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France-Chili, en attendant les choses sérieuses
Trois jours après la claque face à l’Allemagne (0-2), les Bleus doivent rallumer la lumière contre le Chili, ce mardi soir au Vélodrome. Une question de fierté et pour se rassurer, un peu, à l’approche de l’Euro, sans oublier qu’une grande compétition est toujours une histoire à part, encore plus avec Didier Deschamps.
Les premiers nuages ont pointé le bout de leur nez dans un ciel que l’on imaginait plus bleu, ce week-end, avec la leçon infligée par l’Allemagne à l’équipe de France de Didier Deschamps. La défaite a été accompagnée de nombreuses interrogations et a semé des graines de doutes sur la route de l’Euro, même si on ne saura que dans trois mois si ce trou noir dans un match qui comptait pour du beurre voulait dire quelque chose. Il faudrait prendre tout cela trop au sérieux pour considérer que la réception du Chili, ce mardi soir à Marseille, se présente comme une occasion de se racheter et de se rassurer. Un peu quand même, c’est vrai, mais cette sélection ne se gargarise plus d’être la championne du monde des amicaux et a pris l’habitude de passer totalement à côté de son sujet une fois de temps en temps (la Ligue des nations en 2022, la défaite contre la Finlande en 2020, la claque en Turquie en 2019 ou encore le revers face aux Pays-Bas en novembre 2018, quelques mois après le sacre en Russie). Elle n’a en revanche plus perdu deux matchs d’affilée depuis juin 2015, contre la Belgique (3-4) et l’Albanie (0-1). Un nouvel échec face au Chili d’Alexis Sánchez ferait tache et nourrirait un peu plus les débats à l’approche de l’Euro.
Warning et conscience
Il n’est pas question de minimiser la gifle allemande, ni d’en faire un drame national. L’ère Deschamps raconte la même chose depuis dix ans : seule la compétition compte, le reste ne ressemble qu’à un passe-temps, en tout cas pour ceux qui regardent les matchs. La preuve en quelques mots prononcés par Kylian Mbappé : « On a joué deux fois contre les Allemands en match amical, on a perdu. Moi, depuis que je suis en équipe de France, on les a joués trois fois dans des rencontres officielles et on n’a jamais perdu. » Le Parisien a tout de même assumé un « leadership défaillant » et partagé le constat d’une équipe « totalement dépassée sur pas mal d’aspects ». « C’est comme des warnings, a continué le capitaine des Bleus, expliquant qu’il ne serait pas devenu devant la presse s’il y avait eu victoire. Les matchs amicaux, ça donne des indications, mais il n’y a pas de vérité absolue. »
Ces Bleus doivent quand même une revanche à leur public, après avoir récolté les sifflets lyonnais ce samedi soir. Il n’y a rien de mieux que le Vélodrome (« l’un des stades les plus chauds en France », a dit Mbappé), ses bonnes ondes et ses bons souvenirs récents pour rappeler que l’équipe de France ne prend pas les choses à la légère. « On a l’objectif de montrer une réaction demain, a posé le capitaine des Bleus à la veille de rencontrer un Chili en petite forme. On ne peut pas changer ce qui s’est passé, mais on peut changer ce qui va se passer demain. Il faut prendre conscience que ce qu’on a fait n’est pas suffisant. » En parlant de changements, Deschamps devrait en opérer plusieurs, le sélectionneur ayant rappelé « son objectif de voir un maximum de joueurs sur ces deux matchs », en se montrant encore mystérieux sur l’état physique de ses joueurs.
Mike Maignan devrait ainsi faire son retour dans les bois ; Jonathan Clauss occuper le couloir droit ; Ibrahima Konaté et William Saliba postulent une place en charnière ; Eduardo Camavinga et Youssouf Fofana au milieu ; et Olivier Giroud pourrait se retrouver titulaire, comme Randal Kolo Muani. « L’important, c’est la force collective », a insisté Deschamps, fidèle à lui-même face à la presse. Le technicien sait parfaitement que le rassemblement de mars n’est pas la priorité de nombreux joueurs, encore engagés en Ligue des champions ou à la lutte pour les premières places en championnat. Il y aura des points à marquer, des places à gagner, puisque ce France-Chili, « une opposition différente » (Deschamps), sera le dernier rendez-vous des Tricolores avant l’annonce de la liste pour l’Euro, attendue à la mi-mai. Il sera alors temps de se projeter sur les matchs qui comptent.
Par Clément Gavard