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France-Bolivie : les Bleus se mettent à la Verde
À six jours d'un déplacement important en Turquie, l'équipe de France reçoit la Bolivie dimanche soir à Nantes avec un seul objectif : retrouver la forme.
En aventurier confirmé qu’il est, Didier Deschamps sait qu’une épreuve d’immunité se gagne avant tout grâce à une condition physique impeccable. C’est justement ce que ses gars viennent chercher dimanche soir, à Nantes, alors que le rideau a définitivement été tiré sur la saison de foot de clubs la nuit dernière. Ainsi, le chef de tribu avait prévenu en milieu de semaine : « Je ne suis pas là pour faire des tests. L’idée, c’est d’utiliser ce match de la Bolivie pour remettre sur pied les joueurs qui ont arrêté le 12 mai. » À comprendre : après deux semaines de repos relatif, il a fallu désencrasser les machines, retrouver « les sensations » et réinjecter l’esprit de compétition dans les têtes, car dans six jours, les Bleus ont rendez-vous en Turquie pour défendre leur première place du groupe H. Deschamps maîtrise cette routine depuis toujours. Le match à venir, l’entraînement, l’odeur du gazon, le château : du foot à l’état pur.
À quelques détails près : pour ce neuvième rendez-vous international de l’année, le sélectionneur est privé d’Hugo Lloris et Moussa Sissoko, occupés à disputer une finale de Ligue des champions ce week-end, mais aussi d’Olivier Giroud et N’Golo Kanté, qui ont seulement rejoint le groupe samedi après avoir remporté la finale de la Ligue Europa avec Chelsea. Alors, « ce sera différent » . Différent parce que ce match va permettre de tester de « nouvelles formules » . Différent parce qu’il a été placé à un drôle d’endroit sur le calendrier et que certains auront peut-être davantage les yeux scotchés sur un Dijon-Lens ou un épisode des Enquêtes de Morse. Pourtant, ce France-Bolivie mérite qu’on ne le laisse pas de côté.
La chance de Ben Yedder
Parce qu’on ne se prive jamais de regarder une épreuve de confort, d’abord, mais aussi parce que Raphaël Varane a parlé samedi de « responsabilités » , lui aussi. De passage face à la presse, le défenseur du Real Madrid a même joué les rabatteurs : « Nous sommes mobilisés. On ne prépare pas les vacances, on est là pour être performants. » Les Bleus ont donc encore la dalle et auront à cœur de sceller ce premier date historique contre la Bolivie, qui vient en France pour préparer la Copa América, par un carton. Pour monter son affaire, Didier Deschamps devrait faire un peu tourner les serviettes et Wissam Ben Yedder pourrait connaître sa première titularisation, plus d’un an après ses seules minutes passées en équipe de France (il était entré en jeu face à la Colombie, en mars 2018). La seule question dans cette histoire est la suivante : comment ?
Car si Deschamps a déplié samedi le profil de la gâchette de Séville, qui sort d’une saison à trente buts inscrits toutes compétitions confondues, on ne sait pas si Ben Yedder sera aligné aux côtés de Mbappé dans un 4-4-2 ou en soutien du joueur du PSG. Sur ce détail, le premier coach de France refuse de se formaliser : « Kylian peut jouer à tous les postes offensifs. Il peut être utilisé seul ou à deux, c’est une question d’animation. Il est évidemment plus dans la profondeur, la vitesse. Sur un côté, il se trouve dans des situations différentes que seul dans l’axe, où il est souvent dos au jeu. Dans ce cas, son jeu de tête pèse moins que celui d’Olivier, notamment sur les centres. Mais comme tout attaquant, il préfère l’axe, car on peut marquer plus de buts et faire moins d’efforts défensifs. »
Noces de perle
Pour le reste, on sait qu’Areola va débuter, que Digne va avoir une occasion d’enfoncer la concurrence sur son côté, que Tanguy Ndombele va profiter de l’absence de Kanté pour s’exprimer, mais aussi qu’il existe une bataille Coman-Lemar pour l’aile gauche tricolore. Il faut aussi s’attendre à voir Didier Deschamps donner un peu à manger aux nouveaux (Lenglet et Dubois) et peut-être tenter une formule différente après la pause. Pour le VRP du football national, ce match est surtout l’occasion de revenir là où il était arrivé ado, où tout a commencé et où il s’était même marié, il y a trente ans jour pour jour. Oui, Deschamps a du poids et peut offrir à madame un match contre la Bolivie pour célébrer des noces de perle là où la LFP n’a pas été capable de s’entendre avec la FFF pour décaler un barrage. Mais ça, c’est une autre histoire, assez éloignée de celle qui attend les Bleus dimanche soir : la conquête d’Istanbul commence maintenant.
Par Maxime Brigand