- Euro 2016
- Demies
- France-Allemagne (2-0)
France-Allemagne : la revue de presse en Europe
Après la qualification française en finale de son Euro contre l'ennemi allemand, on fait le tour de la presse européenne, avec évidemment Griezmann en tête d'affiche.
Espagne : « Le Petit Prince est désormais le Roi »
Rentrée fissa a casa dès les huitièmes de finale, l’Espagne se gargarise de cette fin d’Euro à travers le prisme de ses derniers représentants, qu’ils soient blaugrana, madridistas ou colchoneros. Une fois n’est pas coutume, ce sont les Matelassiers qui s’offrent la part du roi, ou plutôt du « nouveau Rey français » , alias Antoine Griezmann. « La France sait désormais à qui offrir son trône du football, Antoine Griezmann » , entame Marca, suivi dans la même veine par El Pais, pour qui « le jeu entre les lignes du Français a été un délice » et dont la prestation « peut lui valoir, a minima, une place sur le podium du Ballon d’or » . Sur la côte catalane, le Mundo Deportivo met en exergue le « partidazo » du néo-Culé Umtiti : « Il a brillé dans l’axe de la défense malgré la difficile tâche à laquelle il était confronté, et n’a pas hésité à montrer toute l’étendue de son talent balle au pied » . Désormais, et comme l’évoque le généraliste El Mundo, « il n’y a plus qu’à attendre le duel entre la bestia Ronaldo et le Petit Prince Griezmann » .
Allemagne
« Il a manqué un peu de tout » à cette Mannschaft, estime Die Zeit. « De la chance, un Mario Gómez dans la surface, une dernière passe et puis cet espoir que ce Griezmann soit moitié moins fort que ce disaient les experts de lui jusqu’à présent. » Manque de pot pour les Allemands, Grizzi n’avait vraiment pas envie d’activer ses glandes lacrymales comme au Maracanã il y a deux ans. Pourtant, l’Allemagne « a très bien joué par moments » , selon le Spiegel, « mais ça n’a pas suffi face à une grosse défense française » . Le doublé d’Antoine Griezmann permet à la France de fêter « son plus grand triomphe depuis le titre de champion du monde à domicile, il y a près de vingt ans » , analyse la Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Au final, c’est l’attaque la plus tranchante, les qualités de buteur de Griezmann et son efficacité qui font que la France mérite sa victoire. » Il n’y a quasiment que Bild qui fait dans la pleurniche. « Ce 2-0 à Marseille est la première défaite amère depuis bien longtemps. Parce qu’au début, nous étions bien meilleurs et nous aurions mérité d’être à Paris pour la finale dimanche. Sauf que la main de notre capitaine a tout changé. » D’où cette une sur le site dans la nuit de jeudi à vendredi : « Bonne nuit, Schweini. »
Italie et le « Contisme » de Deschamps
S’ils n’ont toujours pas digéré l’élimination aux tirs au but en quarts de finale, les journalistes italiens n’en demeurent pas moins satisfaits de l’immense travail de leur sélectionneur. La preuve, ce vendredi, sur le site internet de la Gazzetta dello Sport, où la victoire de Deschamps est qualifiée de victoire d’un nouveau courant de pensée : le Contisme. En effet, selon le quotidien milanais, l’homme aux dents de lait a su construire un groupe uni, capable de dépasser ses propres limites, comme Antonio Conte l’a fait avec son Italie. La Gazzetta note également les « énigmes » Müller et Götze, « deux garçons que Carlo Ancelotti va devoir consoler » . Plus sobre, le Corriere dello Sport titre le « Griezmann show » sans toutefois oublier de parler de la « magie Pogba » sur le second but des Bleus. Pour trouver une référence à la sempiternelle chance de Didier Deschamps, il faut se rendre sur le site de la Repubblica où l’on parle d’une France « courageuse et chanceuse » sans oublier de rendre hommage au travail de Patrice Évra, « impeccable défensivement pour empêcher les montées de Kimmich » . Pogba et Évra ont d’ailleurs remercié la presse italienne à leur façon, en zone mixte.
Epica intervista tra @paulpogba e @Evra dopo #GERFRA @juventusfc #Evra #Pogba #Juventus https://t.co/vLljGtQaVI pic.twitter.com/xbVz1FAF0k
— Sport RSI (@RSIsport) July 7, 2016
Belgique
Côté belge, on souligne volontiers la victoire des voisins… mais à sa manière. Pas de Une particulièrement dithyrambique dans les médias francophones. L’actu du festival d’Avignon, de l’Otan ou de la détention de Mohamed Abrini passent largement avant le foot. Seul le Soir offre une manchette qui va au-delà du résultat, en promulguant cet Euro comme celui « d’Antoine Griezmann » , tandis que le journal germanophone Grenz Echo garde le silence sur hier soir. Les analyses sur la compétition dans les colonnes des médias du Royaume gardent quant à elles un angle bien belge. Ainsi, la RTBF met en avant ce matin sur son site internet la présence des Diables rouges en 84, en 2000 et en 2016 et pas ailleurs : soit à chaque fois que les Bleus sont allés au bout de la compétition. Pas de doute, dimanche, la France gagnera grâce à la Belgique.
Portugal
Le Portugal connaît désormais son adversaire en finale : la France. Une équipe qui ne rappelle que des mauvais souvenirs aux Portugais. Le journal Record rappelle les défaites en demi-finales en 1984, 2000 et 2006 et annonce que « le Portugal veut faire oublier ses éliminations traumatisantes » . Le journal O Jogo, lui, la joue plus serein en titrant avec une photo du sélectionneur Fernando Santos qui déclare : « Nous n’avons peur de personne. » Sur son site internet, O Jogo évoque lui aussi le souvenir de 1984 et fait la comparaison entre Michel Platini et Antoine Griezmann, en prévenant les Portugais : « Attention le Portugal, seul Platini a plus marqué que Griezmann. » Et parmi ses neuf buts lors de l’Euro 1984, un a été inscrit contre le Portugal en demi-finales. Pour se rassurer, le journal évoque la dernière finale de Ligue des champions entre Griezmann et Ronaldo, qui a souri au joueur du Real Madrid.
Angleterre
La presse britannique aurait pu jalouser la France, mais a préféré la porter en triomphe. Le Daily Mail s’est délecté de la défaite teutonne face à « Griez l’éclair » , le symbole d’une équipe de France « qui n’est pas la meilleure de l’histoire » , ni « la meilleure équipe de l’Euro » , mais qui a essayé de « jouer de l’avant » et « d’être brave » . L’Independent rappelle qu’il a « fallu 58 ans à la France pour défaire l’Allemagne dans un match qui compte » et décrit le no7 comme « le souriant kid next door qui a enchanté la France et assuré le soutien d’une nation sceptique pour laquelle le flirt avec sa sélection est redevenue une belle histoire d’amour » . C’est joli, tout comme le paragraphe du Daily Telegraph qui souligne que Griezmann « n’a jamais joué en France » , mais que « la nouvelle star » et « meilleur buteur de la compétition » possède aujourd’hui « la liberté de sa nation » .
Par la rédaction de SoFoot.com