentrer dans la surface, prendre des risques », nous affirmait Bonadei le mois dernier, interrogé sur ses ambitions tactiques. Et pour cela, quelle meilleure inspiration que la Roja ? « Je dirais que l’Espagne a montré que dans la conception du jeu, la préparation des attaques, elles avaient un certain savoir-faire, assurait-il encore.Maintenant, je crois que c’est important qu’on ait notre propre identité de jeu. » Des promesses suffisantes pour reconquérir les cœurs ?

Dans cet article :
La France termine son année par une lourde défaite contre l’Espagne
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Par Tom Binet

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