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France-Croatie : A Real Pain
Défaits en Croatie jeudi (2-0), les Bleus doivent ce dimanche soir effacer leur retard, mais surtout la vilaine impression laissée à Split.

Un France-Ukraine sans l’enjeu, et sans Mamadou Sakho. Voilà comment synthétiser l’affrontement qui attend nos Bleus ce dimanche (20h45), au Stade de France. Là où les Tricolores de 2013 avaient retourné la Zbirna et gratté, au culot, leur invitation pour le Mondial brésilien : une soirée de novembre qui avait fait date et lancé, pour de bon, la grande aventure de Didier Deschamps avec son tablier de sélectionneur. Onze ans et demi plus tard, aucun joueur n’a survécu, mais le boss est toujours là, malgré le temps, les accomplissements, mais aussi les mélodrames, la gronde populaire et les débâcles. La dernière a d’ailleurs eu lieu il y a trois jours, à Split, où Luka Modrić et ses élèves ont dansé sur l’équipe de France (2-0).
Pas sympa de la part des Croates d'avoir gâché les vacances des Bleus à Split.https://t.co/ZVviCap1gF
— SO FOOT (@sofoot) March 21, 2025
Maintenant, la mission est moins d’aller chercher le Final Four d’une coupe en bois – déjà remportée en 2021, qui plus est – que d’éviter aux supporters français un passage sur le divan à la sortie de cette trêve internationale. Car si Deschamps, avec son football de braconnier, a longtemps acheté son répit en exhibant son bilan dans les grandes compétitions, le dernier Championnat d’Europe – bouclé dans le dernier carré, presque par accident – a peut-être été celle de trop. Depuis, la sélection avait retrouvé un peu de peps (sans Kylian Mbappé, tiens), mais la bouillie livrée au stade Poljud a provoqué de très mauvais flashs à tout le monde. Ce naufrage a rappelé que les Bleus n’avaient pas encore totalement remplacé Raphaël Varane derrière, manquaient de sexytude dans l’entrejeu et étaient prisonniers des humeurs de Kyks sur le front – quand ce dernier ne reste pas bouder à Madrid.
Et puisque le capitaine occasionnel est un joueur à stats, il ferait bien de s’attarder sur celles-ci. Un : malgré ses absences, les trois dernières défaites françaises ont eu lieu avec lui, contre l’Espagne (à l’Euro), l’Italie (le 6 septembre) et face aux Damiers, soit ses trois dernières titularisations. Deux : son mutisme avec le coq sur le cœur s’étend désormais à six rencontres. Une de plus, et le Bondynois connaîtrait sa plus longue crise en Bleu. Sa dernière réalisation était un penalty face à la Pologne, en Allemagne, avec le pif en vrac, et son dernier pion dans le jeu date de la réception du Luxembourg à Metz (3-0), quelques semaines plus tôt.
Croatie-couça
Samedi, sous les nuages de Saint-Denis, Mike Maignan et ses partenaires ont pris leur deuxième douche froide de la semaine, alors qu’ils renouaient avec une pelouse sur laquelle ils n’évoluent désormais qu’une fois par an – espérons que cette représentation sera plus glorieuse que la précédente, en novembre face à Israël, devant seulement 16 600 âmes et dans un climat bien pesant. Une heure avant l’entraînement, au pupitre, Aurélien Tchouaméni marchait sur des œufs : « Je ne vais pas vous mentir et vous dire que la motivation est la même à tous les matchs, c’est faux. La motivation peut varier, mais la détermination et la discipline, c’est le plus important. » Pour autant, le milieu du Real annonçait « beaucoup d’engouement » (on annonce un stade plein) et une ligne de conduite : « rester calme » d’abord, « mettre un peu plus de folie » ensuite. Deschamps, lui, a insisté sur « la justesse technique, à commencer par les sorties de balle ». À peu près tout ce que cette équipe n’a pas su faire dans les Balkans.
Quid du choix des hommes, pour ce deuxième round ? La Dèche a promis des changements, et avec Adrien Rabiot qui devrait être laissé au lave-vaisselle (mollet), on pourrait selon L’Équipe voir Manu Koné, Eduardo Camavinga, Theo Hernandez et Michael Olise dès le début de soirée. Rien de révolutionnaire, mais un peu de fraîcheur qui ne fera pas de mal, en sachant que passé la 60e minute, les yeux se dirigeront vers les bouclettes de Désiré Doué, qu’il serait triste de ne pas mettre au banc d’essai à l’occasion de ce rassemblement. Dans 90 minutes ou plus, on saura également si les éliminatoires de la Coupe du monde se joueront dans un groupe de quatre (avec l’Ukraine, l’Islande et l’Azerbaïdjan, en cas de qualif’ contre la Croatie), ou cinq (featuring la Tchéquie, le Monténégro, les Féroé et Gibraltar, dans le cas d’une élimination ce soir). Mais cela intéresse-t-il vraiment quelqu’un, au fond ?
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Par Jérémie Baron, à Saint-Denis
Propos recueillis par JB, à Saint-Denis