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France bat Nouvelle-Zélande !

Par Alexandre Pedro
France bat Nouvelle-Zélande !

Croire aux chances des Bleus face aux All Blacks, c'est croire à une certaine mythologie du rugby française faite d'orgueil, de chance et de beaucoup d'auto-persuasion. Croire à cette équipe, c'est croire que les derniers terminent parfois devant les premiers. Heureusement pour nous…

Nous y voici. Au pied du mur, là où le XV de France deviendrait « so unpredictable » et retrouverait la formule magique de son flair. Une grosse paire, un buteur qui règle la mire, quelques rebonds heureux et ni vu ni connu je t’embrouille ces Blacks si forts, si beaux, si noirs, si champions du monde du contrôle continu, mais sans réponse face au génie français de la débrouille. La blague a bien marché en 1999, 2007 et aurait dû le faire si Craig Joubert avait eu un peu plus d’humour et un sifflet en 2011. Alors plutôt que de citer Sartre, Foucault ou Derrida, Philippe Saint-André psalmodie du Jean-Claude Dusse. « On est encore en course, on n’est pas éliminés. Il va falloir se remobiliser et se préparer pour un grand combat. Les Néo-Zélandais sont favoris. Mais dans un match de rugby, on ne sait jamais. » Il a raison, le Goret. « Oublie que t’as aucune chance. Vas-y fonce ! Sur un malentendu, ça peut peut-être marché ! »

Et pourquoi pas. Vous avez d’autres arguments à proposer ? Des arguments rationnels, on s’entend bien. « Si on se rebelle pas cette semaine, on le fera jamais » , a prévenu PSA. Voilà le plan du patron. Quatre ans de tâtonnements et de mots d’excuse pour en arriver à attendre une réaction d’orgueil de ses quinze agneaux appelés à muer en loups morts de faim pour sauver leur honneur et le sien avant de confier la boutique à Guy Novès. Après tout, les Bleus de Marc Liévremont avaient encore plus creusé face aux Tonga en 2011 que les siens contre l’Irlande. On connaît la suite. À l’époque, le groupe s’était fédéré contre son sélectionneur sans trop qu’on sache s’il fallait y voir une manœuvre habile du principal intéressé ou une mutinerie de « sales gosses » . Peu importe comme on réécrit l’histoire, il y avait au moins de la vie et pas juste des promesses de campagne. Toute moustache dehors, Lièvremont en avait appelé à la sainte-cuite chère au rugby français pour purger les non-dits, les différends et un bon match de merde. Ses joueurs avaient éclusé quelques caisses de bière à leur hôtel avant de prendre l’air dans les rues de Wellington en bermudas et chemisettes, le dress-code décidés par les tauliers.

Et pourtant les Blacks ont presque peur

Bien sûr, il ne suffira pas de retourner un pub gallois et d’envoyer la facture à Pierre Camou au siège de la FFR pour taper les Blacks, dont le sélectionneur Steve Hansen s’est avancé à dire que ces Bleus n’avaient pas « le même niveau de French Flair » . Il faudra aussi que les Néo-Zélandais balbutient leur rugby comme en 2007 où ils en avaient oublié que le règlement autorisait à taper un drop quand le score l’imposait. C’est la force des prophéties auto-réalisatrices, parfois même votre adversaire finit par y croire. Comment expliquer sinon que McCaw, Carter et les autres préféraient croiser la route de l’Irlande – la meilleure équipe du Nord depuis quatre ans – plutôt que ces Français incapables d’enchaîner trois passes et dont le pack de fer censé tout broyer sur son chemin s’est révélé un tigre de papier dimanche dernier.

Peut-être parce qu’il reste une part d’incertitude et de superstition dans ce sport qui ne jure pourtant plus que par les chiffres, les mètres parcourus, les placages effectués, le GPS et la science triomphante. Peut-être que Morgan Parra est bien ce Didier Deschamps luso-lorrain, un neuf à la qualité de passe ordinaire, mais un Napoléon capable d’amener son armée de grognards à Austerlitz. Peut-être qu’Alexandre Dumoulin est bien le nouveau Philippe Sella vendu sur le carton d’emballage. Peut-être que Thierry Dusautoir est toujours le black destroyer, que la mêlée va remettre la marche avant, que Nakaitaci va toucher un ballon exploitable ou que Michalak donnera un coup de vieux à Dan Carter. Oui, quand on a déjà terrassé les All Blacks avec Lionel Beauxis comme ouvreur et les 80 kilos tout mouillés de Philippe Bernat-Salles face à Jonah Lomu, pourquoi ne pas le refaire avec son sélectionneur au pire bilan. Sur un malentendu, on n’est jamais à l’abri d’une belle nuit d’amour.

Targhalline : « Je n’avais pas d’autre choix que de réfléchir plus vite »

Par Alexandre Pedro

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