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  • Coupe du monde 2014
  • 1/4 de finale
  • France/Allemagne (0-1)

France-Allemagne : Mort un 4 juillet

Par Alexandre Pedro, au Maracanã
3 minutes
France-Allemagne : Mort un 4 juillet

Les Bleus n'ont pas vengé leurs aînés de 1982 et 1986. Dans un quart de finale qui n'a jamais vraiment voulu débuter, l'Allemagne s'est juste montrée plus réaliste et a géré l'avantage acquis grâce à Hummels dès l'entame. Triste.

FranceAllemagne (01) M. Hummels (13′) pour Allemagne.

On avait demandé à ces Bleus une Coupe du monde « normale » . Une normalité évaluée à un quart de finale. C’était avant que cette équipe commence à croire qu’elle était aspirée par un destin un peu moins raisonnable, qu’elle se persuade de sa bonne étoile et qu’elle oublie 2016 pour vivre 2014 à fond. C’était aussi avant de croiser la route de l’Allemagne. Après des sauts d’essai prometteurs, la barre montait d’un coup pour les Bleus. Un peu trop peut-être. Les hommes de Didier Deschamps ont perdu un rendez-vous avec l’histoire et une sixième demi-finale. Ils ont perdu une guerre, une drôle de guerre par un début d’après-midi anormalement calme au Maracanã avec une Allemagne réunifiée, à l’aise dans le rôle de briseur de rêves cher à la RFA.

Le réalisme allemand n’est pas mort

Rio n’a rien d’un nouveau Séville. Ni drame, ni ascenseur émotionnel, Rio tient plus de Guadalajara 86, une défaite triste de début d’après-midi qui laisse plus un goût amer qu’autre chose. Face à une Mannschaft désacralisée par sa qualification tardive et poussive face à l’Algérie, la jeunesse française va mettre 12 minutes à comprendre que l’Allemagne reste l’Allemagne. Sur un coup franc déposé par Kroos, Mats Hummels dégage de son chemin un Raphael Varane trop poli et place une reprise de la tête sous la barre de Lloris. La puissance allemande face à la naïveté française, comme si les clichés venaient rappeler qu’ils ont parfois un fond de vérité. Menés à la marque pour la première fois du tournoi, les Bleus doivent modifier leur logiciel. La défense allemande descend d’un cran et offre moins d’espace dans son dos qu’espéré par Didier Deschamps avec l’option Antoine Griezmann. L’Allemagne attaque avec parcimonie, mais jamais à vide, de préférence plein axe. Le trident Kroos-Khedira-Schweinsteiger dicte son rythme et impose sa maturité technique. Les grands espaces annoncés ne sont pas là, les Français cherchent et trouvent des alternatives dans le jeu court. À la 33e minutes, Mathieu Valbuena réveille le Maracanã et oblige Neuer à s’étirer de tout son long. Derrière, Benzema manque le rebond offensif. La défense allemande n’a rien d’un coffre-fort, Benzema tente de trouver avant la pause, mais il manque toujours un chiffre.

Trop raisonnable

Oubliée la séductrice du Mondial sud-africain ou du dernier Euro, l’Allemagne ne se dévoile pas. Peut-être parce que comme son sélectionneur Joachim Löw, elle sait qu’on lui demande de gagner et rien d’autre. Alors, elle adopte un profil de petit gestionnaire et laisse l’initiative à son voisin d’outre-Rhin. Elle ne sait pas vraiment faire, mais comme les Bleus ne sont pas beaucoup plus à l’aise quand on leur laisse le ballon à disposition, l’ensemble ressemble à un rendez-vous arrangé où aucun des deux prétendants n’ose payer le premier verre. Fatigué de ces politesses, le Maracanã gronde alors qu’André Schürrle remplace un Miroslav Klose invisible (69e). Sur son premier ballon, l’attaquant de Chelsea décale Thomas Müller dont la frappe du droit fuse devant les cages de Lloris. Didier Deschamps réplique par les entrées de Koscielny et Rémy, au détriment de Sakho et Cabaye. L’entrée de l’attaquant de Newcastle coïncide avec le second souffle tricolore. Matuidi teste les gants de fer de Neuer et Hummels manque d’égaliser malgré lui sur un dégagement reçu pleine poire. Face à la fatalité d’une élimination aussi triste que frustrante, les Bleus se découvrent et laissent Lloris retarder l’échéance face à Schürrle (82e). On attend une réaction, de folie, mais les Français restent désespérément sages, comme s’ils avaient accepté leur destin, comme s’ils ne réalisaient pas que l’histoire s’écrivaient ici et maintenant. Dans un dernier souffle, Benzema déchire le rideau allemand, mais tombe sur le colosse Neuer. À la fin, ce n’est pas l’Allemagne qui gagne. Non, c’est surtout la France qui perd.

Ronaldinho, le duc d’Anjou

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