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Dembélé, côté pile
Au sein d’une attaque remodelée, Ousmane Dembélé a su se montrer décisif pour permettre à des Bleus souvent trop timorés devant ces derniers mois de trouver la faille. Le genre de prestation que l’on aimerait le voir réussir plus souvent.
Il restera comme l’un des symboles de cette trêve internationale aux deux visages pour l’équipe de France. Trois jours après une entrée en jeu très compliquée contre l’Italie, Ousmane Dembélé a cette fois été le leader offensif que Didier Deschamps attendait de lui, surtout après avoir laissé Kylian Mbappé, Antoine Griezmann ou encore Bradley Barcola sur le banc. Un moustique tel qu’on aimerait le voir plus souvent : à la fois insaisissable et saignant face au but.
Chapeau l’artiste
Face aux Belges, Dembélé a d’abord pris le temps de trouver ses marques dans le formidable outil de Décines. Un premier déboulé dans la surface classé sans suites, un double contact bien senti le long de son couloir droit pour ouvrir le champ à Mattéo Guendouzi et cette frappe repoussée par Koen Casteels à l’origine de l’ouverture du score de Randal Kolo Muani : son premier acte laissait déjà entrevoir quelques étincelles malgré certaines pertes de balle coupables. Des réglages poursuivis après la pause, l’ailier du PSG s’emmêlant d’abord les crayons dans la surface sur une bonne remise de Jules Koundé. Toujours aussi emprunté dans la zone de vérité, Dembouz’ ? Ce double crochet suivi d’une frappe limpide sous la barre de Casteels quelques instants plus tard correspond à l’action que les supporters parisiens aimeraient le voir réussir chaque week-end ou presque.
Les 6 derniers buts inscrits par les joueurs de l'@equipedefrance ont été l'œuvre d'un joueur du @PSG_inside. La meilleure série pour un club depuis Arsenal du 22 juin 2003 au 20 août 2003 (6). #FRABEL
— Stats Foot (@Statsdufoot) September 9, 2024
Au lieu de cela, il ne s’agit que de son deuxième but en plus de trois ans avec la sélection, aux côtés de celui inscrit lors de la démonstration contre Gibraltar il y a près d’un an. « On me dit que je suis trop généreux et que je cherche trop à faire la passe. J’ai décidé de tenter ma chance. Cette saison, je vais essayer de tenter encore plus ma chance, d’être plus personnel », lâchait-il tout heureux après la rencontre au micro de TF1. Le n°11 tricolore aura pris du plaisir autant qu’il en aura donné, se livrant à un joli duel d’artistes avec Jérémy Doku sur son aile. Le Citizen ne pouvait d’ailleurs que lâcher un sourire après le petit pont infligé par son homologue, parti tenter une nouvelle frappe lointaine, cette fois-ci hors cadre.
À confirmer
Régulièrement moqué pour ses déboires face au but, existe-t-il une chance de voir l’ancien Blaugrana enfin être décisif de manière plus constante ? « Cette année, je fais beaucoup d’exercices de finition. Chaque entraînement, j’essaye de travailler ça, lâchait-il encore après la rencontre, affirmant que Luis Enrique lui demandait de s’essayer le plus souvent possible dans cet exercice. Quand je dribble, un, deux (joueurs), je manque de fraîcheur sur ma frappe. » Le technicien espagnol comme Didier Deschamps aimeraient savoir précisément à quoi s’attendre avant chaque match de sa part.
Au sein d’une attaque montrée du doigt à chaque sortie ou presque depuis le début de l’Euro, Ousmane Dembélé peut-il représenter un recours régulier dans les mois à venir ? Ses dribbles déroutants et son arsenal technique peuvent-ils apporter une touche de magie à une équipe de France trop souvent lénifiante ? Ou bien est-il un joueur condamné à quelques coups d’éclat, comme ce lundi soir ? Les prochaines semaines diront déjà si les plus grandes responsabilités qui lui incombent désormais avec le PSG lui permettent de franchir un palier. En attendant, le bonhomme a grandement contribué à éteindre le début d’incendie qui menaçait après la défaite contre l’Italie. Ça valait bien les félicitations de son sélectionneur au moment de céder sa place.
Par Tom Binet