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France-Canada : Les Bleus en répétition générale
Face à un Canada loin d’être flamboyant, les Bleus doivent régler au mieux les derniers détails et planter le décor, à huit jours de leur entrée dans l’Euro. Charge à chacun de trouver son meilleur rôle avant de rallier l’Allemagne.
C’était il y a bientôt trois ans : le plus gros échec de l’ère Deschamps dans un tournoi majeur. Championne du monde en titre, l’équipe de France s’écroulait inexplicablement face à la Suisse en huitièmes de finale de l’Euro, et quittait le tournoi prématurément. Dans huit petits jours, Kylian Mbappé et ses copains lanceront la campagne de la rédemption sur la scène continentale, face à l’Autriche, avec un seul objectif en tête : effacer la triste soirée de Bucarest. Mais avant de commencer les choses sérieuses, les Bleus ont encore quelques réglages à effectuer ce dimanche soir à Bordeaux, face au Canada.
Séance de questions-réponses
Si l’on connaît officiellement les 25 acteurs après l’envoi de la liste officielle ce samedi, plusieurs rôles restent à attribuer avant le grand spectacle. À son aise face au Luxembourg après deux ans sans la moindre apparition en sélection, N’Golo Kanté va-t-il commencer la compétition dans un rôle de titulaire ? Aurélien Tchouaméni peut-il disputer ne serait-ce que quelques minutes pour ne pas débarquer sur le sol allemand à blanc ? Auteur d’une belle entrée mercredi soir, Bradley Barcola peut-il bouleverser la hiérarchie établie en attaque, tout comme William Saliba derrière ? Autant d’interrogations qui devront trouver de premiers éléments de réponse dans cette dernière répétition.
Sur le plan tactique également, Didier Deschamps doit encore trancher, dans plusieurs domaines. À commencer par le positionnement de Kylian Mbappé, qui pourrait se retrouver en pointe puisque ni Marcus Thuram ni Olivier Giroud ne donnent pleinement satisfaction actuellement. « Pour chaque joueur, le but est de faire en sorte de le mettre dans les meilleures conditions. Lui est censé être le plus décisif de tous. Plus il sera frais et proche de la surface de la réparation adverse, mieux ce sera pour nous », glissait la Dèche samedi dans un entretien pour la presse régionale.
La 𝐩𝐡𝐨𝐭𝐨 𝐨𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐞𝐥𝐥𝐞 des Bleus pour l’𝐄𝐔𝐑𝐎 𝟐𝟎𝟐𝟒 ! 🇫🇷📸#BleuCollectif pic.twitter.com/Y6lGvOYpTZ
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) June 8, 2024
Un autre sujet a également fait irruption mercredi soir à Metz, avec le recentrage de Jules Koundé pour amener l’équipe à relancer avec une base de trois joueurs. « Vous pouvez, avec une même idée de départ, avoir une situation différente. On doit être moins prévisible, se justifiait Deschamps samedi devant la presse. En défense, c’est une option de sortir à trois et cela tient aussi des caractéristiques de (Theo) Hernández. C’est plus compliqué pour l’adversaire de venir nous chercher. » Plus adepte d’une défense solide sur ses appuis – en atteste le titre glané en Russie avec quatre centraux de formation alignés –, le sélectionneur se laissera-t-il partir au combat avec des latéraux plus offensifs comme Hernández et Jonathan Clauss ? L’identité du dernier larron choisi dans l’entrejeu dira également beaucoup des aspirations de cette équipe de France avant tout portée sur la gagne, quitte à abandonner l’enthousiasme et les émotions.
La préparation, un bon indicateur, vraiment ?
Après avoir disposé du Luxembourg en toute décontraction, les Bleus voient désormais débarquer un Canada désossé par l’un de leurs futurs adversaires à l’Euro : les Pays-Bas. L’occasion de se donner quelques éléments de comparaison avant le choc du groupe D, le 21 juin à Leipzig ? Pas vraiment, car si de mauvais résultats lors des matchs amicaux précédant un grand tournoi peuvent laisser augurer des lendemains qui déchantent (la dernière défaite de l’EDF dans cette configuration remonte à 2010, contre la Chine), briller ne garantit en revanche pas grand-chose. En attestent les deux larges succès face au Pays de Galles et à la Bulgarie (3-0 à chaque fois) avant la déception de 2021.
17 – La France reste sur 17 victoires et 9 clean sheets face à des adversaires classés au-delà de la 60e place au classement FIFA, ses 2 plus longues séries face à ce type d'adversaires. Détente. pic.twitter.com/2ESekpFrdD
— OptaJean (@OptaJean) June 5, 2024
Terminer sur une bonne note et éviter un premier revers à quelques jours d’un grand tournoi sous l’ère Deschamps est donc conseillé. « On a de moins en moins de temps pour préparer les compétitions. Celle de 2018 était dure. Celle-ci était pas mal car on a eu deux ou trois jours intenses physiquement et on enchaîne directement par deux matchs, détaillait Antoine Griezmann ce samedi en conférence de presse. Le plus important est de te sentir bien physiquement. Tactiquement, on doit voir si on est au point, c’est la dernière fois où on peut tout mettre en place. » Même son de cloche du côté du sélectionneur quelques instants plus tard : « Le Canada est un adversaire qui a plus de répondant sur le plan physique. Il peut y avoir une partie de gestion, sachant qu’eux aussi sont en préparation pour la Copa América. » On ne sait donc plus vraiment qui est le sparring-partner de l’autre.
Par Tom Binet